Grandes mains | Seungbin

(27)

Changbin a grogné quand il a raté le détail d’une toile qu'il finissait de peindre. Jiyong, qui le regardait de loin, était déjà inquiet. La veille de l’exposition, le garçon était tendu et inquiet. Son inspiration semblait avoir disparu, ainsi que son animation.

— Tout va bien ? — L’aîné a demandé, en recevant un signe positif de la tête comme réponse. — Tu es sûr ? — Il a insisté.

Le noireau a réfléchi. Il reposa son bras, le soutenant sur ses jambes et soupira fortement. Il regardait le monde tomber sur sa tête et il n’avait plus personne pour l’aider. Peut-être qu'il pourrait faire confiance à Kwon.

— Non... — Il a regardé l’aîné, les yeux dépités. — J’ai des problèmes.

— J’ai remarqué. Tu veux en parler ? Viens, allons manger quelque chose.

Ils marchèrent tous les deux vers la cuisine de l'immeuble en silence et le restèrent si Jiyong n'avait pas commencer à parler.

— Et donc ?

— Il y a quelques jours, j’ai reçu une convocation à comparaître au tribunal pour la garde de Jaeun. — Il a répondu sans aucune motivation en mélangeant le sucre dans son jus.

— La garde ? Mais ta femme n’est pas décédé ?

— C’est mon ex-belle-mère. Cette femme est le démon, elle ne veut pas Jaeun, elle veut me déstabiliser, prendre tout ce qui me reste de bon. — Dit-il avec colère dans la voix, maintenant en regardant le garçon devant lui.

— Ce sera quand ?

— Un jour après notre exposition. — Changbin haussa des épaules. — Je ne donnerai pas ma fille sur un plateau d’argent, si c’est ce qu’elle pense.

— C’est comme ça que tu dois penser ! Tu as déjà un bon avocat ?

— On m’a désigné un avocat commis d’office et il s’occupe de l’affaire. Maintenant il faut attendre.

— Je comprends... Il y a autre chose qui te tracasse ? — Jiyong s’est méfié.

— Je me suis disputé avec... un ami.

— C’était quelque chose de grave ?

— Il pense que je suis me suis approché de lui avec intérêt, il m’a comparé à d’autres personnes qui lui ont déjà fait ça. La différence est que je l’aime bien, tu comprends ? Je ne lui ferais jamais de mal. — Il disait déprimé, sentant sa tête crié de douleur.

— Pourquoi ne pas essayer de lui parler à nouveau ? S’expliquer...

— Ce serait bien, s’il voulait m’écouter. — Il riait ironiquement. — Mais je pense que c’est mieux comme ça, peut-être que je ne mérite pas... son amitié.

— Changbin, tu es un adulte, tu as une fille. Un jour ou l’autre, ta vie ira de l’avant. Je pense que nos expériences sont très similaires. — Il a ri. — J’ai une amie qui était comme ça, plein de peur, d’insécurité et de suspicion parce qu’elle a été trahi. J’avais juste besoin de montrer que j’étais vraiment intéressé à rester à tes côtés.

— Alors c’est moi qui a tort ? — Il a froncé les sourcils.

— Non, bien sûr que non. Je te le dis parce que je sais que ton ami va revenir et j’espère que tu seras prêt pour ça. J’espère que tu sauras quoi faire.

— Tu es si optimiste. — Il commenta, en observant du coin de l'œil un couple se tenir la main.

— Je le suis ! — Il s'est vanté. — Et je prends le risque de dire que Jaeun ne va pas quitter tes bras aussi.