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Lewis Hamilton


Son mascara a coulé et son regard est vitreux. Elle est complètement défoncé. Devant ses enfants. Sebastian et moi sommes habitués. Daniel aussi. Mais les petits ne devraient pas avoir à supporter ça. Le silence est pesant alors que nous mangeons. D'habitude, chacun me raconte sa journée, mais quand elle est là, plus personne ne parle à part le plus jeune qui gigote dans sa chaise et babille comme tout enfant de son âge le ferait. Je le fais manger entre deux bouchées, souriant faiblement. Je tente d'analyser chacun de mes petits frères et je vois bien qu'ils sont mal à l'aise. C'est la même chose dès qu'elle mange avec nous. Je préfère quand elle débarque une fois qu'on a fini. Lando tape sa fourchette dans sa purée en voyant que je ne lui répond pas. Son petit manège éclabousse autour de lui. La seule présence féminine de la maison en reçoit un peu et elle se fige une seconde alors qu'il continue.

Maryse - Arrête ça, toi ! 


Elle lui attrape le bras avec force et lui retire sa fourchette. Je sens l'énervement monter en moi alors que Lando écarquille les yeux et se met à sangloter. Je me lève et le sors de sa chaise. Il cache sa tête dans mon cou et pleure à chaudes larmes. Je frotte son dos et le berce pour qu'il se calme.

Seb - C'est un enfant ! Tu peux pas t'en prendre à lui comme ça. Tous les enfants sont pareils. Ils attirent l'attention comme ils peuvent.

Maryse - Je t'ai pas sonné, toi, que je sache ! Occupes toi de ton assiette et ferme ta gueule !


Je chope l'arrière du t-shirt de Val et lui colle Lando dans les bras, lui faisant signe de sortir avec les plus jeunes. Daniel se lève et attrape George pour monter à l'étage, entraînant Charles au passage. Qu'elle s'énerve parce que Lando l'a éclaboussé, passe encore. Qu'elle pose la main dessus, nettement moins. Mais qu'elle parle à Seb de cette façon ? Plutôt crever que de la laisser faire. Quand elle nous fixe, mon puîné et moi, j'ai envie de la frapper.

Maryse - J'aurais jamais dû avoir autant de sale mioche ! Tout ça pour votre père à la con... Tous des bâtards dans cette famille. Les deux petits derniers étaient les plus grosses erreurs.


La main de Seb sur mon bras m'empêche de perdre mon sang froid. Sans lui, je serais déjà en train de coller cette connasse dehors. Elle a trop clairement dépasser les bornes avec Lando. Elle peut me lever la main dessus si elle le veut, mais pas sur eux. Pas sur mes enfants. Ce ne sont plus les siens depuis qu'elle a décidé de boire plutôt que de s'occuper d'eux. Parler de George et Lando comme elle le fait ? C'est juste impensable qu'une mère puisse parler de la sorte de ses propres enfants. Surtout pas quand l'un d'eux est aussi mignon et drôle que Lando et que le deuxième est aussi adorable que George qui est le seul qui l'aide et s'occupe d'elle quand elle est défoncée comme maintenant.

Maryse - Et qui a fait les courses ? Acheter autant, ça a du coûter une fortune. Vous vous rendez pas comptes des sacrifices que c'est d'élever des enfants.

Lew - C'est pas notre argent, c'est celui d'un ami.

Maryse - J'ai pas besoin de la charité de ta salope de flic. J'ai pas besoin de lui pour éduquer mes enfants.

Lewis - Tes quoi ?

Maryse - Mes enfants.

Lewis - Tes enfants... et moi, dans l'histoire, je suis l'énorme connard, c'est ça ? Celui qui les détourne de toi !?

Maryse - Tes mots. Pas les miens. Mais c'est le cas. Regarde, Lando a eu peur de moi. C'est de ta faute, ça.

Seb - Je te jure que si...

Lew - Seb, laisse ! C'est entre elle et moi. Je suis le connard de l'histoire ?

