Je suis obligée d'écrire. Quoi ? Ma vie, mes pensées et mes actions. Pourquoi ? Je ne sais pas, selon eux, pour m'aider. Mais personne ne peut m'aider, rien ne peut m'aider, je n'ai même plus besoin d'aide. Personne ne m'a aidée avant. Pourquoi maintenant ? Je suis enfermée ici, condamnée à me soigner d'une maladie imaginaire. Je ne suis pas malade. Je suis seule. Ce n'est pas une maladie, c'est une souffrance que je m'inflige. Au début, ce n'était pas intentionnel, mais ça l'est devenue au fil du temps. Mieux vaut être seul que mal accompagné, disent-ils. Mais je ne sais pas ce que cela fait d'être ne serait-ce qu'accompagné par quelqu'un, de bien ou de mal.
Seule, j'ère dans ce petit bâtiment, je marche dans ce long couloir blanc. Les gens ici sont tous différents, effrayés ou heureux, malades ou guéris, jeunes ou vieux, victimes ou coupables. Mais que suis-je, moi ? Pourquoi suis-je là ?
Je continu à marcher. Pourquoi ? Pourquoi pas ? Une larme coule le long de ma joue jusqu'à atterrir sur le sol, suivie d'une deuxième, puis d'une troisième. Ma vue se trouble, mes yeux sont emplient d'eau salé destinée à s'échapper. Pourquoi ces larmes coulent ? Où vais-je ? Je ne sais pas. En revanche, je sais une chose. Je veux partir.
Les gens me regardent, comme d'habitude. Je vois leur pitié envers moi. Mais je n'en veux pas. Je veux juste qu'on me laisse tranquille.
Je m'arrête, devant les portes du couloir. Derrière, la liberté. Enfin.
"Séa, revenez ici, vous n'avez pas le droit de sortir !"
Trop tard, les portes s'ouvrent à la pression de mes mains faibles. Les nuages pleurent sur la ville. Je sais que je n'irais pas bien loin vu mon état, mais je veux sentir la pluie sur ma peau dépourvue de couleur. Je veux me sentir... vivante !