Not a morning person

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- Bonjour... alors bien dormi ?

Cette voix glaçante m'extirpe de mon sommeil douloureux. Elle poursuit, suave :

- Je nous prépare le petit déjeuner, ne bouge pas trop, d'accord ?

- ..., comment bouger sombre idiot...

Dans la vie de tous les jours, je ne supporte pas que l'on m'adresse la parole le matin. Et cela remonte à mon adolescence, ces bruits de bouche le matin m'insupportent. Donnez-moi juste ma boisson chaude, que dis-je ! Mon café, et ensuite parlons. Pas avant ! Ce matin, si on pouvait m'achever, je n'aurais pas dit non. Je réalise alors que ce cauchemar terrible est bel et bien réel. Rien ne m'est familier, du sol au plafond en passant par les murs et les fenêtres bien trop exposées à la lueur du jour. D'une poussée, j'essaie de sortir du lit, en vain, je commence à me débattre... rien n'y fait, je suis toujours pieds et poings liés, au sens propre du terme.

- Non, non, non. Arrête de te débattre, tu es toujours attachée et mes cordes laissent des marques. Tu vas te blesser. Fulmine la voix autoritaire.

Mon sang ne fait qu'un tour. Je me débats de plus belle. C'est un fichu, un bordel, un vrai cauchemar. Le rire d'hier éclate à nouveau, il est lointain aujourd'hui. Je l'amuse autant que penser à la soirée d'hier soir me donne des frissons et des flashs d'horreur.

- Une vraie furie, haha, c'est ce que j'aime chez toi princesse.

La voix s'est rapprochée. Il s'est rapproché, je sens sa présence... il s'approche, là, juste là au dessus de mon crane. La vague d'angoisse, inquiétante et affolée, je souhaite hurler, peine perdue. J'ai toujours la bouche scotchée, je cherche désespérément de l'oxygène en fixant ce plafond qui m'est inconnu. Des chaînes scintillent, longues et épaisses. Un crochet... des putains de crochets et des chaînes. Je me vois déjà suspendue, dégoulinante de sang, souillée et mourante. Mon angoisse m'écrase la poitrine, elle m'empêche de raisonner. Il faut que je respire, je dois m'extirper de cet état. Il ne doit pas durer, il ne va pas durer. Il suffit juste que je respire. Mais je veux respirer par ma bouche, je dois respirer par ma fichue bouche. Je veux hurler, les larmes remontent, je ne veux pas mourir ici. Pas étouffée, ni enchaînée...

- Eh, eh , eh. Calme toi, darling, chut... non, je ne te ferai pas de mal. S'il te plaît calme toi...

Sa voix n'est plus menaçante, elle parait inquiète.

Les bruits de ses pas deviennent affirmés derrière moi, je me concentre sur eux. Je me concentre sur son enjambée, il marche d'un bon pas vers moi, faisant grincer surement un vieux parquet. Je bascule ma tête en arrière. Il arrive bien dans ma direction. Grand, sombre, imposant, il s'approche de moi. A contre-jour, je ne sais plus s'il s'agit de son ombre ou de son aura qui m'écrase. Il s'avance et les rayons de soleil me font picoter les yeux. Je vais pleurer et la pression que je ressens sur ma cage thoracique semble s'amuser. Je ne souhaite pas pleurer, non je veux hurler...

- Hmmmpppffff !!!

Impossible, merde merde merde merde et encore merde !

Il se met à sauter à pied joints sur le plancher, ce fou. Je sursaute et je n'arrive plus à détacher mes yeux de lui. Je veux m'imprégner de chaque moindre détail de cet homme, mieux le voir pour l'annihiler. Le ruiner, l'anéantir, une fois que je serai sortie d'ici. Je n'y vois qu'un spectre sombre... il est tout proche, il se présente à moi, posant ses doits dans mes cheveux défaits, emmêlés.

Sa voix grave se veut rassurante, il inspire lourdement avec le nez et expire avec sa bouche, pour que je l'imite. Il est là, au-dessus de moi, telle une bête fauve prête à m'engloutir. Son visage s'approche, je ne vois que l'ombre de son menton. Sa paume d'Adam et sa mâchoire se serrent. Il se penche et me fixe, il est à quelques centimètres de mon visage. Les secondes s'étirent, mes sens sont en éveil. Je distingue ses yeux ambrés, l'insistance et l'intensité de son regard. Ses fichus yeux bleus m'hypnotisent et me transpercent...

- Tu réagis bien, je suis avec toi...chuuut. Tu es en sécurité ici. Tu as toujours l'habitude de t'occuper des autres, n'est-ce pas ? Laisse moi prendre soin de toi, cette fois-ci. Chuuut, je sais tu te négliges, on ne te néglige, on te rabaisse mais tu prends sur toi. Je suis avec toi, calme-toi. Oui, c'est cela calme toi...

Je n'arrive plus à bouger, figée, fixée au lit, les seules sensations que je ressens, sont son souffle chaud et ses chuchotements... au creux de mon cou, à l'oreille droite, puis à l'oreille gauche. Des va et vient qui ne devraient pas me faire du bien, mais qui le font. Mes pensées irrationnelles laissent la place aux sens. Une sensation de vide doux, de calme et de détendu, me voilà emportée par les effluves de son parfum boisé. Je vais feindre d'être docile, juste là... Ses doigts s'engouffrent dans mes cheveux, massant mon crâne... hum, oui, je vais être docile le temps de quelques instants pour mieux le ruiner...

- Hm, poursuit Eric en me mordillant le lobe de l'oreille droite et persistant avec régularité à son massage, oui c'est ça darling, ca-alme toi...

Il me soulève doucement la tête, ses doigts glissent au creux de ma nuque. Ils libèrent des tensions, tant leur régularité et leur précision me soulagent. Un frisson descend dangereusement le long de mon dos, puis remontent et me font rouvrir les yeux de stupeur. Il me masse du bout des doigts, puis appuie en exerçant la bonne dose de pression. Ses doigts effleurent ma nuque, comme son souffle chaud. Il continue, exerce une pression, salve de détente coupable, je ferme les yeux, honteuse... Son souffle est chaud et humide, il est insolent et provocateur... Je serre des cuisses par culpabilité. Il le voit et gémit, en léchant mon oreille. Ses doigts poursuivent ce massage terrible et doux. Il me soulève les cheveux, je ne souhaite pas ouvrir les yeux... Des vagues de plaisir s'écrasent sur ma nuque, douces, puis intenses et grondantes.

- Oui, c'est cela, laisse-toi faire. Tu aimes ce que je te fais, hun ?

Abruti, je ne peux pas te répondre...

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J'espère réellement que cette suite vous aura plu 😊

Eric aura droit à quelques chapitres de plus, vous voilà prévenu-es !

Agréable année 2021 à vous, qu'elle soit synonyme de créativité, de santé, d'abondance et de sous !

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