Je me reveille en sursaut, après ce cauchemar que je continue à faire chaque nuit.
Il est 7h. Je me lève, m'habille le plus rapidement possible et sors de ma chambre. Je veux savoir. Et même si ce n'est encore qu'un plan foireux, excusez-moi du mot, au moins je serais fixée. Je prends discrètement les escaliers du couloirs menant au toit. Je veille bien à laisser la porte entre-ouverte, sinon je ne pourrais plus rentrer. J'en profite pour profiter de la vue sur la ville, qui doit être à 50 km environ. Le soleil commence à se lever, permettant une palette de couleurs pastels dans le ciel. Il fait un peu frisqué, je me réchauffe un peu en frottant mes mains sur mes bras. Puis je me retourne et passe ma tête par dessus le toit, sur le jardin abandonné. S'il n'est pas là, à quoi bon descendre. Mais à ma grande surprise, il y est, faisant les cent pas. Je descends donc par l'échelle fixée au mur. En arrivant, dos à lui, je me retourne rapidement et lui fais face. Il a l'air ettoné. Pourtant ce n'est pas moi qui ai posé un lapin à quelqu'un.
- Heureusement tu es venue, dit il en souriant.
- Alors, explique-toi !
- Ecoute, on ne se connait pas depuis très longtemps, mais je sais que tu es dans cet hôpital pour une raison, tout comme moi. Et tu ne m'as jamais demandé pourquoi je suis dans cet hôpital. Alors je vais te le dire. Avant, j'étais un drogué. J'ai commencé avec un joint par jour, puis j'en suis arrivé à un point ou même un joint par heure ne me suffisait plus. Alors j'ai cherché quelque chose de plus fort. Et j'ai testé plusieurs autres drogues. J'étais toujours défoncé. Et ça me détruisais intérieurement. Mais je pensais tellement que j'avais une vie des plus pitoyables, et que la drogue était la seule solution.
Il arête de parler. Je sens que sa voix tremble, il n'est pas bien du tout. Pourquoi me dit-il tout ça ? Il veut que je m'apitoie sur son sort peut-être ?
- Un jour, où j'étais au plus mal, j'ai pris le premier truc que j'avais pu trouver. Puis j'en ai repris, et encore, jusqu'à l'overdose. Je me suis écroulé. J'allais mourir. Mais quelqu'un m'a vu, et m'a sauvé. Tu te souviens de mon ami Charles ? ( Je hoche la tête de haut en bas ), c'est lui mon sauveur. C'est aussi lui qui m'a envoyé dans cet hôpital. Je ne lui en veux pas du tout, au contraire, je me sens redevable envers lui. J'avoue qu'au début, ce n'étais pas le cas, je le détestais, je me détestais aussi. Mais je me suis calmé. Quand il est venu l'autre jour, il m'a dit qu'il avait un problème, alors nous sommes allés dans ma chambre pour discuter. Puis le temps est passé, et c'est quand il est parti que je m'en suis rendu compte. Tu ne peux pas savoir a quel point je suis désolé pour ça, je n'ai vraiment pas fait exprès, je ne manipule pas les gens.
Je ne parle toujours pas. Je ne sais pas ce que je pourrais dire après tout ça. Des drogues ! Je ne le juge pas, mais je suis surprise. C'est vrai que je me fichais un peu de son problème mais maintenant que je connais son histoire, je n'arrive plus à lui en vouloir. Je me connais, je vais le pardonner, puis on continuera à être ami comme avant, du moins je l'espère.
- Je ... Je ne sais pas quoi te dire ...
- Est ce que tu me crois ?
-Euh, oui
-Merci ! Je voudrais qu'on recommence tout à zéro.
-Ok !
On se prend dans les bras, puis on retourne dans l'hôpital comme si rien n'avait changé.Je suis soulagée, cette journée commence assez bien. Nous allons à la cantine où je lui annonce mon après midi avec Emily. Il semble content pour moi.
14h. Je marche vers la salle de rendez-vous. Enfin je vais la revoir. Je rentre et m'installe à une table, elle n'est pas encore là. Quelles bêtises va t-elle encore me raconter ?
-Séa !
-Emily !
Je me lève et on se prend dans les bras, puis on s'assoit.
-Alors, raconte-moi tout ! Que s'est-il passé depuis que je suis ici ?
-Déjà je suis en couple !
-C'est vrai ?! Super !
-Ouai, dès que tu sors d'ici, on pourra se faire un ciné ensemble, non ?
-Bien sûr ! Ça serait cool !
On a continué a parler pendant plus de 3 heures, de tout et de rien. Je lui ai aussi parlé de Théo, elle l'aime bien.
-Il est 17h, je vais devoir y aller, mais tu sors quand ?
-Déjà ?! Dans 6 jours, enfin !
-Bah j essayerai de revenir avant, mais avec les cours je sais pas si je pourrais
-Ne t'inquiète pas.
On se lève, puis on se prend dans nos bras pour nous dire au revoir.