Jour 3

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Après 55 heures à rester éveillés, Valentine et Jaeger me font part de leurs hallucinations. Ce dernier m'explique qu'il jure avoir vu un liquide visqueux dégouliner des parois du cube. Valentine, lui, a des hallucinations sonores. Il dit qu'une entité lui chuchote des mots dans l'oreille, mais ne veut pas me dire ce que cette personne lui souffle. À mon avis, ces rêveries sont reliées à leur passé, ce qui expliquerait pourquoi on ne veut pas me donner davantage de détails. Peut-être y a-t-il quelque chose qui les hantait et qui leur est revenu à l'esprit maintenant qu'ils ont le temps d'y penser. Non, ce n'est pas à cause de cela. Ils ont tous eu assez de temps en prison pour penser à leurs regrets. C'est autre chose. Peut-être une région de leur cerveau qui est stimulée davantage par la fatigue écrasante.

- Je veux un scan des cerveaux de chacun d'entre eux. Et qu'on m'amène la neurologue.

En attendant, j'observe plus attentivement Sloan. Il n'a pas prononcé un seul mot depuis son arrivée. Il est en train de se balancer d'avant en arrière sur ses fesses et de fixer un point devant lui, les yeux grand ouverts et injectés de sang.

Saluja se gratte encore et murmure des mots incompréhensibles. L'expérience commence enfin à devenir intéressante. J'esquisse un sourire.

La neurologue inspecte chacune des photographies et m'explique en même temps ce que chaque influx nerveux signifie. Il y a en effet des anomalies dans les cortex frontal et temporal, qui sont en charge d'hallucinations compliquées. Elle restera dorénavant à mes côtés et me fera signe si des irrégularités de la sorte apparaissent.

Il n'y a eu rien d'autre de spécial qui est arrivé. J'ai passé le reste de la journée à écouter des conversations imaginaires.

Une histoire à dormir deboutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant