| Prologue

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MARIAM

Quand j'entre dans la maison, j'ignore la fête qui bat son plein dans le salon. Des tas de gens sont entassés sur le canapé alors que d'autres dansent au centre de la pièce en se pilant sur les pieds. Dans la cuisine, plusieurs glacières sont alignées sur les plans de travail et de la nourriture est disposée sur la table de la cuisine.

Je lève les yeux au ciel quand je vois Shay serrant une fille dans ses bras. Il peut bien faire ce qu'il veut tant que la fille est consentante, ce n'est pas pour autant que je veux connaître tous les détails de sa vie amoureuse.

Je m'avance vers les escaliers en jouant des coudes et en tirant ma valise derrière moi. Shay me repère et abandonne sa nouvelle copine pour venir vers moi. Il crie pour enterrer la musique: « Mariam! tu ne devais pas rentrer demain?

— Oui, mais j'ai devancé mon retour! Je vais aller dormir, je suis assommée.

— D'accord, bonne nuit, il s'apprête à repartir, mais se retourne. Je vais tout ranger demain promis et on pourra parler de ton voyage. C'est bon?

— Shay, je vais dormir ok? On se reparle demain, bonne nuit.»

Je coupe cours à la discussion et je trace vers ma chambre le laissant debout devant les marches. Je monte dans ma chambre et quand je pense finalement être tranquille, je tombe nez à nez avec deux gars assis sur mon lit. Je les chasse rapidement sans trop de difficulté, ce qui me convient parfaitement. Je n'aurais pas eu la force de m'embrouiller avec eux de toute façon.

Je ferme ma porte à clé et je vide le contenu de ma valise sur mon lit. Je range tout à sa place en prenant soin de cacher ce qui doit l'être. Je prends ma trousse de toilette pour aller ranger mes cosmétiques dans la salle de bain.

En passant devant la porte de la chambre de mes parents, je vérifie qu'elle est bien verrouillée. Même si c'est le cas, je décide d'entrer, à la recherche de réconfort.

Je tourne la poignée et la porte s'ouvre en grinçant. J'entre dans la pièce et y balade rapidement mon regard. Une fois mon inspection terminée, je me dirige vers la commode et j'ouvre le tiroir pour en sortir une vieille chemise de nuit de ma mère. Je m'approche de la fenêtre et je m'aperçois que le loquet est levé. Je l'abaisse promptement et je sens mon pouls accélérer. Sans jeter un coup d'œil dans la pièce, je me précipite vers la sortie et verrouille la porte derrière moi. Je me rends dans ma chambre et répète l'action.

Je m'adosse contre la porte en essayant de calmer ma respiration. J'essaie de distinguer un bruit venant de la pièce voisine, en vain à cause de la musique à peine étouffée que je sens vibrer au creux de mon ventre.

J'attends longtemps debout devant cette porte, mais quand je n'entends toujours rien, je décide d'aller vers mon lit pour me glisser sous la couette le cœur battant. Le bras tendu vers la lumière sur ma table de chevet, j'hésite à la fermer. Mon regard est alors attiré par quelque chose sous le meuble: une seringue. Je me penche, méfiante, et la prend dans mes mains. J'ai beaucoup trop peur pour sortir de ma chambre et aller retrouver les deux garçons qui se trouvaient sur mon lit et leur passer un savon. Je vais la déposer sur mon secrétaire en décidant de m'en occuper dès le lendemain matin un mauvais pressentiment persistant dans mon esprit.

Je retourne dans mon lit et d'un coup, l'adrénaline retombe et la fatigue reprend le dessus. Je sombre rapidement dans le sommeil sans entendre la porte de la chambre de mes parents grincer.

Pour MariamOù les histoires vivent. Découvrez maintenant