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Isn't it amazing how people can feel like home ?

Lorsque je rentre dans la classe, je remarque Louis, complètement allongé sur sa table. Une idée me passe alors par la tête. Plus j'y pense, plus un sourire en coin apparaît sur mon visage. La voix malsaine dans ma tête me dit de ne pas le faire, qu'il va me détester après ça, mais je ne l'écoute pas. Je ne veux plus. Je suis forte. J'écris sur un petit bout de papier : "c'est pas le moment de dormir non mais oh, tu montres vachement l'exemple en tant que délégué", puis roule la feuille sur elle-même.

— Hé ! Psst ! Louis ! 

Il relève sa tête lourde vers moi et c'est à ce moment-là que je lance discrètement une boule de papier dans sa direction qui le tape en plein milieu de son front. Ses yeux lourds clignent deux fois à cause de la surprise puis il me fait un regard noir essayant de cacher son amusement. Je pouffe de rire devant sa tête. Il lit ensuite le papier et après avoir fini, il me tire la langue.

Je trouve ça incroyable, même lorsqu'il est fatigué, il est beau comme un dieu. Je chasse vite ce genre de réflexion de mon esprit. Mais en y réfléchissant, je suis simplement honnête... Ça ne veut alors strictement rien dire.

ㅤㅤㅤㅤ


Je me sens complétement étouffée, les murs de la salle de classe me donnent l'impression de se rapprocher. C'est comme si tout d'un coup, j'étais devenu claustrophobe. Mon cœur bat à 1000km à l'heure et la chaleur à l'intérieur de mon corps ne fait que d'augmenter. Je lève mon bras tremblant pour demander au prof de sortir. Il me donne son approbation, je me précipite donc en dehors de la salle. Je sens l'air frais du couloir me fouetter le corps entier, mais ça ne me dérange en aucun cas, au contraire, ça m'arrange. Je m'assois sur le sol froid, les jambes contre ma poitrine. J'ai du mal à respirer, j'ai l'impression qu'une main appuie douloureusement sur mon cœur, ce qui fait que mon souffle est irrégulier. Encore une crise d'anxiété... Souvent, je ne sais même pas vraiment pourquoi elle survient à ce moment-là en particulier. C'est juste un trop-plein de stress qui décide de se manifester. 

La porte s'ouvre, j'essuie à la vitesse de l'éclair les larmes qui ont coulé d'elles-mêmes sur mes joues et regarde qui vient. J'espère secrètement que ça soit Louis, comme la dernière fois...

Et c'est bien lui...

Et à ce moment-là, la main qui appuyait sur mon cœur et ma poitrine, jusque-là, perd en puissance. 

Je me sens comme plus soulagée.

Il s'approche de moi en vitesse, sa main attrape ensuite la mienne alors qu'il me regarde intensément, l'air préoccupé. La chaleur de ses mains m'apaisent. Tout se déroule dans un silence absolu (si l'on ignore mes soufflements digne d'un bœuf) jusqu'à qu'il prenne la parole.

— Respire, ne t'inquiète pas, ça va aller. Je suis là. Tout va bien se passer.

J'expire une grande bouffée d'air et toussote un bon coup. Louis délie nos mains pour pouvoir me frotter le dos. Je suis rassurée parce que le contact de nos mains, certes m'apaisait, mais aussi me stressait vu que c'était un contact nouveau et que mes mains commençaient à être terriblement moites.

J'inspire, remplissant mes poumons d'air puis expire, les vidant. Et cela pendant une bonne minute.

Mon souffle se calme petit à petit, ainsi que mes tremblements.

— Voilà... C'est bien...

Sa voix rauque me tranquillise. Je pose ma tête contre le mur derrière moi, la joue collée sur le ciment glacé, ce qui me soulage un peu, et ferme les yeux en faisant toujours mes exercices de respiration.

𝐃𝐨𝐧'𝐭 𝐆𝐢𝐯𝐞 𝐔𝐩  [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant