Chapitre 1

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L'entrée de l'école était très grande, il y avait un hall vaste avec un grand nombre de poufs et de canapés, Romain m'a informé qu'il faisait aussi office de cafétéria. L'école était divisée en deux bâtiments : les salles de classe dans le bâtiment A, et les appartements dans le bâtiment B. Romain m'invita à le suivre dans les escaliers du bat B.

— On va t'installer, puis je te ferai visiter l'école, me dit-il avec un sourire de bon accueil.

Je le suis alors jusqu'au deuxième étage, le couloir est relativement grand et contient une douzaine d'apparts. Les murs sont recouverts de peinture grise et le sol est couvert par du parquet. D'après mon professeur, chaque étage présente la même disposition.
Romain s'arrête au milieu du couloir devant la porte numéro 18. Il sort une carte de sa poche et déverrouille le système de fermeture. Il pousse la porte puis fait de la place pour que je puisse entrer la première. J'arrive alors dans une grande pièce très lumineuse qui n'est autre que le salon. Il y a une large baie vitrée avec un balcon. Le salon est très accueillant, j'y vois un grand canapé d'angle qui se trouve au milieu de la pièce, en face de la télévision fixée au mur au-dessus d'un meuble TV, séparée du sofa par une table basse en bois. Mon regard est par ailleurs attiré par une coupelle qui orne la petite table, dans laquelle se trouve tout un tas de préservatifs. Je regarde Romain, curieuse, alors qu'il vient à peine de poser mes valises sur le sol.

- Qu'y a-t-il ? me demande-t-il un peu essoufflé.

- Dans les instructions de rentrée, on m'a demandé de prendre une contraception orale, répondis-je en pointant la coupelle du doigt.

- Oh, ça, c'est mon choix personnel, pour les rapports anal... tu sais, ce n'est pas toujours prévu, et quand tes dans l'excitation, tu ne prends pas beaucoup de temps à faire un lavement, donc pour plus d'hygiène moi, je préfère. C'est juste pour ça, sinon il y a un dépistage obligatoire pour tout le monde chaque semaine. D'où le fait que tu puisses te taper tout le monde sans utiliser de capote.

- Et si une fille tombe enceinte ?

- Elle fait ce qu'elle veut, si elle choisit de le garder, elle a la possibilité d'avoir recours à un test ADN. Et si le risque de grosses te préoccupe, on a une clinique qui pratique l'IVG, l'avantage, c'est qu'eux ne s'occupent que de cette école, donc aucun risque que tu obtiennes une date d'intervention 30 ans après le délai légal.

- C'est rassurant de savoir qu'en cas de grossesse, on n'est pas laissées dehors.

- La moyenne des rapports sexuels ici est de quatre par jour, donc le risque est hyper élevé. C'est déjà immoral de ne pas faciliter l'IVG aux femmes, mais le rendre difficile alors qu'on vous expose trois fois plus c'est encore pire.

Je souris, rassurée de savoir que je n'aurai pas à me morfondre si cela m'arrivait. N'ayant plus rien à dire, je m'avance dans la pièce pour mieux la découvrir. Je peux enfin en voir la totalité et notamment la table à manger qui à ma grande surprise dispose d'une sorte de rembourrage sur les bords.

- Si l'envie te prend de faire une levrette sur la table, crois-moi, tu seras bien contente qu'il y ait ça, me dit Romain avec un sourire en coin.

J'acquiesce puis tourne la tête vers la cuisine. Elle est ouverte sur le salon et est plutôt grande, disposant d'un large plan de travail sur la même ligne que la plaque de cuisson et le double évier. Le tout dont les bords sont, eux aussi, recouverts d'un rembourrage.

- Faire l'amour devant les casseroles, c'est particulier, fais-je remarquer.

- Certains aiment ça, jamais testé perso.

À la fin de presque chaque phrase, Romain esquisse un léger sourire sur le coin de ses lèvres, ce que je trouve plutôt mignon. Il continue de paraître doux, sa voix est calme et posée, j'aime beaucoup les hommes qui parlent de cette manière, cela traduit une certaine tendresse. Mais est-ce qu'un tel homme peut exister dans cette école ?

Il me fait signe de le suivre pour découvrir la chambre et la salle de bain. Il y a un petit couloir qui sépare la chambre du reste de l'appartement, dans ce couloir se trouve un grand dressing, dans lequel, les affaires de Romain n'occupent qu'un huitième de la place.
Mon professeur ouvre la porte de la chambre qui se dévoile alors à moi. Elle est dans les mêmes tons que le salon, lui-même dans ceux des couloirs de l'école ; des murs gris foncé avec un parquet en bois. Le lit est recouvert lui aussi de draps blanc et gris clair avec, je dirais cinq à six oreillers. Deux tables de nuits se trouvent de chaque côté du lit et une commode sommeille en dessous de la fenêtre. La chambre a un accès direct sur la salle de bain.

- Les toilettes sont à côté de l'entrée, je ne sais pas si tu l'as remarqué, m'informe Romain.

- J'ai juste vu la porte.

- La salle de bain, je l'aime beaucoup, il y a une grande baignoire et une douche à l'italienne.

J'avance pour en découvrir plus, la salle d'eau et la chambre ne sont séparées que par une porte coulissante. Effectivement Romain dit vrai, la salle de bain est très charmante, la baignoire en angle est si grande qu'on pourrait s'y mettre à trois dedans. Et la douche à l'italienne dispose de plusieurs pommeaux, selon ce qu'on souhaite laver. Il y a également un rebord à hauteur de taille à l'intérieur dont je devine facilement l'utilité, cela me fait sourire. Comme le reste de l'appart, tout est dans des tons de gris foncé, même les lavabos en pierre.
Je m'avance vers la fenêtre pour regarder un peu ce sur quoi donne la vue. Dehors, il y a un immense parc avec un étang.

- Ce terrain appartient à l'école ?

- Oui, on peut s'y balader sans problème, ou y faire autre chose, me répond Romain avec le sourire qui traduit le sens de sa phrase.

J'aime bien sa manière de faire des sous-entendus, bien que ça casse le côté mignon, ça permettait de le rendre un peu plus sexy que mignon et collait plus au style de l'école.
Il me regarde à nouveau avec un sourire tendre. Romain me parait être une personne agréable, avec qui on aime bien être, et j'espère que le temps ne fera que me donner raison.

Nous sortons de la salle de bain pour retourner dans le salon. En y entrant, je remarque que comme dans les autres pièces, il n'y a aucune décoration, j'en demande alors la raison à mon professeur.

- Je ne suis pas très... déco, me répond Romain l'air désolé. Mais si tu veux ajouter quoique ce soit ne te prive pas, tu es ici chez toi, chez nous. Et je serai ravi de t'aider à t'approprier ce petit nid.

- J'aimerais beaucoup, mais je pense qu'il me faudra plusieurs semaines pour me décider ahah.

- Dès que tu as envie de quelque chose dis-le-moi, et on ira tous les deux dans la zone commerciale.

Je lui souris en guise d'acquiescement, puis il part s'assoir sur le canapé et me fait signe de le rejoindre.

Neuf Ans (prof / élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant