Prologue

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Ses mains caressent mon visage tout doucement. D'un regard tendre et doux, il ne quitte pas mes yeux, ses doigts descendent et il se saisit de mon menton. Il baisse les yeux vers mes lèvres tout en me relevant la tête. Tendrement, ses lèvres viennent se déposer sur les miennes. Je ne réfléchis pas, je réponds à son baiser amoureux. C'est lui que j'aime, plus que tout. Je n'y aurais pas cru quand je suis arrivée ici, mais j'ai trouvé la personne dont j'ai besoin et désormais, je ne saurais vivre sans lui.

🌼🌼

L'eau ne cesse de perler sur mon corps, je suis à moitié perdue dans mes pensées. Cette nouvelle année me laisse imaginer un très grand nombre de choses sur ce qui peut arriver. Quand j'ai quitté ma licence, c'était uniquement dans l'objectif de me reconstruire, avec l'espoir de pouvoir faire pleinement confiance à la personne que je suis.

Je finis par me résoudre à fermer le robinet et à sortir de la douche. J'enroule une serviette autour de ma poitrine puis vérifie que mes cheveux, lavés la veille, ont été épargnés par l'eau. J'attrape ma brosse à dents et mon dentifrice puis je nappe les poils de cette dernière avec le mélange industriel - est-ce vraiment bon d'utiliser des produits non naturels dans sa bouche ? - j'enfourne le tout dans ma bouche et je brosse rapidement mes dents tout en me fixant dans le miroir. Je crois que je suis la personne que j'ai le plus matée dans ma vie, et pas pour me faire des compliments. Au fil des années, je suis devenue ma propre harceleuse.
Je crache tout ce que j'ai dans le lavabo avant de me rincer la bouche. Je fais tomber la serviette à mes pieds avant de la ramasser pour la mettre à sécher. Puis je détache mes cheveux et les rattache en queue de cheval. Mes cheveux lisses me retombent dans le dos, peut-être que je devrais les couper un petit peu. Je sors ensuite de la salle de bain, entièrement nue, direction la chambre d'ami que j'occupe chez ma meilleure amie depuis trois mois.

- Si j'étais un de tes profs, je te sauterais immédiatement, me balance-t-elle alors qu'elle vient de surgir dans le couloir du premier étage.

- Très classe...

- Oh arrête, cette école, c'est du délire, tu verras !

- Pourquoi tu n'y es pas restée ?

- Parce qu'Antoine a démissionné quand il a appris qu'il ne m'aurait pas cette année, je te l'ai déjà dit.

- Tu penses vraiment que c'est le bon ?

- J'en suis certaine !

Julia a eu la chance de tomber sur un enseignant avec qui ça a immédiatement accroché, elle en était éperdument amoureuse deux semaines après leur rencontre et il parait que c'est réciproque. Après Lucas, ne voulant pas abandonner mon petit péché des profs, j'avais opté pour m'inscrire dans l'école de Julia pour suivre mon master, surtout que cette dernière proposait exactement la formation qu'il me fallait : la littérature érotique. Pour être sûre que le rythme de l'école me convenait, j'avais enchaîné les coups d'un soir pendant deux mois, et le résultat était déterminant, j'avais envie d'y aller.
Je relisais les instructions de l'école : « il est conseillé de porter des robes simples, facilement enlevable et sans culotte ». Et je suivais leur conseil, je me pars alors d'une robe légère et simple, et n'oublie pas de ne mettre aucun sous-vêtements de sorte que mes seins et mon sexe soient aisément accessibles à mon professeur, que j'avais d'ailleurs hâte de rencontrer.

Je clos ma valise avec mes dernières affaires, descends les escaliers, embrasse ma meilleure amie puis monte dans la voiture. Je démarre et quitte la propriété de Julia sous ses mouvements de mains attristés, je ne reviendrai probablement pas avant la Toussaint.

Je roule une bonne heure avant d'arriver à l'école supérieure de littérature orientée - pour ne pas la qualifier d'école du plaisir - je donne mon nom à l'accueil et on m'ouvre le portail, j'entre et me gare, le parking est relativement grand et de nombreuses voitures y sont garées comme si j'étais la dernière arrivée alors que l'année ne débute que dans deux jours.
Un homme débarque entre toutes les caisses et se dirige vers moi. Je coupe le contact et sort de ma bagnole. Il est... trop doux. C'est du moins la première impression que j'ai de lui. Le visage trop sage pour être dans un tel lieu.

- Bonjour, tu dois être Camille ? me dit-il tout souriant, avec un air bien trop innocent.

- Bonjour, oui, c'est bien moi.

- Je m'appelle Romain Leconte, je serai ton professeur référent cette année.

Je le détaille des pieds à la tête pour savoir ce à quoi je vais avoir le droit. Il porte un short sans caleçon, puis-je deviner à la forme de son sexe trop apparente pour être entravée dans un tissu de plus. Son teeshirt tout juste taillé à son buste laisse deviner un homme mince. Musclé ? Je ne sais pas, avec une base, c'est certain, mais à quel point, impossible à dire. Ses cheveux bruns se marient avec ses yeux bleus qui ornent ce doux regard qui m'a surpris. Et sa barbe de trois jours laisse apparaître sans problème des lèvres taillées dans la douceur des baisers.
Il est mignon, pas sexy, trop mignon pour être sexy.

- Tu n'es pas mal toi aussi, me dit-il, remarquant que je le détaille depuis deux minutes.

- J'ai un bon sens de l'observation.

- C'est une qualité qui me plait.

- Mais peut-être que c'est un défaut, rétorquais-je.

Il le sourit de ses grandes dents.

- J'ai hâte de te connaître ! Bon, trêve de bavardages, tu as fait de la route, je vais te montrer notre appartement.

- Notre apparemment ?

- Oui, tu es allée à la réunion ?

- Non je n'étais pas disponible.

- Pas grave, je vais tout t'expliquer, donne-moi tes valises.

Je m'exécute et lui donne mes deux bagages. Il avance vers le bâtiment principal.

- Chaque étudiante a un professeur référent, pour faciliter leur relation, ils habitent ensemble. Je suis ton partenaire principal, c'est avec moi que tu auras la très grande majorité de tes rapports intimes.

- Mais si tu ne me plais pas ?

- Tu échangeras avec une autre étudiante qui est dans le même cas que toi. Personne n'est forcé à quoique ce soit ici. Aucune étudiante n'est dans l'obligation de se soumettre aux désirs des enseignants et vise versa. On ne pratique pas le viol.

- C'est bon à savoir. Tu as dit que tu étais mon principal partenaire ?

- Oui, tu couches avec qui tu veux, même si je préfère te prévenir, je n'aime pas partager, tu devras donc t'attendre à avoir moins de coopération de ma part si tu te tapes un collègue, sauf si c'est avec moi.

- T'es du genre plan à trois. Mais donc je dois te partager ?

- Je n'ai pas pour habitude de coucher avec les étudiantes, sauf celles que j'ai en secondaire.

- Ce qui signifie ?

- C'est la première fois que je suis référent. Les années précédentes, je me tapais uniquement l'étudiante de mon meilleur ami.

- Et il était d'accord ?

- Oui vu que je couchais aussi avec lui.

Cette dernière phrase m'excitait, il est donc bisexuel. Toutes mes premières impressions semblaient s'envoler avec ces révélations. Et je dois dire que j'allais certainement beaucoup m'amuser.

Neuf Ans (prof / élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant