OS OrelxGringe - Tous ces sentiments (1/2).

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« Orel ? »

Guillaume cligna des yeux en apercevant son ami et ancien petit copain sur le pas de sa porte lorsqu'il arriva devant chez lui après avoir pris l'ascenseur. Le plus jeune était assis devant la porte de son appartement, les jambes remontées contre son torse et la tête posée sur ses bras croisés. Il avait le regard perdu dans le vide, semblant plongé dans ses pensées, et lorsqu'il l'appela, Aurélien sursauta. Celui-ci tourna la tête vers lui et se redressa doucement contre la porte pour le regarder avant d'écarquiller les yeux lorsqu'il sembla se rendre compte qu'il était bel et bien là.

« G-Guillaume...?

— Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-il, véritablement surpris, et Aurélien le suivit des yeux jusqu'à ce qu'il s'arrête devant lui.

Il baissa la tête pour observer le plus jeune sur le pas de sa porte et fronça les sourcils en voyant qu'il semblait avoir pleuré. Aurélien avait les yeux rouges et les cheveux emmêlés et, même si ça faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vu maintenant seul à seul, il savait que ce n'était pas dans ses habitudes de ne pas être présentable.

« Orel, qu'est-ce que tu fais là ? demanda-t-il de nouveau après avoir aperçu un sac en plastique près de son ami. Et reste pas par terre, lève-toi. »

Il lui tendit la main et Aurélien attrapa cette dernière après une seconde d'hésitation. Quand il fut debout, le plus jeune lui offrit un petit sourire reconnaissant et il le vit se mordre la lèvre nerveusement, semblant de toute évidence hésiter sur quoi lui dire.

« Je... J'ai appris ce qu'il s'était passé... balbutia Aurélien en lui lançant un petit regard hésitant. Ce matin en me levant... L'accident... Enfin... La bagarre... L'hôpital... J'allais venir te voir mais... Les gars ont dit que tu allais bientôt sortir de toute façon et que si j'avais envie de te voir, je ferais mieux d'aller directement chez toi... »

Guillaume resta silencieux et hocha la tête doucement. Oui, la veille ils étaient allés à L'Embuscade avec leurs potes. Mais Aurélien, lui, avait décidé de rentrer chez lui au bout d'une heure à peine, prétextant qu'il était fatigué de sa semaine. Donc il n'était pas au courant de ce qu'il s'était passé. Du fait qu'il s'était volontairement jeté sur ce mec lorsque celui-ci lui avait parlé de lui, lui demandant son numéro. Il devait déjà être en train de dormir profondément quand cela s'était passé et c'était pour quoi il n'avait pas répondu lorsqu'il avait entendu Ablaye l'appeler pendant qu'ils attendaient l'ambulance. Il se passa une main sur la nuque de manière embarrassée et hocha la tête de nouveau.

« Ouais, j'me suis battu... Et comme le mec était plutôt balèze... Ça a mal terminé...

— Skread m'a dit qu'il avait un couteau, Guillaume, dit Aurélien en lui lançant un regard inquiet. Est-ce que c'est vrai ?

— Oui... C'est pour ça que j'ai fini la soirée à l'hôpital. Mais c'est trois fois rien, hein, dit-il en exhalant un petit rire. Tu vas pas me dire que tu t'es inquiété pour moi ?

— Bien sûr que si... Comment tu veux que je ne m'inquiète pas quand j'entends ça, Guillaume... J'étais même pas là pour t'aider...

— Orel, t'aurais rien pu faire, dit-il alors qu'il sentait son cœur rater un battement en entendant Aurélien lui dire qu'il s'était inquiété pour lui. Ça n'aurait rien changé, tu le sais. »

Aurélien lui lança un regard larmoyant et il baissa la tête afin d'éviter son regard. Ça faisait trop mal d'en être la raison et de ne pas pouvoir le prendre dans ses bras pour le réconforter. Il en avait perdu le droit lorsqu'ils avaient rompu quelques semaines plus tôt. Et il n'arrivait toujours pas à se pardonner de l'avoir laissé s'en aller. Il aurait dû plus se battre pour lui, pour eux. Mais il n'en avait tout simplement pas eu la force. Si Aurélien voulait partir, il devait lui en donner le droit. Il ne pouvait pas le forcer à rester avec lui après tout. Quel genre de monstre serait-il dans ce cas ? Ses yeux se posèrent sur le sac plastique délaissé au sol aux pieds du plus jeune et il releva la tête pour le regarder de nouveau.

« Orel, est-ce que t'es seulement venu pour t'assurer que je vais bien ? dit-il en offrant un petit sourire triste à son ami devant lui. Ou bien est-ce qu'il y autre chose ?

— Non, je... Je me suis dit que... que je pourrais m'occuper de toi pendant quelques jours... Ou peut-être juste aujourd'hui ? Je ne sais pas... Vu que tu reviens de l'hôpital... Je me suis dit que tu serais sans doute fatigué et...

— Orel, je suis pas à l'article de la mort, hein, s'exclama-t-il en riant, coupant le plus jeune dans sa lancée. Je vais bien, je t'assures. C'est juste une petite blessure.

— Skread m'a dit qu'on t'avait fait des points de suture... balbutia Aurélien en lui lançant un regard hésitant. Alors je me suis dit que je pouvais passer t'aider un peu... Mais si tu ne préfères pas, je comprendrai aussi... Vu... notre passif...

— C'est bon, Orel, dit-il et il fronça les sourcils en le voyant baisser la tête.

— D'accord... Je suis désolé, alors. »

Il vit Aurélien se pencher pour attraper le sac plastique au sol et il le rattrapa par l'avant-bras en le voyant sur le point de s'en aller.

« Eh. C'est bon, je vais bien. Vraiment, d'accord ? dit-il et lorsqu'Aurélien se tourna vers lui, il sentit son cœur se serrer dans sa poitrine en voyant les larmes qui menaçaient de couler de ses yeux. Je vais bien, Orel. Mais tu peux entrer si tu veux. On peut passer un peu de temps ensemble, hein ? Ça me ferait plaisir. »

Aurélien lui lança un regard hésitant, comme s'il se demandait s'il lui disait la vérité ou bien s'il se moquait de lui, et Guillaume eut tout le mal du monde de se retenir de le prendre dans ses bras. C'était tellement dur d'agir comme ça avec lui après tout ce qui s'était passé entre eux. Mais il savait qu'il n'en avait plus le droit. Et il savait aussi que s'il baissait sa garde ne serait-ce qu'un instant, il serait perdu. Il ne rendrait tout cela que plus compliqué encore entre eux. Alors il s'efforçait de construire un mur autour de son cœur. Il ne voulait pas blesser Aurélien plus qu'il ne l'avait déjà fait. C'était déjà assez beau qu'Aurélien ait accepté qu'ils restent amis et ne décide pas de couper complètement les ponts avec lui. Alors il se devait d'être prudent.

« C'est juste que je pensais... ne plus jamais te revoir ici, dit-il cependant et il se gifla mentalement en voyant Aurélien écarquiller les yeux en l'entendant dire cela. Enfin... Tu sais... Donc ça m'a surpris... De te voir devant ma porte... C'est tout...

— Oui... Moi aussi je le pensais, répondit le plus jeune en lui offrant un petit sourire. Mais... me voilà. Je suis là. Et si tu veux bien me laisser rentrer, j'ai amené de quoi préparer un plat Indien, lui dit-il en soulevant le sac en plastique qu'il tenait dans sa main gauche. J'ai pensé que ça te ferait plaisir, vu que tu aimes ça... Et un gâteau.

— Un gâteau ?

— Pour ton anniversaire, Guillaume. »

Guillaume sentit son cœur se serrer à l'intérieur de lui en entendant Aurélien. Il n'avait pas oublié alors ? Il avait pensé qu'il l'avait oublié quand le plus jeune avait préféré rentrer dormir chez lui la veille au soir plutôt que faire la fête avec lui et leurs potes toute la nuit.

« Tu y as pensé ? dit-il en esquissant un petit sourire triste et Aurélien hocha la tête doucement. Merci, Orel. »

Je ne te mérite pas, pensa-t-il mais Aurélien ne répondit rien alors il s'approcha de sa porte d'entrée pour ouvrir cette dernière. Le plus jeune se décala pour lui laisser la place et il sentit son cœur se serrer de nouveau en pensant encore une fois à quel point l'un et l'autre semblaient marcher sur des œufs lorsqu'ils étaient en présence de l'autre à présent. Aurélien l'avait pourtant prévenu avant qu'ils ne se mettent ensemble : si jamais ça ne marche pas, ça risque de briser notre amitié, Guillaume. C'est ce dont le plus jeune avait eu le plus peur et le point sur lequel il avait dû le rassurer le plus, lui promettant que rien ne changerait jamais entre eux. Quelle belle connerie. Ça faisait des semaines et ils n'arrivaient toujours pas à se comporter normalement l'un avec l'autre. Guillaume se tourna vers Aurélien lorsque sa porte s'ouvrit enfin et un petit sourire triste s'inscrivit sur ses lèvres en le voyant l'observer silencieusement.

« Vas-y, entre. Tu connais le chemin. »

Aurélien lui offrit un petit sourire à ça et entra dans son appartement en passant près de lui. Guillaume dut se retenir de ne pas poser sa main sur son dos comme tant de fois il l'avait fait auparavant, même quand ils ne sortaient pas encore ensemble. Il se demanda si un jour ils pourraient se comporter l'un avec l'autre comme ça de nouveau et secoua la tête d'un air abattu. Non, sûrement que non.

OS OrelxGringe - Tous ces sentiments (2/2).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant