Publié le 6 janvier 2021.
- Albert !
Mais avant qu'Adèle n'eut pu crier quoi que ce soit d'autre, une main gantée s'était plaquée sur sa bouche tandis qu'une autre entourait sa taille avec force pour la plaquer contre le large torse de son propriétaire, la privant de ses mouvements et l'empêchant de crier davantage. Seuls quelques gémissements étouffés et paniqués parvenaient à s'échapper de son bâillon improvisé.
Albert avait fait volte-face mais c'était trop tard, l'ombre avait fondu sur lui et l'avait projeté à terre avec une grande violence. Deux autres silhouettes rejoignirent la première et se mirent à rouer de coups le jeune homme qui grognait de douleur. Il ne faisait pas le poids, il ne pouvait pas faire le poids face à trois personnes qui semblaient expertes. Il tenta d'abord de se relever et d'envoyer quelques coups à ses agresseurs mais bien vite, il fut à nouveau propulsé à terre par un coup de pied dans le ventre.
Adèle assistait avec horreur à la scène du passage à tabac de son amoureux et était incapable de lui venir en aide, immobilisée par l'homme qui la tenait avec la seule force de ses bras. Sous ses yeux impuissants, Albert subissait des coups de poings et de pieds en plein visage et dans le ventre et se roulait par terre pour dans une vaine tentative d'échapper à leur violence. Il fallait qu'elle lui vienne en aide ! Elle se débattit avec véhémence et tenta d'envoyer des coups à celui qui l'entravait mais jamais elle n'atteint sa cible. L'homme qui la retenait semblait surentrainé, il esquivait chacune de ses mains avec une agilité surprenante et restait pourtant solidement encré sur ses appuis. Son emprise sur sa taille tenait bon et Adèle se dit qu'elle ne parviendrait jamais à s'en détacher.
- Tiens-toi tranquille sinon j't'assomme, grogna son ravisseur entre ses dents tout près de son oreille.
Un frisson de terreur parcouru l'échine de la jeune femme : quelle voix de brute ! Elle jugea qu'il fallait mieux éviter de les tenter, ils pourraient tout aussi bien les tuer sur le champ, et cessa de se débattre. Il semblait qu'elle ne pouvait rien faire pour aider Albert, ils étaient trop nombreux.
À présent, Albert était presque immobile, il esquissait simplement de faibles mouvements dans un vain espoir de protéger des coups son visage dont l'arcade sourcilière semblait ouverte : il était difficile d'apercevoir précisément son état à travers la nuit mais un épais ruban noir ruisselait le long de son visage et tachait le sol de terre. Cela ressemblait à du sang. La respiration d'Adèle s'emballa contre la main gantée qui était toujours plaquée contre sa bouche, et des larmes perlèrent aux coins de ses yeux. C'était si difficile de le voir ainsi, si mal en point... elle aurait tout donné pour pouvoir être à ses côtés, pour l'aider...
- Terminons-en, exigea celui qui tenait Adèle.
À ses mots, un des bourreau d'Albert lui assena un dernier coup de pied à la tempe et il ne bougea plus. Adèle ne voyait rien dans le noir enveloppant de la nuit, était-il évanoui... ou bien mort ? Mais elle n'eut pas le temps de le regarder davantage, elle senti ses pieds quitter le sol brusquement et celui qui la portait désormais fit volte-face, si bien qu'elle ne pouvait plus rien voir de la forme obscure et inerte qui se détachait du sol. Elle tenta de se débattre et gesticula dans les bras de l'homme pour se retourner, juste dans l'espoir désespéré de voir Albert au moins esquisser un simple mouvement indiquant qu'il était toujours en vie. Mais l'homme resserra son emprise autour de sa taille et elle ne pu rien faire. Elle était forcée de laisser derrière elle son Albert, ignorant s'il était toujours vivant.
L'homme la hissa sans ménagement sur le sommet de l'une de ses larges épaules et elle se retrouva la tête en bas et les fesses en l'air, les bras battant les airs et le large dos de l'homme. Ses cheveux tombaient nonchalamment devant ses yeux, lui barrant la vue, et du sang affluait vers sa tête. Où allaient-ils ? Pourquoi ne la tabassaient-ils pas, elle aussi ? Avait-ils d'autres projets ? Comptaient-ils la violer avant de la laisser pour morte comme ils avaient laissé Albert ? Elle s'agita avec nervosité, au sommet de son perchoir. S'il fallait que sa vie se termine maintenant, elle préférait au moins garder sa dignité. Il fallait qu'elle trouve un moyen de leur filer entre les doigts avant qu'ils n'aient le temps de mettre leur plan ignoble en marche.
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EMPIRE
Tiểu Thuyết ChungHISTOIRE EN COURS Soudain, le cours de la vie d'Adèle Fassel est bouleversé. Un coup d'Etat militaire renverse le président de la République pour y installer à sa place un empereur. Ce dernier, pour légitimer son pouvoir décide de marier son fils av...