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Sebastian Hamilton


Seb - Allez frangin, je sais que t'adore passer tes nuits dans les bras de ton prince charmant, mais on a besoin de toi à la maison. J'ai essayé de te remplacer autant que possible, mais elle me complique la tâche en faisant tout le contraire de ce qu'il faut.


Il m'ignore complètement, fixant l'écran. Ca fait deux heures que je suis ici, à essayer de le convaincre de revenir à la maison et à la raison, mais Lewis ne veut pas décrocher un mot.

Seb - Lewis, regarde moi au moins... S'il te plaît... Regarde le résultat de ton absence. Regarde mes cernes. Le bleu sur ma joue parce qu'elle m'en a collé une. Putain mais réagit. Dis un truc. Fais un truc ! Merde ! Tu fais chier ! Lewis, merde !


J'attrape sa mâchoire, la serre un peu et tourne son visage pour qu'il me regarde. Je fronce les sourcils en voyant le cocard qui couvre son oeil gauche. Je n'ai vu que son profil droit depuis que je suis entré et je comprends mieux pourquoi.

Seb - Merde... Il t'a cogné ?


Il dégage ma main.

Lew - Comme tu peux le voir, j'ai mes propres problèmes. Mon chef à l'hôtel - et non, je ne parle pas de Toto, mais du père de ta copine - me file un peu plus de thunes contre des... services rendus. Je lui ai dit non et il m'en a balancé une. Ca fait des mois que ça dure. Des mois que je ferme ma gueule parce qu'il faut que je paye les fringues et la bouffe de chacun d'entre vous. Des mois que je fais tout ce que je peux pour voir. T'as tenu une semaine et tu viens chialer devant moi que tu n'y arrive pas et qu'elle est violente. La violence, t'as pas encore connu la vraie, Sebastian ! Aucun de vous ne sait vraiment ce que c'est d'être détruit. Détruit par une mère abusive. Détruit par un père absent. Détruit par un chef violent. Détruit par des frères qui nous en demande toujours plus. Je ne peux plus, Seb. J'ai plus la force. Et je sais même pas comment je vais justifier mon cocard à Nico pour pas qu'il pète un plomb. Je suis détruit, Seb. Je suis détruit mais je souris et je fais comme si tout allait bien, continuellement. Nico arrive dans vingt minutes avec Niki et la famille de celui-ci et moi, j'ai même pas réussi à faire à manger parce que je me suis fait tabasser par mon supérieur, ce matin pour un Non et que depuis, j'ai mal au dos au point où je peux pas rester debout plus de cinq ou dix minutes. Je vais devoir sourire devant les Lauda alors que j'ai juste envie de me rouler en boule dans le lit, que Nico me prenne dans ses bras et de pleurer. Ne me dis pas que tu souffres de la situation parce que crois moi, je sais ce que c'est. Ca fait deux ans que je dois m'occuper de mes six petits frères, tout seul. Je suis désolé, Seb, mais c'est pas aussi simple. Je sais que tu vas y arriver. T'es fort. Mais moi aussi, j'ai des cernes. J'en ai depuis que je suis gamin, à cause de notre mère alcoolique et droguée qui merde constamment. Je sais ce que c'est. Putain mais trouve un moyen de vous faire partir. Trouve une solution. Mais moi, je peux plus le faire. Pas pour les remerciements que j'ai eu ensuite.

Seb - La seule solution, c'est que tu nous adopte, pauvre con ! Mais ça, évidement, ton crâne de piaffe n'y a jamais pensé, hein ! Nico dirait oui et tu le sais ! Alors pourquoi tu le fais pas, putain ! Dis moi pourquoi t'as rien fait !?


La porte s'ouvre et Lewis détourne la tête à nouveau. Nico arrive, accompagné de Niki. Je fronce les sourcils quand je vois l'air grave de Nico.

Nico - L'officier Lauda et moi devons vous emmener immédiatement à l'hôpital. Quelque chose est arrivé à l'un de vos petits frères.


Je vois Lewis se tendre et je pose ma main sur son épaule.

Seb - Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Niki - Il semblerait que George ait touché à de la drogue laisser à traîner par votre mère. Une patrouille s'est occupé d'aller la cueillir chez vous. George est stable, les médecins l'ont très vite pris en charge, dès que les pompiers l'ont déposé. Valtteri les a appelé dès qu'il a compris que George y avait touché. Charles et Lando sont avec lui à l'hôpital, ainsi que Daniel et votre père.

Lewis - Il est en ville, lui ?


Il se tourne et je peux voir la colère passer dans le regard de Nico quand ses yeux détaillent l'oeil de mon frère. Le regard glacial qu'il me balance me prouve que Lewis a dit vrai. Ce n'est pas Nico qui a levé la main sur lui.

Lew - Je porterais pas plainte, je vous préviens.


Je roule des yeux. Il sera incapable de refuser longtemps quand Nico va essayer de le convaincre. Il se lève et je peux remarquer la grimace de douleur qu'il fait quand c'est le cas. Ce débile d'Alan Pratter l'a frappé uniquement parce qu'il a dit non.

Lew - By the way, Nico... Je suis désolé, mais j'ai perdu l'un de mes jobs, aujourd'hui...

Nico - J'm'en cogne le cul par terre, de ça ! T'es pas là pour payer le loyer, bébé. Juste pour profiter pour souffler. Faudra que tu m'explique par contre.


Lewis hausse les épaules et attrape son portable avant de se rendre compte qu'il n'a plus de batterie. Le mien étant resté à la maison, je me rends compte qu'on a tous les deux mis nos cadets en danger. Aucun de nous ne pouvait leur venir en aide. On a merdé.

✔️ Hamilton's [ Formula 1 - Univers Alternatif ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant