Chapitre 2 : Mon ami Iruka

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Je ne savais plus trop où j'étais. J'avançais, sans trop savoir où j'allais. Ce stupide chat avait apparemment prévu dans son planning du jour de réduire en cendre le programme d'une Chunin en quête de flemmardise. Ce devait être une mission simple. Une simple mission de rang D, et je me retrouvais maintenant à me faire berner par un simple chat. Ne suis-je pas devenue Shinobi pour accomplir d'autres exploits que d'attraper le chat d'une vieille dame de Konoha ? A vrai dire, comme d'habitude, je n'en savais rien. Après moultes péripéties et rebondissements digne d'un livre d'aventure pour enfants, j'avais enfin dans les bras cette boule de poils qui tentait tant bien que mal de me dévisager de ses griffes acérées. Si on omettait le fait que cette créature était parvenue à maintes reprises à berner un Shinobi, il me semblait assez mignon. C'était ce que je m'étais dis avant qu'il ne me lacère le visage. Bien évidement.

La lune annonçant minuit, je refermai la porte de la vieille dame après lui avoir rapporté son monstre. Je n'avais pas vu la journée passer. Fort bien. Cela m'avait aidé à ne pas penser à cette altercation d'hier soir et à tout ce que ma mère avait soulevé comme questions. J'imaginais qu'en m'offrant ce dictionnaire, elle souhaitait probablement que je m'intéresse au sens des choses ou quelque chose du genre. Elle avait tapé dans le mille. Ce fichu bouquin qui semblait peser plusieurs tonne m'accompagnait depuis, et faisait maintenant parti des fournitures Shinobi de mon sac a dos. J'ai passé des heures et des heures à étudier divers mots là nuit dernière. J'en ai même appris de nouveaux, comme amphigouri ou bilvesée. Et c'était probablement la raison pour laquelle j'avais des cernes jusqu'au nez. Je ne me souvenais même plus si j'avais diner. Toujours est-il que je n'avais pas prit mon petit déjeuner avant de partir à la recherche de ce matou. Cela dit, j'avais peur d'aller y étudier certains mots. Je me contentais donc d'ouvrir les pages au hasard en évitant les premières.

Le mot Amour par exemple. Il me faisait peur. Je savais déjà que j'allais y lire quelque chose qui ne me ressemblait pas, et savais de par ce seul fait la déception qu'éprouverait ma mère. L'éviter me paraissait donc comme la solution. Si je ne savais pas ce que cela signifiait, je me disais simplement que je ne pouvais pas la décevoir.

Ces réflexions m'amenèrent bien vite devant la porte du bureau de réception des rapports des missions. Je ne tardais jamais à y apporter mes rapports. Pas que j'essayais de de paraître la Kunoichi parfaite, c'était juste une habitude que j'avais prise. Plus vite le rapport était rendu, plus vite j'étais chez moi pour apprécier mon loisir du moment.

Je ne fut aucunement surprise de trouver Iruka endormi sur le bureau impersonnel qu'était celui des missions.

Cet homme était tout ce que je n'étais pas. Il savait qui il était. Il savait ce qu'il aimait. Il savait se faire comprendre. Et savait sans aucun doute ce qu'il voulait. Et le faisait d'ailleurs très souvent savoir. Son caractère contestait drastiquement avec le mien, et me faisait même peur de part sa volonté de feu. Je n'ai jamais vraiment compris ce qu'était la volonté de feu, et m'en sentait quelque peu honteuse. C'était le Nindo du village dans lequel je ne me reconnaissais pas. Cela ne m'empêchait pas cela dit d'accomplir les missions que l'on m'ordonnait. Je ne savais juste pas pourquoi je les faisais. Peut-être était-ce simplement pour l'argent ? Peut-être étais-je ce genre de personne égoïste et avare ? Je n'en savais rien non plus. Tant est si bien que je me surprenais souvent à ne pas me connaître moi-même. C'était pour cette raison que je devais avouer que j'appréciais assez bien la présence d'Umino. La peur de notre différence que j'éprouvais à ses côtés me rappelait à quel point nous l'étions justement. Et de ce fait, m'aidait assez à savoir qui j'étais : son contraire. Savoir que j'étais le contraire de quelqu'un me réconfortait dans l'idée que j'avais probablement une personnalité, et ce, même si elle devait être perdu au fin fond du gouffre de mon indifférence.

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