''Mes nuits sont blanches,mes idées noires.''
Insomnie, quel drôle de mots ne trouvez vous pas ? Une boucle infernale dans laquelle notre esprit nous plonge nuit après nuit. Une machination produite par notre subconscient comme pour nous empêcher d'avancer,d'oublier ou pour nous faire culpabiliser au point d'en être dégoutté de soi-même,d'en vomir.
Toujours le même schéma, vous fixait un point dans le vide, petit à petit tout ce qui vous entoure disparaît et devant vous se trouve vos cauchemars, vos peurs, vos regrets.
Parfois, vous pouvez la voir, cette personne, celle sans qui la vie n'a plus de couleurs. Vous la voyait là, en face de vous comme si elle était vraiment là, son odeur, sa voix, son corps, ses mimiques... Mais ce n'est qu'un mirage, un autre mauvais tour de votre esprit.
Comme si nous priver de sommeil n'était pas suffisant. L'esprit,le subconscient peu importe comment vous l'appeler, c'est le notre,c'est nous qui le contrôlons qu'on le veuille ou non, alors le maître de ces tortures nocturnes ce n'est que nous... On s'inflige cette douleur inconsciemment et avant de chercher comment faire stopper ce cercle vicieux, il faut comprendre, pourquoi se l'inflige- t-on.Il faut parler pour se libérer car savez-vous où vont les mots que l'on ne dit pas?
Ce qu'on ne dit pas s'accumule dans notre corps et se transforme.
Les mots que l'on ne dit pas se transforment en frustration, en tristesse, en insomnie, en douleur.
Ce qu'on ne dit pas ne meurt pas, mais nous tue.
Mais comment faire lorsque personne ne nous écoute vraiment ? Lorsque que les ''comment tu vas ?'' Ne sont en fait qu'un signe de respect et n'attendent pas de véritable réponse.
Lorsque avoir mal, pleurer, être triste est vu comme un signe de faiblesse ? Dans ce monde ou les plus faibles, sont écrasés, vous n'avez pas le choix de vous cacher derrière des sourires bien trop beaux et grands pour être vrais..
La Mafia est une mer de requin, tous vos faits et geste sont surveillé, vos failles sont traqués est exploités. La moindre larme au coin de l'œil, une tête baissée, un visage trop expressif et c'est comme si on vous coupez sur tous le corps et que l'on vous balancez par-dessus bord avec les requins. Votre sang attirera les petits comme les gros et vous aurez beau luttez, nagez, vous débattre pour rester à la surface, ils vous couleront.Tic,Tac,Tic,Tac...
J'entends le bruit significatif des secondes, minutes et heures qui s'écoulent sans que je ne parvienne à fermer l'œil. Mais aujourd'hui ça mets égale, car ce même bruit m'indique que très bientôt les larmes et le sang vont couler.
Dans moins de 3h Carlos Jamirez me suppliera de l'épargner, lui et toute sa misérable famille.
Arpentant les couloirs de ma demeure, saluant mes quelques hommes déjà réveillés, tous impatient d'obtenir vengeance. Je me remémore les moindres recoins de la maison de ce traître, je ne veux commettre aucune erreur.
- No has dormido, ¿verdad? « Tu n'as pas dormis n'est ce pas ? »
Tout en continuant à me défouler sur le sac de frappe, je regarde du coin de l'œil Rafael et je l'ai déjà dit mais mon frère me connaît vraiment.
- J'avais hâte de réduire en cendre l'empire de cet hijo de puta.
Il me regarda de haut en bas, sachant très bien que ce n'est pas totalement la vérité. Mais il sait aussi que il n'obtiendra aucune réponse de ma part aujourd'hui.
1h que je frappe dans ce sac comme si des billets allaient en sortir, j'ai finis de me défouler pour le moment, très bientôt à la place de ce sac se trouvera la tête de Jamirez.
Dans quelques heures mes hommes et moi encerclerons la villa que ce cabrón c'est acheté avec mon fric, sur mon territoire et en employant les habitants de ma favelas pour le servir comme le gros porc qu'il est.
Arme en main mes hommes montent en vitesse dans les suv noirs. Je vérifie une dernière fois mon IMI Desert Eagle. Certains ont une bague, une chaîne ou un médaillon qu'ils n'ôtent jamais et bien moi c'est ce flingue qui me suis partout, comme un prolongement de mon bras. J'ai chargé et déchargé cette arme un nombre incalculable de fois, visé et tiré à n'en plus compter et essuyer les gouttes de sang de chacune de mes victimes afin qu'elle reste malgré le temps toujours aussi intact.
Un coup d'œil en direction de Rafael m'indique que lui aussi est prêt, alors après un hochement de tête, moi aussi je m'engouffre dans un des suv, au volant j'ouvre la voie à un imposant cortège de luxueux 4x4 noir. Mais ici, dans cette partie du pays, personnes n'est dupe. Si vous êtes dehors à cette heure soit vous êtes stupides et n'avait aucune notion du danger qui vous guette dans ces rues, soit c'est vous le danger. Et lorsque vous voyez passer autant de voiture luxueuse en pleine nuit, dans une partie extrêmement pauvre de la Colombie ce n'est pas le Pape qui vient vous rendre visite. Ce cortège de voitures noires signifie que cette nuit les larmes et le sang couleront, les murs trembleront sous les détonations et demain au réveil, quand les rues auront retrouvé le calme; vous pourrez voir les conséquences, le châtiment que Charon inflige aux traîtres, et il vaut mieux pour vous ne jamais l'oublier sous peine de vous retrouver dans la tombe plus tôt que prévu.
À l'orée de la forêt, tapi dans l'ombre des arbres, seulement éclairés par la lueur de la lune...J'observe, j'analyse, je patiente encore un peu, dans le silence d'habitude si apaisant de la forêt, mais aujourd'hui cette insonorité est troublante, les animaux ont comme cessé d'exister et le temps semble être au ralenti. Non cette nuit la forêt ne dégage pas cette aura de quiétude, de paix... la forêt et soudainement devenue oppressante, pesante, son aura de mystère n'a fait que se décupler lui donnant cet air si dangereuse, impénétrable.
Un coup d'œil circulaire me confirme que chacun de mes hommes est à son poste, prêt pour la chasse. La villa est totalement encerclée, les caméras piratées et les quelques hommes de main présents à l'extérieur apparaissent dans le viseur de chacun de mes snipers, le doigt sur la gâchette, prêt à retirer des vies aux moindres signes de ma part.
Fixant la porte d'entrée, je lève mon poing à hauteur de mon visage, prenant une inspiration avant de doucement l'abaisser.
La chasse est lancée...
Charon
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Charon, au sommet du Cartel
Romance"Tout commencera par une vengeance et tout se terminera par une vengeance." Charon, «Le guide vers la mort» Ce nom simple suffit à faire trembler les hommes, angoisser les femmes et faire cauchemarder les enfants. Les gens le craignent, le haïssen...