Nos souffles mêlés dans la nuitJ'errais sans but précis dans les rues désertes de la capitale plongée dans la pénombre. La nuit glacée venait de débuter et le soleil avait cédé sa place à la lune. Il faisait si froid que mon souffle se condensait à chacune de mes expirations. Je frissonnais malgré moi et resserrais l'emprise de mes doigts sur le fin tissu de mon pull.
Un bref mouvement sur ma droite attira mon attention. Je me retournais mais ne vis rien. Puis, un bruit sec à ma gauche et je commençais à m'inquiéter. La rue était vide et les lampadaires défectueux, je n'étais pas rassurée. Quand soudain, une ombre apparut devant moi. Je distinguais à peine sa silhouette dans le noir mais je réussis à voir qu'elle était assez fine. Une capuche ou autre couvre-chef recouvrait son visage et ses vêtements amples m'empêchaient de voir le genre de l'individu. Je ne saurais expliquer pourquoi mais cet inconnu me captivait et j'étais comme attirée par lui. Je ne les voyait pas mais je sentais ses yeux plongés dans les miens ce qui me donnaient une étrange sensation qui se propagea dans mon corps tel un feu m'embrasant de l'intérieur. Après quelques minutes immobile, l'inconnu se saisit délicatement de ma main rougit par le froid et la serra tendrement dans ses doigts gantés de noir. Je ne sais pas ce qui me poussa à le suivre lorsqu'il s'avança dans la ville fantôme mais je ressentais comme une sorte de confiance absolue en lui. Comme si je savais qu'il ne me ferait pas de mal. On parle souvent de l'énergie du désespoir, dans mon cas, ce serait plutôt la « confiance aveugle du désespoir » qui m'animait à ce moment. Mes doigts toujours entremêlés aux siens, il les serraient comme si sa vie en dépendait, comme si, si il me lâchait, je risquais de tomber dans un gouffre du quel je ne pourrais jamais sortir.
On avançait main dans la main, nos souffles mêlés dans la nuit. Il m'entraînait je ne sais où, mais je n'avais pas peur, le magnétisme qui nous liait m'habitait et je me sentais bien. Je n'avais pas ressenti ce sentiment de sécurité depuis longtemps et il m'apaisait. Je sais, c'est terriblement étrange de se balader en pleine nuit dans une ville déserte, surtout lorsque l'on est une jeune femme aurait ajouté mon père, étrange de suivre une silhouette dans la pénombre et de s'y accrocher comme on s'accrocherait à une bouée en pleine tempête dans le Pacifique. Étrange de se sentir bien, en confiance avec une personne que l'on ne voyait pas et qui pourrait tout à fait m'emmener dans un parking souterrain où l'on retrouverait mon corps calciné au petit matin. Je savais tout cela, mais je m'en fichais. Au point où j'en étais, plus rien n'étais grave.
Je le suivais toujours et nos corps s'attiraient et s'éloignaient telle une chorégraphie nocturne. Il se retournait souvent pour s'assurer que j'allais bien et que je n'avais pas peur. Son visage était épargné par la lumière du satellite naturel de notre planète, ce qui faisait que je n'avais toujours pas vu ses traits. Nous nous éloignâmes du centre pour arriver dans un parc, fermé. Il escalada les grilles et m'invita à faire de même en me prenant par la taille. Il me souleva telle une plume dans la nuit froide avant de me reposer sur le sol, intacte. Une brise glacée caressait mon visage et rougissait mes joues tandis que nous marchions dans les allées sans vie. Vus de loin, on aurait pût nous prendre pour des amants profitant de la nuit pour fuir nos problèmes, mais non, c'était juste une jeune femme qui suivait un inconnu à qui elle n'avait jamais adressé la parole.
Lorsqu'il se tourna cette fois-ci, j'aperçus brièvement ses lèvres fines et une envie irrésistible de les embrasser s'empara de moi. Je me retins mais ce désir ne me quitta plus. Je ne rêvais que d'une chose, combler la distance qui séparait nos visages et enfin admirer le sien.
Il s'assit sur un banc et je pris place à ses cotés. Nos mains toujours liées, je m'allongeais, ma tête sur ses genoux, tandis que l'alchimie qui régnait entre nos corps se renforçait. Sa main caressait lentement mes cheveux détachés et j'eus l'impression de le connaître depuis toujours. Une telle confiance, une telle passion se dégageait de nous que je ne pus m'empêcher de clore mes yeux et de profiter de ce moment irréel. Nous restâmes là longtemps, des minutes ou peut-être des heures s'écoulaient pendant que la nuit avançait, pas terrifiante cette fois-ci, mais plutôt témoin d'une union et d'une alchimie peu ordinaire.Il se releva tendrement, prenant ma tête entre ses doigts chauds et je crus un instant qu'il allait m'embrasser, mais il détacha plutôt ses mains de mes joues avant de relier encore une fois nos corps en attrapant mes doigts et en les reliant aux siens. Nous reprîmes notre lente marche, mais, cette fois, il approcha sa bouche de mon oreille et me chuchota ses secrets doucement, sans révéler son identité. Sa voix était douce et son souffle chaud et lorsqu'il s'arrêta, je fis de même. Deux âmes-sœurs dans la nuit noire, se racontant leurs secrets, une passion embrasant leurs corps et une tendresse habitant leurs esprits.
Nous continuèrent ainsi pendant le reste de la nuit, l'attirance, la passion, l'alchimie et bien d'autres choses encore se renforcèrent à chaque pas et j'eus envie que cette soirée, cette nuit, ne s'arrête jamais. Que jamais, elle ne prenne fin, que jamais l'on se sépare, brisant cette étrange sensation qui nous reliait. Toute ma tristesse s'évaporait pendant que nous avancions et j'oubliais tous les événements traumatisants que je venais de traverser. Une chose est sûre pendant cette nuit incertaine, je me rappellerais pour toujours ces délicieuses heures passés en sa compagnie. Je ne savais pas qui il était mais je n'avais pas envie de le savoir, ce tendre mystère régnant entre nous rendait ces instants encore plus beaux, plus magiques et incroyables qu'ils ne l'étaient déjà.
Alors que la nuit se couchait et que l'aube se levait, il s'approcha de moi et, lentement, joignit ses lèvres aux miennes dans un tendre baiser passionné. Nous nous séparèrent, à bout de souffle.
Quand soudain, un rayon du soleil naissant éclaira brièvement son visage et je restais estomaqué en découvrant son identité. Son long nez fin, ses yeux d'un vert émeraude, ses cheveux blonds étincelants dans les premiers rayons du crépuscule. C'était un être splendide, chaque particule de son corps doté de beauté. Nos mains se détachèrent et je plongeais enfin mon regard dans ses beaux yeux. Ses lèvres formèrent un sourire tandis que les miennes articulaient en silence un « merci ».Elle s'éloigna dans le petit matin, sa silhouette féminine se détachant de mon corps mais emportant avec elle les souvenirs de cette nuit magnifique. Je la regardais partir en me remémorant cette incroyable expérience que je venais de vivre, et aimant pour toujours cette mystérieuse fille.
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1146 mots. J'ai bien respecté le quota des 2000 maximum.
Voilà, en espérant que cette nouvelle vous ait plût, en tout cas, sachez que j'ai pris énormément de plaisir à l'écrire et en espérant qu'elle plaise aux juges du super concours de Aetnae40 ❤️ Passez le voir, il est vraiment génial !!
Oh et merci à -Siiaht- De m'avoir tagué dessus ❤️
Pleins de Kiss
Kat 🌈Post-scriptum, je ne suis pas sur le podium mais j'ai beaucoup aimé participer à ce concours génial, merci encore aux juges et à l'organisatrice 💜
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Little Contest
NouvellesJuste un livre pour mes multiples participations aux concours dont regorge cette application. Quelques tags y trainent, et les textes sont rarement de qualité haha. Bonne lecture si vous n'avez rien d'autre à faire !