5- Son appartement

282 38 34
                                    

Fana

Je le soutiens par l'épaule et la hanche et il avance quand même, heureusement, car je n'aurai pas pu le porter seul. Il ne se plaint pas, mais doit morfler.

J'ai été tellement occupé depuis son appel que je n'ai pas encore eu le temps de réaliser, je vais découvrir le domaine du grand Vitali, celui qu'on appelle le roi de la fac. Toutes les filles tueraient pour être à ma place.

Je découvre un appartement immense en bordel monstre, dans les quartiers neufs.

Je l'installe à moitié conscient sur le canapé, puis fouille rapidement pour trouver trois chambres toutes en bazar. La plus grande avec vue sur la jungle et les montagnes doit être la sienne. Le lit en boule et les draps n'ont pas l'air propre. Il y a tellement de travail, que je me mets en mode turbo, comme à l'hôpital quand je dois faire plein de manips. Après une fouille rapide des placards je trouve du linge de rechange et me dépêche de changer les draps de son lit avant de le coucher.

Je l'installe frémissant, il y a cette sensation étrange, ce désir, car c'est plus fort que moi, impossible de ne pas le trouver très tentant. Il est allongé, en slip et au dessus du pansement net, mon regard dévie sur des abdominaux magnifiques. Il parait qu'il fait de l'escalade.

Je prends son pouls machinalement, essayant d'arrêter d'avoir un cœur qui bat autant la chamade, surtout pour un autre mec et surtout pour un malade.

Son rythme est régulier et sa respiration bonne.

Lui ne m'a pas calculé et garde les yeux clos, il doit souffrir.

─ Tu veux un anti douleur ? Est-ce que tu as mal ?

Il ne me répond pas, je réalise qu'il n'a pas prononcé un seul mot, alors que je repousse ces cheveux et il attrape mon poignet avec sa main puissante.

─ Tu fais quoi là ?

─ Je regarde si tu as de la fièvre. Au passage, tu n'as pas les moyens d'avoir une femme de ménage, ton appartement est dégoutant ?

─ Je l'ai viré marmonne t'il.Elle m'espionnait et s'est couchée dans mon lit ...Merci.

Miracle un mot de remerciement du grand seigneur lui-même.

Je souris incrédule me moquant de ma stupidité à être aussi heureux de ce bref petit mot.

─ Je vais m'installer dans la chambre à côté, juste pour te surveiller cette nuit, OK ?

Pas de réponse, je prends cela pour un oui et me voilà à changer les draps aussi ici. J'ai un côtépeu maniaque sur les bords. Enfin je m'allonge épuisé, après avoir vérifié une dernière fois que mon malade va bien.

Le lendemain matin, bien trop vite, la lumière du jour me réveille. Je mets du temps à comprendre où je suis et ce que je fais là, avant de me rappeler à qui est cet appartement. Mes yeux me brulent comme si on avait jeté du sable dedans, j'ai une migraine carabinée.

Etendu dans cette chambre inconnue, je tente de rassembler mes idées sur les évènements de la nuit. Si je résume : Vitali m'a appelé à l'aide, sans que je comprenne comment il a eu mon numéro. Je l'ai recousu, j'ai pu vérifié qu'il n'avait rien de grave et je l'ai ramené chez lui pour préserver sa réputation.

C'est n'importe quoi ! Dans quoi me suis-je encore fourré ?

Je prends mon téléphone, pour vérifier l'heure. Il est déjà huit heures. Je vais au chevet de mon malade qui a de bonnes couleurs. Il n'a pas de fièvre, je suis plutôt fier de moi.

Rassuré, je lui donne un antibiotique prescrit par mon copain médecin et prépare une soupe. J'en profite pour avaler un cachet contre le mal de tête. J'ai réussi à lui faire avaler quelques cuillères.

Mon prince [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant