Publié le 24 décembre 2020.
Adèle Fassel se hâtait ce soir là, elle n'était pas en avance, comme d'habitude. Elle s'était laissée déborder par son travail et n'avait pas vu l'heure passer. C'est seulement quand Albert l'avait appelée, à vingt-et-une heures, qu'elle avait sorti le nez de ses cours et qu'elle avait réalisé avec horreur l'état déplorable dans lequel elle se trouvait. Sa journée avait été consacrée à ses révisions, si bien qu'elle n'avait pas pris le temps de se laver ni de s'habiller. Elle avait donc passé sa journée misérable, un chignon sale sur la tête et un vieux jogging en guise d'accoutrement. Il lui avait dit qu'il passait dans une dizaine de minutes et à ces mots, elle avait bondit et avait sauté dans la douche.
Elle n'avait pas fini de se rincer qu'il sonnait déjà à la porte. Elle lâcha un juron, sauta de sa baignoire, manqua de glisser sur le carrelage trempé, s'enroula prestement dans une serviette et descendit au pas de course. Ses cheveux ruisselaient joyeusement sur le parquet, c'est sa mère qui sera contente. Elle ouvrit la porte sur un mètre quatre-vingt de beau garçon qui la regardait appuyé sur l'embrasure, un sourire aux lèvres.
- C'est une jolie tenue mais tu risques d'avoir un peu froid, dit-il en éclatant une bulle de savon qui volait entre eux.
- Rigole, rigole, dit-elle en l'embrassant. En attendant je suis loin d'être prête. Viens m'aider, au lieu de glousser comme un empoté, l'intima-t-elle. Elle le tira par le bras vers l'intérieur et referma la porte derrière lui.
- Tes parents sont là ? Demanda Albert en faisant courir son regard sur la pièce, les escaliers et la partie de l'étage qu'on pouvait apercevoir d'en bas.
- Non, on a la maison pour nous tous seuls, répondit-elle, les yeux brillants d'une étincelle espiègle.
- Oh, interessant...
- Mais de toute façon, nous sommes déjà en retard. Je retourne me rincer. Tu peux faire bouillir de l'eau pour les pâtes ? Demanda-t-elle alors qu'elle était déjà au milieu de l'escalier. Va admirer le sapin dans le salon aussi et prend des notes !Adèle était remontée, avait achevé de se rincer, cette fois, et enfilait désormais une jolie robe noire et des collants. En regardant les flocons de neige qui tombaient dehors depuis quelques heures, Adèle réprima un frisson et choisi un pull bien chaud. Elle emporta sa trousse de maquillage en bas, pour se faire belle à coté de son amoureux.
Les pâtes bouillonnaient doucement dans une casserole tandis qu'Albert patientait sur le canapé du salon, les jambes nonchalamment croisées. Il avait également préparé une sauce aux petits oignons, comme il savait les faire, qui fumait tranquillement à coté. La table était dressée et sa playlist raisonnait à travers une enceinte.
- Alors ce sapin ?
- Épatant, c'est du beau travail. Tu pourras venir faire le miens chez moi ? C'est une question de talent, et je n'en ai pas.
- C'est ça, vaurien, répliqua-t-elle en se lovant contre lui, c'est une question d'envie. Mais j'ai pitié, alors je passerais te le faire, si c'est vraiment une tâche insurmontable, concéda-t-elle en plongeant son regard dans ses yeux profonds.Plus tard, ils dînèrent et il fut l'heure de partir en soirée. Au dehors, la neige avait recouvert les trottoirs et la route et des flocons tombaient toujours inlassablement. Albert et Adèle se couvrirent la tête de leur capuche et adoptèrent une démarche énergique bras dessous - bras dessous pour ne pas laisser le froid d'immiscer dans leur manteau. Hippolyte, qui invitait ce soir, n'habitait pas très loin et rapidement, ils aperçurent sa maison au détour d'une rue. En s'approchant, ils entendirent de la musique qui s'échappait des fenêtres ouvertes ainsi que des éclats de voix. Ils dépassèrent le portail, gravirent les quelques marches qui surélevaient la maison et enfoncèrent le bouton de la sonnette. La porte s'ouvrit au bout de quelques instants.
- Salut mes amis, entrez vite, les gratifia le jeune homme aux cheveux fous qui semblait déjà éméché. Il parlait très fort pour tenter avec peine de couvrir la musique. Posez vos manteaux ici, cria-t-il en désignant une montagne de manteaux qui recouvrait un fauteuil qui n'avait pourtant rien demandé. Tenez, dit-il en leur donnant une bière à chacun d'une main et en les décapsulant de l'autre, l'opercule sautant et tombant au sol, tantôt sous un meuble, tantôt au milieu de la pièce. On est sur la terrasse pour l'instant, on fait des jeux, venez, acheva-t-il en s'y rendant lui même, la démarche peu assurée.
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EMPIRE
Ficción GeneralHISTOIRE EN COURS Soudain, le cours de la vie d'Adèle Fassel est bouleversé. Un coup d'Etat militaire renverse le président de la République pour y installer à sa place un empereur. Ce dernier, pour légitimer son pouvoir décide de marier son fils av...