Chapitre 20

37 6 10
                                    

L'ambiance dans la ville s'est un peu calmée depuis que j'ai reçu l'offre de Prisme. Il ne me reste plus beaucoup de temps avant de devoir leur donner ma réponse. Et j'avoue ne pas savoir quoi faire... J'ai l'impression qu'ils sont trop forts pour  moi et que je n'ai aucun moyen de les arrêter. Mais pour l'instant, il faut déjà que je les retrouve. Cyn, Mike et Larry ont disparu des radars de Naomi et pourtant elle est ultra douée. Mais ce n'est pas n'importe quelle organisation.

Je m'étire et me lève du banc où je suis. Je regarde autour de moi et scrute les visages des habitants. Ils sont stressés, effrayés, pressés. Malgré l'assouplissement du couvre-feu, l'abolition de la milice et la fin de la loi martiale, les gens ne sont pas rassurés par cette pseudo paix. Quoi de plus normal.

Soudain une femme derrière moi crie de toutes ses forces. Un homme en scooter vient de lui arracher son sac. Elle est au sol, totalement choquée. Rien de mieux qu'un petit entraînement pour réveiller mes sens.

Je fonce à toute allure, sautant par-dessus les voitures, les bancs et grillages. Je coupe à travers des endroits normalement inaccessibles. Je me sens tellement bien lorsque je vole au-dessus de la ville... J'ai l'impression que les problèmes qui sont liés à mes pieds disparaissent totalement. 

Il finit par s'arrêter dans une ruelle et retrouve deux amis à lui. Je débarque en plein milieu et ne cherche pas à comprendre. Mes poings fendent l'air et s'écrasent sur leurs visages. Ils sont vite au sol, implorant la pitié. Mais je continue à les frapper jusqu'à ce qu'ils perdent connaissance. Je reprends le sac et fais demi-tour. Quelques petites minutes plus tard, la femme est toujours au même endroit, entourée de plusieurs autres personnes. Les secours sont là et s'occupent d'elle. Je décide alors de rester discret. Je passe au milieu de la foule et dépose son sac à ses pieds. Elle écarquille les yeux et je disparais le plus vite possible. 

Je me retrouve alors sur un toit d'immeuble. Je me sens bien en hauteur. Les soucis sont loin et j'ai plus de contrôle sur ce qu'il se passe autour de moi. Mais bien-sûr ce n'est qu'une illusion et mon portable me ramène bien vite à la réalité. C'est Naomi et son appel n'indique rien de bon.

_ Larry est chez April, magne-toi. Je crois qu'il se prépare quelque-chose.

Je raccroche et me laisse dompter par cette fulgurante adrénaline qui parcourt mes veines. Une nouvelle fois, je parcours la ville comme un rapace qui se faufile jusqu'à sa proie. 

J'arrive finalement sur le toit d'April. Je me glisse sur la façade pour arriver à une fenêtre ouverte. Elle est là. J'avais oublié l'impact de sa beauté... Mais je me force à rester concentré sur la situation. Je l'entends parler d'influence musicale avec Larry.  Je voudrais tellement rentrer et lui régler son compte. Mais April serait beaucoup trop en danger. Je décide alors de compter sur ma partenaire. Je sors mon portable pour lui envoyer un message.

_Tu es dans le coin ?

_ Oui je suis venue au cas où tu serais en retard. 

_J'ai besoin d'une diversion. Attire April à l'entrée dès que je te le dis.

_Ok.

Je surveille leur conversation. J'espère avoir une ouverture pour neutraliser discrètement Larry.

_ Bien-sûr, dit-elle. J'ai une compil dans ma chambre je vais vous la chercher.

Parfait, c'est à mon tour. Je regarde à travers la fenêtre et distingue April monter à l'étage. Mais mon cœur rate un battement lorsque je vois l'expression de Larry en train de la suivre. Elle ne l'a jamais invité !

Je grimpe jusqu'à la fenêtre de sa chambre, prêt à rentrer pour le démolir. Elle est là, il y a un mur entre nous et pourtant j'ai l'impression de sentir son doux regard sur moi. Une ombre se dessine dans l'entrée.

GRIFFINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant