II ) 𝘁𝗲𝗻𝘁𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻

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I


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- « Cher Killua,

Aujourd'hui, j'ai 14 ans.

C'est fou, comme sa passe vite. Pourtant, j'ai l'impression que le temps défile lentement.
C'est assez amusant.
C'est triste que tu ne sois pas venu.
Il y avait un gros gâteau au chocolat. Sa t'aurais sûrement plu. Je t'ai même gardé une grosse part. Mais vu que je ne peux pas te l'envoyer, je l'ai mangé. Ne m'en veut pas. J'espère que nous nous reverrons bientôt.

Je t'embrasse,

𝓖𝓸𝓷 »

Préface - Gon

Il y a quelque chose que je regrette.

Bien sûr, tout le monde regrette des choses.

Je veux dire par là, que tout le monde a toujours, dans son humble vie, voulu effacer quelque chose ; des paroles, des faits, des actes, ou encore.

Moi, c'était mon cas.

Il y avait, enfoui en moi, quelque chose qui me hantait, de jour en jour, et que je n'arrivais à me débarrasser.

Comme un déchet, une arrière-pensée, un remord, quelque chose comme ça.

Moi, ce que je regrettais, c'était cette lettre.

C'était assez fou, mais en quatre ans, je n'avais jamais réussi à lui envoyer.

Pourtant c'était simple : il me suffisait d'y coller un de ces magnifiques petits timbres personnalisables et de la laisser dans la petite boîte aux lettres jaune près de la poste en bas de chez moi.

D'ici là, elle se serait envolée jusqu'à chez lui, et ce regret se serait dilaté comme le jour qui serait passé.

Mais le fait que dès que j'avançais vers celle-ci, quelque chose me stoppais. C'était sûrement un traumatisme, une étape difficile, qui m'était possible à affronter, mais que je n'avais le courage d'acquitter.

Néanmoins, c'était une simple lettre.

Elle était basique, et aurait pu être un courrier confondu par milliers.

Mais pour moi, si je l'avait envoyé, tout aurait changé.

Killua serait resté.

Il serait présent à mes côtés.

Et c'est ce qui, le plus, à petit feu, me détruisait.

Cette chose, j'avais envie de te le dire.

Avant que tu partes.

- Le vent soufflait légèrement au-dessus de nos têtes.

Venant approximativement de l'Est, j'observais les mouettes en colonie passer devant mon regard, traçant leur long périple vers une quelconque destination.

Et cet air marin avec ses odeurs de pêches intensives, que j'aimais particulièrement, me rendait nostalgique.

Cet endroit où nous avions pour habitude d'aller nous promener, Tante Mito et moi.

Cet endroit où j'avais passé mon enfance, et où j'étais coupé du reste du monde, parce que je m'amusais à cueillir les poissons dans les eaux car cela faisait passer le temps.

Cet endroit où je suis revenu après la tour Céleste, avec Killua.

Killua.

Ce nom me rendait nostalgique, lui aussi.

Avant que tu partesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant