7) Vérité

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Ce soir-là, quand Bokuto rentra chez lui, il trouva la femme de sa vie assise dans le canapé, face à un reportage sur les éléphants en Amazonie. Devant elle, une enveloppe au caché de la clinique.

Bokuto supposa qu'il s'agissait de la première écographie. Il avait très envie de regarder.

Mais, en remontant ses yeux sur le visage de Miyuki, il vit qu'elle semblait tendue, énervée. S'asseyant à ses côtés, il décida de tâter le terrain.

-Miyuki ? Tout va bien ? Ton rendez-vous c'est mal passé ?

-Je ne sais pas...

-Il y a un problème avec le bébé ?

La panique transparaissait clairement à travers la voix de Kotaro, c'est pourquoi, Miyuki s'empressa de le rassurer :

-Non non, le bébé va bien.

-Bah alors ? Tu n'as pas l'air très bien...

-Comment tu as pu ne pas me le dire ?!

Kotaro recula au bout du canapé. Miyuki venait de lui crier dessus avec colère et douleur.

-De quoi tu pa

-Oh je t'en prie !

Elle savait...merde.

-Co...comment tu l'as su ?

Kotaro bégayait. A vrai dire, tout son corps tremblait. Il aurait dû lui en parler. Elle allait le quitter.

-J'ai changé de gynécologue. Mon nouveau médecin s'appelle Tsukishima Kei.

-Oh...Tsuki...

Il avait entendu par Hinata que lui et Kageyama étaient plus ou moins ensemble. Tsuki avait dû parler. La pauvre, rencontrer le nouveau copain de Tobio n'avait pas dû l'aider à digérer la nouvelle.

-Tu...comment tu te sens ?

-Je suis déçue et blessée. Tu aurais dû me dire qu'il venait sur Tokio.

-Je sais...je suis tellement désole, mais j'avais peur.

Se fut au tour de Miyuki de lever les yeux vers le visage de Kotaro.

-Peur de quoi exactement ?

-Il...en fin tu l'as pleuré si longtemps, il t'a fallu tant de temps...je ne suis même pas sûr de ce que tu ressens pour lui...alors j'avais peur que tu me laisses. Je...je ne considère pas notre amour pour acquis a vitam aeternam, alors je ne veux rien entre nous, et surtout pas lui.

Il baissa les yeux, honteux de sa faiblesse.

-Kotaro...

Dans un geste très tendre, Miyuki posa sa main sur la joue de son amoureux.

-Oui j'ai aimé Tobio. Beaucoup. Oui notre séparation a été difficile. Peut être qu'une part de moi l'aime toujours et le fait de le revoir me travaille beaucoup, mais c'est toi que j'aime. J'ai choisi de t'aimer quoi qu'il arrive. J'ai fait ce choix et il ne m'apporte que du bonheur. Tiens, regarde...

Elle saisit l'enveloppe sur la table basse et en tira la première échographie de leur bébé.

Tout hésitant, Kotaro tira la photo de l'enveloppe. Le cliché négatif ne présentait qu'un petit point blanc, mais ce petit point, c'était son enfant, le fruit de son amour, une nouvelle personne à aimer.

C'est les yeux humides et ému que Kotaro se tourna vers la femme qui faisait son bonheur. Il passa la main sur son ventre où la vie grandissait.

***

Tobio daigna enfin ouvrir les yeux quand une délicieuse odeur d'oignons frits parvient jusqu'à ses narines. Kei cuisinait. Un fin sourire étira ses lèvres : il adorait sa cuisine, dommage qu'il ne s'y attèle pas plus souvent.

Ainsi allongé, il pensa. Il pensa que demain il intégrerait l'équipe nationale, qu'il verrait Bokuto et peut être Miyuki. Penser à Miyuki le fit dériver sur Kei. Ce qu'il c'était passé cette après midi, il n'était pas encore tout à fait sûr de ce que c'était. Kei lui avait dit qu'il avait repoussé une aide-soignante par ce qu'il voulait vraiment s'engager avec lui et qu'il allait arrêter de flirter à gauche et à droite.

Était-il prêt à entrer dans une vraie relation avec lui ? Jusqu'ici ils étaient plus des partenaires qu'un couple. Le fait que Kei soit un homme n'aidait pas au dilemme. L'aimait-il seulement ? Pas autant que Miyuki. Il se sentait méprisable de ne pas pouvoir se détacher des ombres du passé. Était-ce pareil pour elle ?

Quand il entendit les couverts cliqueter, il sut que le dîner était prêt. Il se leva donc, passa un t-shirt et un jogging et se dirigea vers sa petite cuisine.

En l'entendant arriver, Kei se retourna, un sourire pervers aux lèvres : Tobio était toujours très sexy avec sa coupe post-baise et ses marques sur le cou.

-Tu as faim ?

-Plutôt...

Ils s'assirent et commencèrent à manger.

-Tu n'es pas stressé pour demain ?

Kei s'inquiétait visiblement pour lui, et Tobio n'était pas sûr de savoir pourquoi.

-C'est juste du volley. J'ai été pris par ce que j'ai le niveau.

-Je vois...mais tu es sûr que c'est ce que tu veux ? Je veux dire...tu connais beaucoup de monde dans cette équipe et ça va être la guerre pour le poste de titulaire. Ne serais-tu pas plus heureux dans une équipe plus petite ?

Tobio s'adossa au dossier de sa chaise et encra son regard dans celui doré de son amant.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Intégrer l'équipe nationale c'est le rêve de tous joueur.

-Je sais, c'est juste que

-Quoi ? Tu penses que je n'ai pas la carrure ?

-Non non, ce n'est pas ça, mais pourquoi commencer aussi tôt ? N'y va pas demain.

-Pardon ?

Kei ne savait plus quoi faire. Demain, Bokuto et Yoshida annonceront la grosse de Yoshida et il ne voulait pas que Tobio y assiste, pas dès le premier jour, alors qu'il allait déjà avoir tant à affronter.

Tobio fulminait. Comment Kei pouvait-il dire cela ? Il faisait obstacle à sa carrière et à sa passion alors que lui n'avait jamais rien dit ou fait de semblable. Et pourtant, gynécologue portait plus aux conflits que sportif.

-Je...je ne pense pas que tu devrais y aller demain.

Tobio fronça les sourcils.

-Oh vraiment ? Et je devais faire quoi ? C'est de mon travail dont on parle, je ne peux pas simplement le sécher.

-Je sais...c'est juste que...laisse tomber. On se voit demain.

Se levant de sa chaise les yeux baissés, Kei pris son manteau, mis ses chaussures, saisit sa sacoche et sorti.

Tobio resta un instant figé. Devait-il le rattraper ? Après tout, il ne l'avait pas laissé s'expliquer. Il pourrait le rattraper, lui dire de ne pas partir énervé sans dire aurevoir, l'embrasser et lui souhaiter une bonne nuit.

Une part de lui voulait le faire. L'autre avait été blessée.

Il le laissa partir.

Oulala, demain est un jour important !! LA confrontation !!

PJ

C'est toi que j'ai choisi (haikyu Bokuto, Tobio Kageyama, Tsukishima, )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant