Le chalet

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Le matin se levait lentement. Le soleil, prenant doucement la place de la lune, effleurait les arbres de ses doux rayons. Les quelques animaux qui vivaient dans cette immensité de couleur se réveillaient. Les chants des oiseaux résonnaient, les feuilles jaunies par l'automne craquaient, et la douce brise venait caresser les joues du brun qui admirait le spectacle. Le lac était coloré d'un bleu clair brillant, et d'un jaune matinale.

Harry était là, spectateur du réveil de la nature, accoudé à une rambarde de bois. Et bien que le temps se rafraîchissait, le brun était torse nu. Ses longs doigts tenaient enfermé une tasse d'un liquide noirâtre et brûlant. Une douce vapeur s'échappait du réceptacle, venant chatouiller le nez du balafré.

Harry avait toujours rêvé de cette vie. Un endroit calme dans lequel habiter, loin de cette guerre qui l'avait privé de son innocence, de ses amis, de son enfance. Entouré de cette nature inéluctable et éternelle, paisible, remplie de vie et non de corps vides. Il avait bien trop perdu ce jour là. Lui qui ne s'était jamais autorisé à rêver, a espérer d'un après, il avait choisit de faire ce qui lui plaisait. Il s'était construit sa propre maison; un petit chalet en bois au bord d'un lac. Le matin il pouvait ainsi regarder le soleil se lever, lui dire bonjour et lui sourire. Il profitait de cette douce chaleur qui lui caressait les cheveux tandis que le vent les mettait en pagaille. Le soir, il le regardait se coucher en lui souhaitant bonne nuit, et disait bonsoir à la lune qui veillerait sur lui le temps qu'il parte dans un autre monde. Un monde de paix, d'amour et d'espoir. Un monde qu'il n'avait que peu connu jusqu'à présent.

Il avait aussi décidé d'adopter un chien. Celui ci était grand, lui arrivant à la taille. Ses poils longs et noirs volaient à chaque secousse. Et Harry se délectait de jouer avec lui, d'aller se baigner, de courir après les lapins.

Peu de temps après, quelqu'un l'avait rejoint. Harry n'aurait jamais pensé vivre avec quelqu'un dans cet endroit. Encore moins avec lui.

Drago n'en revenait pas lui-même mais il s'était vite habitué à cet endroit. Etre loin de tout lui avait fait plus de bien qu'il n'aurait pu l'imaginer. Et malgré le manque de confort aristocratique, il ne se voyait plus partir. Ils n'avaient pas l'eau courante, ni même d'électricité. Mais à quoi bon quand on vit avec le plus grand sorcier de sa génération ? Bien sûr au début il avait râlé -bien que ce soit lui qui ait demandé à venir. Mais au final il était heureux d'avoir choisi cette vie. Cela n'empêchait pas pour autant qu'il se levait toujours bien après lui, profitant de son sommeil avant que son amant ne l'agresse pour faire mille et une activité. Mais ce matin la était différent.

Drago s'était réveillé. Évidemment il avait décidé de rester un peu au lit, mais bientôt l'espace vide lui pesa. Il se leva doucement et s'étira. Il mit un short et un pull puis sortit.

Harry était la, dos à lui, les yeux brillants. Ses muscles se contactaient à chaque mouvement, et roulaient sous sa peau. Le blond se rapprocha doucement, sans un bruit, et passa ses bras autour de sa taille. Un doux baiser vint effleurer l'épaule de brun, et il put voir un léger sourire s'esquisser sur ses lèvres.

Drago restait silencieux, profitant du calme matinal. Il croisa ses mains sur le ventre d'Harry, le caressant calmement, son menton sur son épaule.

Harry finit par briser ce calme doux.

- Tu as bien dormi?..

- Très bien... et toi?..

- Ca va... c'est rare que tu sois réveillé si tôt..

- Tu me manquais....

Harry sourit et tourna sa tête vers le blond. Il passa sa main sur sa joue et lui vola un doux bisou.

- Drago je me demandais... pourquoi tu m'as rejoins ici?... C'est bien loin de tout ce que tu as toujours connu...

Drago resta un moment interdit, considérant sa question, réfléchissant à comment il répondrait à cela. Il ne voulait pas répondre quelque chose de niais comme "parce que je t'aime ". C'était un Malefoy. Un Malefoy vivant dans les bois mais un Malefoy quand même.

- J'avais enfin accès à ton magnifique cul rebondit, j'allais quand même pas ruiner tout ce travail..

Harry laissa un petit rire s'échapper, puis soupira "idiot". Ses yeux émeraudes brillaient et Drago l'embrassa tendrement.

Un petit lapin blanc les regardait, bougeant frénétiquement son nez. Peut-être regardait-il les anneaux brillants qui encerclaient leurs doigts. Peut-être respirait-il la douce odeur d'amour et de joie qui se dégageait du couple. Ou cherchait-il seulement sa famille et de quoi manger?

Quoiqu'il en soit Harry se remit contre la rambarde et l'observa avant qu'il ne disparaisse derrière les feuillages.

Drago se remit correctement contre son dos, caressant tendrement les muscles qui bougeaient au rythme de sa respiration. Ses lèvres se posèrent doucement sur l'épaule du brun, comme s'il avait peur qu'il se casse sous lui, qu'il se brise, ou qu'il s'échappe. Drago avait tellement peur de le perdre, de ressentir cette angoisse qui lui tordait le ventre comme quelques années auparavant, quand Harry était inconscient dans les bras d'un grand homme, déclaré mort. Oui, Drago avait peur que sa vie lui échappe et qu'il perde tout ce pour quoi il s'était battu. C'est pour cela qu'il avait suivit Harry au milieu de ces arbres et de toute cette vie. Vie qu'il n'avait jamais connu jusqu'alors. Toute sa vie avait été basée sur la mort et son rôle aux côtés de celle-ci.

Le blond vint cacher son visage dans le cou du brun, profitant de chaque instant qui lui étaient offerts auprès de lui.

Harry resta silencieux, tenant l'une des mains de Drago, la caressant tendrement. Il finit doucement sa tasse de café et se redressa. Il embrassa doucement le front de Drago et lui sourit.

- Rentrons.... Ca serait bête que sa majesté attrape froid....

Drago lui sourit, amusé. Il serra sa main et l'emmena à l'intérieur.

La tasse fût posée sur la table. Une douce odeur de miel inondait la pièce vide, et seul des rires et des mots d'amour ce furent entendre.

Les deux hommes étaient heureux, et la nature qui les entourait les protégeaient. De nombreux levé de soleil seraient à venir, et la lune continuerait de les bercer encore longtemps. Leur amour était une valeur éternelle, et rien ne pourrait jamais les séparer. 

Recueil Drarry/BlaironOù les histoires vivent. Découvrez maintenant