La Chasse

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'' Si tu m'attaques, je lèverai mon chapeau par respect pour ta bravoure... mais sois sûr que je le mettrai sur ta tombe.''

Un pas et puis un autre, rapidement mes hommes et moi pénétrons dans ce jardin. Dans quelques heures lorsque le jour se lèvera, la pelouse d'habitude si uniforme sera teinté du sang des quelques gardes extérieurs maintenant étendus sur le sol, mort, une balle dans la tête. Je jubile intérieurement en visualisant la tête de ce bon vieux Jamirez trouée de part et d'autre par une de mes balles. Mais mon âme qui continue de réclamer vengeance me ramène au présent et me rappelle que cette mort et bien trop douce pour ce traître alors je continue mon avancée vers cette villa, à chaque pas, me rapprochant un peu plus de ma vengeance.

Debout devant l'imposante porte de cette villa, je ne lâche pas des yeux le compte à rebours indiquant que dans exactement 2min39s le cordon détonant installé il y a quelques secondes par mes hommes, fera exploser le cadre de cette porte, créant ainsi une faille dans laquelle mes hommes et moi nous ferons un plaisir de nous engouffrer. Un léger bip attire mon attention vers la droite, là où se trouve Tulio un de mes hommes, il relève la tête du téléphone jetable qu'il a dans les mains, et quand ses pupilles rencontrent les miennes, il ne tarde pas à me transmettre l'information ;

- Jefe, todos os homens foram mortos. « Chef, tous les hommes ont étaient tués. »

- Bem, agora é hora de jogar... « Bien. Maintenant place au jeu... »

J'aperçois un léger frisson le parcourir, j'ignore si c'est dû à mon ton ou à mes paroles mais de toute manière je m'en moque, car la seule chose qui m'intéresse ou plutôt la seule personne, se trouve derrière cette porte.

Tous ces hommes sont morts et pourtant pas une seule détonation n'est venus rompre le silence de la nuit donc il y a deux explications soit le groupe d'hommes que Rafael dirige en ce moment est extrêmement efficace, soit quelque chose cloche. Les hommes de Carlos ne peuvent pas être aussi faciles à tuer. Il sait, Jamirez le sait qu'il est devenu une proie, ma proie et qu'ici je suis le plus cruel des prédateurs et que pas une seule fois je n'ai perdu une partie de chasse. Il sait pertinemment qu'un jour ou l'autre il aura le canon de mon flingue sur la tempe, alors oui je hais cet homme et tout ce qui est en lien avec lui mais il n'est pas stupide, il a dû recruter des hommes supplémentaires pour se protéger. Il est traqué, et un homme traqué est d'autant plus dangereux parce qu'il serait prêt à tout pour survivre ne serait-ce que quelques secondes de plus. Alors voilà ma question ; pourquoi aucune détonation n'est venue briser ce silence ?

Mon instinct me hurle de faire demi-tour et de renoncer mais mon âme elle, a bien trop besoin de voir le sang de ce traître couler, pour apaiser sa colère et cette humiliation d'avoir été bernée, pour renoncer si proche du but à sa vengeance alors pour une fois je décide de faire taire mon esprit et me concentre sur ma vengeance. Je redirige mon regard vers la porte et un sourire en coin étire mes lèvres lorsque je vois le temps affiché ; 10s

Je me recule légèrement, après un geste de ma part,mes hommes se mettent en place, armes en main, doigt sur la gâchette et œil dans le viseur prêt à abattre tout ce qui se trouve derrière cette porte.

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La porte cède alors je m'engouffre en premier dans cette ouverture. Comme prévu les hommes qui m'accompagnent se divisent en deux groupes, l'un part à gauche du hall passant devant une partie du grand escalier de marbre et l'autre part à droite passant devant l'autre partie.

Charon, au sommet du CartelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant