Chapitre 2

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            Kenma sortit son téléphone de sa poche afin de vérifier l'heure que lui avait indiqué son ange gardien le matin même. Décidément, et il n'en démordait pas, son ami avait un comportement plus qu'étrange. Il arriva devant l'appartement du couple avec quelques minutes d'avance tout en échangeant des messages avec son cher rouquin qui l'engueulait copieusement pour ne pas lui avoir répondu la veille. Le blond avait eu un sourire rien que d'imaginer la tête boudeuse de Shoyo qui attendait vainement que devant son portable qu'il le rappelle. Sous oublier Kageyama qui lui boudait tout seul dans son coin parce que son petit ami ne lui donnait pas assez d'attention selon lui. Il sonna sans réellement y prêter attention, le nez plongé dans un nouveau jeu mobile qu'il avait découvert et qui lui semblait très prometteur.

La porte s'ouvrit sur un Akaashi qui n'était visiblement pas de bonne humeur, quoiqu'il changeait du tout au tout lorsqu'il le vit. Les deux amis restèrent un instant sur le pas de la porte comme deux idiots. Le blond se rendait bien compte que le brun faisait tout pour éviter de croiser son regard et il sentit son inquiétude monter d'un cran tandis que son estomac faisait un looping digne des pires montagnes russes qui n'aient jamais existé.

« Tu me laisses entrer 'Kaashi ? On ne peut pas dire que ton palier soit très agréable. »

Ce qu'il dit eu l'air de sortir son ami de sa transe et de lui donner l'idée de s'écarter pour qu'il puisse entrer. Il se déchaussa dans l'entrée, finissant en chaussettes mais remarquant surtout une paire qui n'appartenait à aucun de ses hôtes et qui étaient trop abimée pour être de nouvelles chaussures. Il s'engagea dans le petit couloir de l'appartement, débouchant sur la salle à manger. Mais il eut à peine le temps d'y pénétrer qu'il se figea d'horreur. Une personne qu'il ne s'attendait pas du tout à croiser se trouvant tranquillement attablé avec Bokuto avec qui il discutait joyeusement. Voilà pourquoi Akaashi semblait si angoissé et étrange.

Kuroo était là.

A quelques mètres à peine de lui. Tellement proche qu'il lui suffirait de faire une dizaine de pas pour être à ses côtés. Le joueur de volley professionnel fut le premier à remarquer sa présence, baissant honteusement la tête par la suite.

Il lui sembla que leurs regards se croisèrent comme au ralenti. Il n'avait pas tant changé que cela, enfin physiquement parlant. Kenma sentit les larmes lui monter aux yeux, les mains tremblantes tandis qu'il chassa froidement la main tremblante d'Akaashi qu'il tendait vers lui, se voulant rassurant. Il ne voyait plus que Kuroo. Lui et son petit sourire gêné et nerveux alors qu'il se massait la nuque dans un geste qui lui était familier lorsqu'il était mal à l'aise. Il se revoyait, lui en pleurs après l'annonce de son départ et actuellement le noiraud revenait vers eux après tant d'années sans nouvelles. Juste envoyer pour dire que tout allait bien, ce n'était pas si compliqué ! Il lui aurait tout pardonné, tout ! Parce que son cœur était faible et qu'il avait besoin de la présence de son ami. Il le savait mais cela lui faisait d'autant plus mal. Il se sentait dépendant de l'amour qu'il lui avait apporté juste avec un baiser. Il se détestait de se savoir aussi faible lorsque cela le concernait.

La démarche incertaine, il s'avança jusqu'à arriver à la hauteur de Kuroo qui ne l'avait pas lâché du regard, épiant le moindre de ses faits et gestes. Kenma posa une main glacée sur la joue de son ainé qui le dévisagea, surpris par ce qu'il venait de faire.

« Kenma, je... »

Un claquement violent et sec retentit, laissant tout le monde patois. Le blond avait la main rougie ainsi que la respiration saccadée par l'émotion. Il leva à nouveau la main, prêt à lui assener une nouvelle gifle mais Akaashi l'arrêta en plein geste, le priant de ne pas continuer. Le jeune homme s'effondra dans les bras de son ami, le noiraud restant immobile, comme pétrifié de stupeur. Le développeur commença à se débattre furieusement pour qu'on le lâche, griffant plus ou moins volontairement les mains de l'ancien joueur de Fukurodani avant de se retourner vers celui qu'il aimait, le visage déformé par une colère indescriptible.

« Comment tu oses revenir comme ça ? Après cinq ans ! Tu pensais qu'on allait tous t'accueillir à bras ouverts comme si de rien ne s'était passé ? « Oh je suis si content de te revoir Kuroo ! Comment vas-tu depuis tout ce temps ? Par hasard tu ne voudrais pas qu'on reprenne notre relation là où on en était avant que tu partes ? » C'était ça que tu voulais entendre ? Mais t'es un parfait idiot ma parole ! Tu n'as pas changé depuis que tu es parti ! T'es vraiment con ! »

Il attrapa un coussin qui trainait sur le canapé et lui lança brutalement à la figure. Tout ce qu'il avait pu contenir depuis cinq ans débordait de son cœur sans qu'il ne puisse rie contrôler. Il s'était transformé en une véritable tornade d'émotions.

« Tu n'es qu'un connard tu le sais ça Kuroo ? Un gros connard de première ! Si tu savais dans quel état tu m'as mis en partant sans rien dire ! Ah mais non c'est vrai ! Excuse-moi ! Tu ne pouvais pas le savoir puisque tu n'étais pas là ! C'était trop difficile pour toi de te mettre à a place pendant deux secondes apparemment ! Je te hais ! Je te hais pour m'avoir brisé le cœur, tu n'imagines même pas à quel point ! Honnêtement, tu espérais quoi en revenant ici ?

- Je...

- Non attends ! Je n'ai même pas envie de savoir ! Et vous deux ! continua de crier Kenma, sa voix déraillant. Pourquoi vous m'avez invité en sachant parfaitement qu'il était là ? Encore Bokuto je pourrais comprendre, mais toi Akaashi... »

Le développeur n'attendit pas aucune réponse, trop bouleversé par ce qu'il se passait. Il alla de rechausser rapidement suivi par ses amis auxquels il ne voulait plus adresser la parole pour le moment. Ce fut quand il s'apprêtait à sortir que Kuroo réagit à attrapa son bras pour le retenir. Quelques secondes plus tard, il se prenait une deuxième gifle.

« Ne t'avise surtout pas de me toucher si tu ne veux pas que tes bijoux de famille soient écrasés Kuroo, cracha le blond en claquant la porte derrière lui. »

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Après cinq ans [KUROKEN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant