Dimanche Malsain

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Patrick et moi sommes toujours ensemble. C'est bizarre car c'est la première fois que je m'attache à quelqu'un tellement longtemps, on peut dire qu'il est une exception et qu'il est une personne qui a vraiment atteint mon cœur. Il est l'homme sans lequel je ne peux imaginer ma vie. Je veux passer le reste de ma vie avec lui, seuls dans notre propre maison... c'est ce que disent toujours les couples qu'on croit heureux. Mais la réalité n'est pas comme ça. La vérité fait bien plus peur.

Ça fait du temps que nous nous disputons régulièrement. Un mot par ici, un mot par la, il y a un malentendu qui s'installe, et la bagarre commence entre nous deux. On est arrivé au point de la rupture mais aucun de nous deux n'ose le faire. Je ne mentirai pas, plusieurs fois il y avait des claques, des verres brisés, des cris plus fort que le hurlement du loup... mais on finissait toujours par faire l'amour d'une façon féroce et par dire « connard je t'aime tellement » ou bien « je t'adore tête de mule ». Je le détestais pour le fait qu'il m'aimait tant et pour le fait qu'il m'a permis de m'accrocher à lui tellement vite. Je l'aime malgré tout.

Un jour de dimanche, alors que nous déjeunions ensemble autour d'une table couverte de jolies petites bougies et de fleurs parfumées d'une douce odeur, mon téléphone sonna, c'était mon ami. Celui-ci s'était disputé avec sa famille et ses amis et n'avait nulle part pour aller. Je l'ai invité de venir à la maison de Patrick. Il a accepté. Patrick ne disait rien. Bob est arrivé, il était couvert de sang et pouvait à peine marcher. Immédiatement, je le fis allonger sur le canapé, et commençai à prendre soin de lui. J'avais totalement oublié le cadre spatio-temporel dans lequel j'étais, toute ma concentration était sur mon ami.

3 heures passèrent et moi j'étais toujours en train de soigner mon ami qui criait et pleurait lors de la procédure. Je ne parlais pas à Patrick car j'étais tellement préoccupé par Bob, j'avais peur qu'il eut fait une bêtise. Enfin bref, une fois endormi, j'ai jeté tous les cotons couverts de sang, j'ais rangé la boite à pharmacie à sa place et nettoyé derrière moi. C'était une pagaille et je crois que Bob va se réveiller inconscient de ce qu'il lui ait arrivé car je lui ai donné un calmant pour qu'il puisse s'endormir.

J'ai cherché Patrick dans toute la maison mais je ne l'ai pas trouvé. La table à laquelle on prenait notre déjeuner est propre. Il n'y avait plus d'assiettes, tout a été lavé, nettoyé et rendu à sa place. C'est bizarre, son parfum délicieux que je sentais depuis le matin avait disparu de la maison, c'est comme s'il avait disparu avec lui.... Je me suis rendu directement vers sa chambre car peut-être il s'était endormi mais non. J'ai remarqué toutefois que l'armoire n'était pas fermée totalement, ce qui est irrégulier considérant que normalement Patrick ferme toujours tout derrière lui, et essaye de son mieux de garder tout en ordre.

Bref, je l'ai ouverte et j'ai remarqué que ses vêtements et ses chaussures ne sont plus là ! Même les valises de voyage ont disparu. J'étais inquiet et perdu. Apparemment, il était parti en me laissant seul avec Bob dans sa maison. Alors j'ai fait comme n'importe quelle épouse inquiète sur la disparition de son mari ferait ; je l'ai attendu tout en prenant soin de la maison et de mon ami. Je ne pouvais pas appeler la police et dire mon petit ami de 28 ans a disparu. Je devais rester calme et garder la peine dans mon cœur. Cette nuit va être dure sans lui dans le lit en train de me câliner et de me donner des bisous sur le front. Ça va, ce n'est pas grave. Je me suis habitué à ouvrir les yeux sans retrouver les personnes que j'aime à côté de moi. C'était toujours pareil, éventuellement ils disparaissent tous. Même moi, un jour, je disparaitrai.


Joyeux Anniversaire de là-haut.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant