𝐃𝐨𝐧'𝐭 𝐆𝐢𝐯𝐞 𝐔𝐩 [Terminée]

18

Your eyes stole all my words away

Je tourne la tête vers Louis et le regarde faire ses devoirs de physique chimie pendant notre heure de trou. Il est concentré sur ce qu'il fait, ce qui lui rajoute un certain charme. Silencieusement et discrètement, j'observe son beau visage pour enregistrer chaque détail de celui-ci. Ses longs et épais cils noirs enveloppant ses yeux noisette qui sont légèrement plissés et dans lesquels j'adore me perdre, l'arête de son nez, la courbe de ses fines lèvres et les petites boucles de ses cheveux bruns tombant un peu en bataille sur le haut de son front. Il fait bouger, entre les doigts de sa grande main, un stylo bleu.

Je suis complètement hypnotisée.

Il finit par relever ses yeux de sa feuille et croise mon regard alors que je le contemple. Je rougis immédiatement.

- Arrête de me regarder comme ça, je vais finir par croire que t'es amoureuse.

- Fais tes devoirs au lieu de dire n'importe quoi.

- Okay, okay, dit-il en levant ses bras en l'air, toujours avec son sourire en coin.

Il se concentre de nouveau sur ses devoirs, mais a l'air un peu rêveur et pensif. Il tourne machinalement la bague qu'il a autour de son doigt puis il relève finalement le regard dans ma direction et pose bruyamment son stylo sur la table.

- Maintenant qu'on est proches... Je veux que tu saches que je tiens vraiment à toi, et que je vois que tu ne vas pas très bien... Tu sais que tu peux me parler ?

Je reste sans rien dire un moment, ne trouvant pas quoi répondre. Nous n'avons jamais eu de discussion aussi sérieuse ensemble.

- Je-je ne sais pas vraiment quoi dire pour être honnête...

- Pourquoi tu fais ces crises d'angoisse ? enchaîne-t-il sans même réfléchir.

- Oh. Je laisse un petit silence pour me laisser du temps à chercher tout ce que je peux dire, puis continue. Pour un tas de choses : l'anxiété constante que je ressens chez moi ou au lycée, les souvenirs de mon passé qui me rappelle à longueur de journée que je suis une horrible personne et que la vie c'est de la pure merde, ou encore, le stress que je me donne moi-même en repensant à tout ce que j'ai dit ou à tous les gestes que j'ai pu faire dans la journée qui auraient pu être mal pris... Il y aussi cette peur du futur. Le temps passe si vite et c'est vraiment effrayant. J'ai l'impression d'être enfermée dans une boucle où les jours se ressemblent tous. J'existe juste, je ne vis plus ; même si ça va un peu mieux depuis quelque temps... Je suis à longueur de temps sur mon lit à ne faire strictement rien. Je suis bizarre, je le sais. J'aimerais être comme les autres. Avoir une vie un peu plus simple.

Je reprends ma respiration après avoir parlé sans avoir fait presque aucune pause. Louis semble réfléchir sur quoi dire. Ses yeux regardent un point invisible dans le vide.

- Je ne sais pas ce qui peut te faire penser que t'es une personne horrible, mais il a dû se passer des choses dans ton passé qui t'ont carrément brisés, ça se voit. Je ne t'oblige pas à m'en parler, loin de là. Je comprends totalement qu'il y ait certaines choses dont tu ne peux pas encore me parler. Je veux que tu prennes ton temps, Alise. Ne gâche pas ta vie avec des souvenirs. La vie est faite pour être vécue. Je vais pas te dire le genre de conneries qu'on dit à tout le monde : "si t'es là, c'est parce qu'il y a une raison". Non, c'est de la foutaise. Par contre ce que je peux te dire, c'est que t'as pas le droit de passer à côté de la beauté que peut avoir ce monde. Si t'es là, autant vivre à fond ta vie, tu crois pas ?

Je suis silencieuse. Louis ouvre la bouche puis la referme. Ses yeux marron me fixent toujours. Il se rapproche légèrement de moi, tout doucement.

Les effluves de son odeur arrivent jusqu'à mes narines et me donnent encore plus envie de le serrer dans mes bras.

- Rien n'est encore perdu, je suis sûre qu'il y a toujours de l'espoir. Alors moi, je serai là pour être à tes côtés et pour t'aider. Ne me laisse pas, parce que moi, je ne le ferai pas.

Je suis chamboulée. Je ne réponds rien et me faufile dans ses bras sans même demander. Il ne me rejette pas alors, je reste là, dans ses bras, me sentant en sécurité, en ayant l'impression que rien ne peut me toucher à présent. Nous restons silencieux, mais ça n'est pas gênant. Non, pas du tout. C'est un calme paisible que nous nous laissons. Une petite larme de bonheur coule sur ma joue. Je suis tellement heureuse d'être avec lui, d'avoir trouvé quelqu'un qui me comprend et qui a réussi à me parler avec les bons mots. Après un petit moment, je décide de prendre la parole.

- Merci. Sincèrement. Je ne peux te dire que ça pour l'instant. Un jour, je t'expliquerai, mais comme tu l'as dit, c'est encore trop tôt. Mon passé me fait encore trop mal pour l'instant. La plaie est encore trop ouverte. Je ne sais pas vraiment quoi dire parce qu'on ne m'a jamais fait un discours aussi touchant... Sache juste que tout ce que tu m'as dit m'a fait un bien fou et que tu mérites tout le bonheur du monde, Lou.

Il me fait un fugace baiser sur le front et le contact de ses lèvres sur ma peau me transmet des frissons. Je suis surprise par ce toucher et je me surprends à en vouloir plus. Des papillons dans le bas de mon ventre apparaissent et ça me fait peur. Je suis totalement renversée. Je n'aurai jamais pensé qu'un simple bisou me mettrait dans cet état. Je ne sais plus quoi penser.

Je suis totalement perdue.

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J'adore ce chapitre !! Je trouve que Louis et Alise sont trop mimi aha

Et vous ?