𝐀 𝐁𝐀𝐓 𝐋𝐀 𝐑𝐄𝐈𝐍𝐄 ! ⋯ ʰʸᵘⁿˡᶦˣˢᵘⁿᵍ 🪐

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- l'acceptation - 

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Les jeunes filles, toutes vêtues d'une tunique élégamment croisée sur la poitrine, de couleur blanche pour signifier leur pureté et serrée à la taille par une grosse ceinture rouge entourée d'une corde, s'avancèrent avec une telle précision dans leurs pas, que l'on avait l'impression qu'elles flottaient. Leurs cheveux avaient été attachés en chignon strict derrière la tête, coupé par le milieu par des baguettes rouges et noires et leur visage resplendissait de maquillage magnifique. Seule Felix n'avait pas pu attacher ses cheveux comme les autres, et pourtant, c'est elle que les nobles regardaient le plus. Son mulet en avait surpris plus d'un et ses taches de rousseur étonnaient.
Les musiciens étaient dispersés dans la salle. Les flûtes traversières jouèrent en premier, donnant un air mystérieux à l'entrée du bal.

Les filles s'arrêtèrent au milieu de la pièce, espacées de chacune d'au moins un mètre. Elles avaient la tête haute, le visage inexpressif et semblaient parfaitement immobiles.
Entrèrent les garçons, d'un pas plus brusque et imposant, un petit fourreau d'arme était retenu par une ceinture. La tenue des garçons ressemblaient un peu à celle des filles : un kimono court de couleur rouge et zébré de dragons noirs, et un pantalon blanc. Eux aussi étaient tout aussi inexpressifs. Ils vinrent se placer entre l'espace qui séparait les filles.
Hyunjin se tenait à gauche de Felix, quel curieux hasard.

Des tambours s'ajoutèrent au son direct des flûtes, haussant le ton, comme si c'était l'ombre de la guerre.
Les garçons tendirent d'un coup leur bras aux filles, paume de main levée vers le ciel. Felix accepta la main de Hyunjin, sans lui adresser le moindre regard, c'est ce que voulait la chorégraphie.
Les couples de garçons et filles avancèrent, un rang sur deux, les autres reculèrent d'un pas.
Les mouvements s'exécutaient avec grâce, précision et une véritable passion se démarqua dans la danse. Les garçons déployèrent 'l'arme' qui 'était dans leur petit fourreau et brandirent en l'air un éventail au même motif que leur kimono et le bois était blanc.
Leur danse symbolisait à la fois une mer douce, clémente, puis l'instant d'après, l'océan qui se déchaînait, les dragons qui volaient dans le ciel et de véritables pétales de cerisier étaient soufflées sur la piste de danse, ajoutant une romance à la chorégraphie.

La danse se termina quelques instants plus tard, les jeunes filles et garçons dans une position générale qui rappelait celle d'un grand arbre sacré.
Les nobles ne tardèrent pas à applaudir, véritablement impressionnés par une telle performance. Durant ce long éloge à ces élèves du lycée, ce fut la Reine qui pénétra dans la salle du bal, plus belle et froide que jamais, et les applaudissements se turent. Les nobles et les jeunes élèves témoignèrent respect et s'agenouillèrent sur le sol. 

La Reine Acedia s'avança à petit pas, les mains croisées devant elle, le regard fixant l'horizon et sa longue robe blanche traînait sur le sol mais ne se salissait pas. Ses yeux bleu glacé transperçaient ses sujets comme pour les sonder. Personne n'osait la regarder dans les yeux. D'une voix forte, elle proclama :

« Je vous souhaite à tous et à toutes, la bienvenue au Sabbat. Cette danse fut exécutée avec beaucoup de manières et une belle coordination. Je vous en félicite. Rien ne pourra entacher cette belle fête. Bel amusement à vous mes sujets. »

La grande fête avait commencé peu avant le zénith du soleil et s'était étendue sur toute la journée. Alcool pleuvait, et nourriture s'étendait sur les tables immenses. Felix n'avait rien avalé, Hyunjin non plus. La jeune fille avait jeté un regard par une grande fenêtre. C'était l'heure.
Avec Hyunjin, ils s'éclipsèrent du Sabbat sans que personne ne remarque leur absence. Même les gardes ne surveillaient pas la porte d'entrée.
Felix et Hyunjin rejoignirent un petit groupe de rebelles caché dans une ruelle qui n'était pas surveillée. Ils échangèrent de brèves paroles, se souhaitant surtout bonne chance et priant pour que la Reine tombe pour de bon. Les deux élèves du lycée se changèrent à part, cachant leur kimono de la cérémonie et revêtirent des habits un peu plus discrets et foncés, équipés de capuche et les rebelles leur donnèrent à chacun une arbalète au cas-où.
Les rebelles partirent, les laissant tous les deux.