Y retourner.
Le revoir.
Rien à faire de ces conneries. Tout va bien. Max pose sa main sur mon épaule l'air de dire "c'est parti", alors je lui adresse un petit hochement de tête et je m'avance vers la porte du lycée.
Il n'y a rien.
Pas de colère.
Pas de tristesse.
Pourquoi faire ?
Je mens.
Pourquoi faire ?
Je veux que ce soit vrai.
Je veux avoir oublié. L'avoir oublié.
Les idiots ne méritent aucune larme.
Je vaux plus qu'un terrain vague et quelques mots écris sur un bout de cahier.
Je vaux mieux que quelques baisers cachés dans l'obscurité d'une rue, au secret d'une chambre mal éclairée.
Je l'aperçois à travers les autres élèves.
Damien me fait une blague débile et je me sens mieux. Je ne suis pas seul. Lui, il le sera toujours un peu. Il représente tout ce que je ne suis pas et, aujourd'hui, je crois me rendre compte que c'est une bonne chose. Je ne l'admire plus. Je le hais.
Il me regarde.
Me met en vrac.
Mes yeux l'assassinent.
Et je le hais.
Je le hais si fort que j'en ai mal.
Nina me hurlerait d'arrêter. Nina me dirait que je mens. Nina aurait raison.
Je ne le hais pas.
Tout mon corps ne crie que son nom.
Et je ne vibre que pour ce regard.
Et je ne hurle que pour oublier sa trahison.
Pour une fois, je voudrais être de ceux qui parlent et lui dire ma colère.
Je voudrais être de ceux qui détestent et plus de ceux qui sont encore amoureux.
Et il me regarde toujours comme si j'étais seul.
Comme s'il était la seule personne à pourvoir me voir.
Il me regarde comme si je pouvais le pardonner.
Comme si notre amour n'avait pas le parfum du désespoir.
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HUGO
General Fiction"Des fois on se retrouve au terrain vague. On parle un peu. Il s'amuse avec mes cheveux. Je le laisse faire bizarrement. Moi je l'écoute juste quant il me parle de ses grandes théories sur le monde. Moi j'écoute. Je suis pas fais pour parler. Si je...