Maryse - Ouais. T'essaye de prendre ma place, sale petite pédale de merde. Et je te laisserais pas le faire !

Lew - C'est fini. J'en ai assez ! J'me tire de cet enfer. Je te rends tes enfants.


Je sors de la pièce et me dirige vers l'étage alors qu'elle sourit, fièrement. En haut des escaliers Val et Dan sont installés et je sais qu'ils ont tout entendu.

Dan - Tu le pensais pas, hein ?

Val - On a besoin de toi, nous ! Elle est nulle. Elle va pas savoir s'occuper de nous.

Lew - Vous pourrez toujours vous reposez sur Seb. Il sera là, lui.


J'enjambe le genou du quatrième de la fratrie et vais dans ma chambre. Je commence à remplir un sac avec des fringues.

Seb - Lewis, les mômes ont raisons, là ! Tu peux pas partir.

Lew - Je peux tolérer beaucoup de chose. Qu'elle m'insulte de pédale, je m'en tape. Qu'elle me cogne dessus, je m'en serais foutu aussi. Mais elle a commencé à toucher à Lando. A toi. A George qui fait tout pour elle. A Nico. Je peux pas. C'est trop. Je la supporte plus. Vous êtes ses enfants. Elle l'a dit. Et elle a raison. Je n'ai aucun droit sur vous.


J'entends des pas s'approcher et je me tourne pour la voir dans l'entrée de la chambre que je partage avec Dan et Seb.

Maryse - Ces fringues, c'est mon fric qui les paye.

Lew - Ne t'inquiète pas, Maryse. Je ne prends que celles que je me suis payées ou que Nico m'a offert à diverses occasions, durant les quatre dernières années.


Elle fait comme si elle vérifiait, mais je sais qu'elle n'a aucune idée de ce qui est à moi ou non. Et officiellement, c'est mon argent à chaque fois qui part dans mes vêtements. Et dans ceux de mes cadets. Charles se faufile entre la porte et notre mère et vient me prendre dans ses bras. Il serre fort et je caresse ses cheveux, comprenant que Dan et Val lui ont dit que j'allais partir.

Lew - Histoire que tu le sache, même si ta drogue t'aura fait oublié d'ici deux heures... Dan est puni de portable et de console. Il est renvoyé du lycée, aussi. Trois jours. Seb rentre jamais avant 19h parce qu'il bosse pour subvenir aux besoins de nos cadets. L'ordre des douches est défini dans l'ordre décroissant des âges. Les numéros d'urgence sont au dessus du téléphone. Lando adore avoir du lait. Juste du lait. Pas de céréales en poudre. Juste du lait froid dans un biberon. Les papiers importants sont dans ce tiroir.


Je tape sur un tiroir pour lui montrer et finit de fermer ma valise. Elle arque un sourcil et j'embrasse fortement la joue de Charles qui reste fort et qui ne montre aucune trace de larmes. J'ignore si c'est pour me prouver qu'il est grand ou si c'est, simplement, parce qu'il n'a pas tout compris. Je checke rapidement Danny et Seb qui me sourient faiblement. J'embrasse le front de Val et rejoins les deux plus petits. La porte du bas s'ouvre et je tourne la tête pour voir que c'est Nico. Il monte rapidement les marches et glisse une main dans mon dos alors que j'entre dans la chambre des deux plus jeunes. Je m'approche et embrasse le front de George qui me dit au revoir, me faisant un câlin. Je prends ensuite Lando dans mes bras et le serre quelques secondes. Si je pouvais, j'emmènerais les plus jeunes avec moi. Surtout le petit ange qui me fixe en souriant, complètement inconscient de ce qu'il se passe. J'embrasse son front et le repose dans son lit avant de descendre, Nico ayant récupérer mes affaires. Quand on sort et que la porte se referme derrière nous, j'inspire grandement et laisse un sanglot passer la barrière de mes lèvres. Nico masse ma nuque et embrasse ma tempe. Quelle merde ! 

✔️ Hamilton's [ Formula 1 - Univers Alternatif ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant