03. august

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[Chanson : august, Taylor Swift]

Je pense qu'un de mes souvenirs préférés est celui où nous sommes restés tout l'après-midi à l'ombre des grands pins, allongés les uns sur les autres, face à une vue imprenable que nous avions mis deux heures et demi à venir chercher le matin. Ça sentait la sève, la terre chaude, la poussière, la lavande, et d'autres plantes qu'on ne connaissait pas, mais qui donnaient tout son charme au paysage. Une légère brise venait de la mer, et faisait danser nos cheveux en même temps que les reflets du soleil sur la mer. Les couleurs étaient si vives, si belles, si chaudes, que ça semblait presque irréaliste.

Surtout, tu étais allongé près de moi, la tête sur mes cuisses, somnolent. Jiwoo dormait contre toi, et Choerry était affalée, elle aussi, à moitié sur moi et Seungmin. Lui et moi, on était les deux seuls à rester conscient, et on a parlé, un peu. Je l'aimais vraiment bien, Seungmin. Mais je t'aimais vraiment beaucoup aussi, et j'arrivais pas trop à détacher mon regard de ton visage.

Your back beneath the sun
Wishin' I could write my name on it
Will you call when you're back at school?
I remember thinkin' I had you

Il y a avait tes paupières, qui frémissaient comme si des soleils s'agitaient dessous. Tes lèvres légèrement entrouvertes, qui semblaient murmurer des histoires sans fin. Ton grain de beauté, discret mais bien présent, pas loin de la commissure de tes lèvres. Tes pommettes cuivrées, rehaussées de tâches de rousseurs – bordel, qu'est-ce que j'aimais tes taches de rousseur. Et, par-dessus tout, tes mèches rousses – jpourrais jamais m'en lasser, c'était devenu mon horizon préféré. J'en ai exploré la diversité du bout des doigts, pendant que tu dormais, me perdant dans ta contemplation. Je m'arrêtais sur chaque détail, comme pour prendre le temps de faire une photo de toi, que j'aurais pu dessiner par la suite.

J'avais même pas le courage de lever la tête quand Seungmin me parlais. Pourtant, j'l'aimais vraiment bien, mais toi, tu m'attirais un peu plus. J'me demande s'il l'avait remarqué.

Enfin, c'est évident qu'il l'a remarqué – j'me demande juste pourquoi il a rien dit, alors que ça lui aurait fait une bonne occasion de se foutre de moi, tiens.

But I can see us lost in the memory
August slipped away into a moment in time
'Cause it was never mine
And I can see us twisted in bedsheets
August sipped away like a bottle of wine
'Cause you were never mine

Parfois, ma main dérivait vers ton épaule, un peu dénudée à cause de ton T-shirt trop grand. Et je parcourais la ligne de ta clavicule, trop voyante, les doigts aussi légers que ceux d'un papillon. J'aurais aimé parcourir la courbe de tes bras, de ton torse, juste pour sentir un bout de ta peau. Mais j'voulais pas te réveiller, surtout pas.

Back when we were still changin' for the better
Wanting was enough
For me, it was enough
To live for the hope of it all
Cancel plans just in case you'd call
And say, "Meet me behind the mall"
So much for summer love and saying "us"
'Cause you weren't mine to lose
You weren't mine to lose, no

Puis t'a ouvert les yeux, et tes pupilles à moitié bleues ont rencontré mes yeux sur toi. T'as souris, je savais pas trop pourquoi, mais ça m'a fait rougir. Tu m'faisais plus d'effet que les coups de soleil, Lix, t'étais un astre à toi tout seul.

T'as levé la main, et t'as effleuré mon visage à ton tour. T'as longé la courbe de ma mâchoire, de mon front, de mon nez, puis de mes lèvres. Et mon souffle était court sous tes doigts. Tu souriais, tes yeux quittaient pas les miens, et j'aurais voulu que jamais ils ne les quittent.

Quand on s'est finalement levés, j'ai agrippé ta main, faiblement, comme pour te demander ton avis. Et tu as renforcé ta prise sur la mienne, acceptant le contact.

'Cause you were never mine
Never mine
But do you remember?
Remember when I pulled up and said "Get in the car"
And then cancelled my plans just in case you'd call?
Back when I was livin' for the hope of it all, for the hope of it all

Et ta main, j'lai pas lâchée pendant tout le chemin du retour. Parce que d'un coup, j'avais l'impression que tu pouvais t'évaporer d'un moment à l'autre, et ça, ça me faisait un peu peur – ça me faisait même carrément flipper.

summertime sadness ʲᵉᵒⁿᵍˡᶦˣOù les histoires vivent. Découvrez maintenant