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CLARA

Tous les parents sont venus récupérer leurs rejetons, et on se croit dans une basse cour, chacun veut raconter sa journée, puis le silence revient, lorsque le dernier élève s'en va. Je salue mes collègues d'un jour, Virginie, l'autre instit Clémence, et puis je termine par Julia.

- bon , alors au revoir !

- Merci de nous avoir aider, c'est gentil de votre part ..

- Mais de rien, ce fut un plaisir, vraiment.

Je lui tends la main, sa main effleure la mienne jusqu' à la serrer, je regrette que cette journée soit déjà finie, mais c'est mieux comme ça ! il faut que je reprenne ma vie !

- au revoir, me dit elle.

- au revoir..

Ma main quitte la sienne à regret, Alex me tire pas la manche :

- allez maman, on y va ?

- Oui, oui y va chérie.

Nous nous éloignons, nous arrivons à la voiture, le parking est vide. Seule ma voiture est encore là.

Je démarre, quand Alex me dit :

- ho mince j'ai oublier mon blouson dans l'école, tout à l'heure

je la regarde :

- tu es vraiment un cas désespéré ma fille ! bon ! tu ne bouges pas, je vais aller te le chercher, ok.

- Ok, je t'attends, de toute façon, je suis crevée.. alors pas question que je vienne avec toi !

Sympa, bon j'y retourne, j'espère que les classes sont encore ouvertes.

Je me dirige vers l'école, j'arrive dans le couloir où se trouve toutes les portes des différentes classes . Au bout du couloir j'aperçois le blouson d'Alex sur un crochet à l'entrée d'une classe. Je presse un peu le pas, prend le blouson, lorsque j'attends du bruit dans la classe.

Je me permets de jeter un œil discret, et là j'aperçois Julia perchée sur un escabeau, au prise avec un carton de je ne sais quoi, dans un équilibre précaire. Mais elle va tomber, le temps de penser, je suis à son niveau, je la retiens par les jambes enfin mes bras encerclent ses hanches plus exactement. Je me sens un peu troublée par cette proximité forcée. Elle me remercie :

- eh bien vous êtes arrivée à point, parce sans votre intervention je crois que je serais tombée ...

Elle ne semble pas être gênée face à la situation, elle a baissé la tête pour me parler et a toujours les bras en l'air pour retenir le carton.

- oui, mais là vous n'êtes pas sauvée encore !

En effet, l'escabeau est bancal, je la tiens mais notre condition est quelque peu chancelante... elle vacille à nouveau, je la retiens in extremis, elle a les bras en l'air, et retient le carton comme elle peut . Je me demande comment nous allons nous en sortir.

Cette drôle de condition, nous fait rire, et c'est là, oui, à ce moment qu'elle lâche le carton, qui tombe au sol, elle bascule tout à coup, et je ne peux pas la retenir, elle m'échappe. Elle va tomber, je ne lâche pas enfin j'essaie de la retenir, par ses habits, par ce que je peux attraper. Mais tout ce passe très vite, et nous basculons toutes les deux à la renverse. Heureusement, je me rattrape et elle se retrouve dans mes bras, là où je rêve qu'elle soit, enfin !

- ça va ,dis je, émue comme jamais de la sentir si prés.

Elle  me répond par un oui presque inaudible, puis nous restons sans bouger, un moment, elle et moi, moi et elle, ses yeux dans mes yeux. Et puis je ne sais pas ce qu'il me prend, une envie, une désir incontrôlable, mais si justement il faut que je me contrôle, non Clara ! il ne faut pas ! tu ne dois pas me dis ma tête... mais mon cœur, qu'est ce que me dit mon cœur ?

La maîtresseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant