6- Réveil

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TW : homophobie, propos grossiers


Fana

Je parle presque tous les jours à mes amis de facs mais sans leur dire ou je suis.

Gao m'annonce que Darryl a eu la meilleure note aux tests du premier concours de l'année. Nous sommes tout contents d'être ami avec le major de la promotion.

Vitali lui a appelé ses parents et même ses grands-parents avec qui il parle japonais. J'adore cette langue.

Je sens un regard perçant sur moi alors que je bosse mes cours. Je lève les yeux à regret.

─ Tu es encore là toi ? demande le blessé de mauvaise humeur.

On dirait un lion en cage avec ses cheveux ébourriffés.

Il ne sent pas très bon et il va falloir que l'on teste une douche. Je n'ose pas me lancer mais il en a forcément besoin. Cela lui fera du bien.

─ Tu m'as demandé de rester ! Tu as été blessé sérieusement et au passage, tu ne pourras pas faire de sport pendant quelques mois.

─ J'ai compris ! Ne t'inquiète pas je compte aller voir un médecin.

J'aime bien son immense salon avec une baie vitré qui donne sur les hauteurs de la ville. Deux canapés confortables gris se font face. Il s'installe en face de moi, fixe les montagnes et la jungle au loin.

Il travaille lui aussi sur son ordinateur ou ses bouquins.

Je retourne à mes notes, alors que lui se redresse en gémissant.

─ C'est dingue, je ne reconnais pas ma piaule !

J'avoue que je suis maniaque, j'ai même nettoyé sa terrasse, ce qui est un peu ridicule, car je n'avais même pas l'excuse de le protéger des microbes.

Je vois surtout qu'il veut parler et il ne me lachera pas. Je commence à le cerner depuis que nous vivons ensemble. La journée décline déjà et il va falloir que je prenne une pause.

─ Je te propose une douche, ça devrait être bon ton pansement.

─ Pourquoi j'ai mal ?

─ Tu as été recousu après un coup de couteau et tu as eu une côte cassée. Surtout pas de mouvement brusque pendant un mois.

─ Prépare moi à manger, grogne Vitali.

Quel monstre d'égoïsme. Je suppose que son aura, son charisme m'éblouisse, bien qu'il se comporte vraiment comme un sale con. Ses yeux gris toujours fachés m'émeuvent, sans que je comprenne bien la fascination que j'ai pour lui.

Je me lève et vais préparer son repas, son regard très beau, mais furieux est dardé sur moi. Son menton carré avec la barbe naissante et la fossette tout cela me remue intérieurement.

Quand je lui apporte son plateau, il prend une mèche de mes cheveux en grimaçant.

─ Pourquoi tu te teins les cheveux ? Tu ne devrais pas avoir honte de ton allure !

J'écarte sa main, beaucoup trop troublé par se présence. J'ai du mal à me concentrer sur ce que je dois faire.

─ Je ne les teins pas ! je martèle, agacé.

─ Menteuse !

Il m'a féminisé, encore une allusion homophobe.

─ Allez, mange !

Au moins vivre avec le mythe quelques jours m'a permis de le déboulonner, c'est juste un homme très beau et insupportable.

Je suppose que sa mauvaise humeur est due aussi à la fatigue. Il dort mal et doit souffrir plus qu'il ne le dit.

Mon prince [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant