Chapitre 5 : Nouvelle chambre nouveau problème

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 J'ai frappé encore et encore cette pauvre porte jusqu'à ce qu'un infirmer entre rapidement. Un instant je cru reconnaître mon agresseur, mais à mon plus grand soulagement ce n'est pas lui.

"-C'est moi qui vais m'occuper de ton traitement ce soir. Tes infirmiers sont tous occupés à cause de l'énorme accident arrivé lors d'un voyage scolaire.. m'explique-t-il."

Il n'est pas très grand et assez mal à l'aise. Un peu gêné, il s'occupe de préparer mon calmant pendant que moi, je le regarde toujours complètement affolée. Qu'est-ce que ça peut bien me faire ?! Il m'ont retrouvée et il me parle d'un accident..! Je me recule et bute contre le mur. Tout s'est enchainé tellement, tellement vite. Il se retourne vers moi :

"-Oh.. heu.. Excuse-moi si j'ai été trop brusque avec toi, bégaye-t-il légèrement. C'est mon premier jour ici et c'est pile aujourd'hui que tout ça arrive."

Il s'approche de moi seringue en main.

"-N'approche pas, je m'écrie.

-Je ne veux pas ton mal.. De quoi à tu si peur ?"

Personne ne lui a dit ? Quel centre de...

"-Ne me touche surtout pas..! Mais je t'en supplie aide-moi..! Ils sont là.. Je les ai vu.. Ils sont là.. N'importe qui aidez-moi.. supplié-je le visage complètement trempé.

-Qui sont là ? Parle doucement, il ne t'arrivera rien en ma présence je t'en fais la promesse. Qui as-tu vu ?"

Ma gorge se noue et je n'arrive plus à parler, je ne sais plus quoi faire et il a l'air aussi désemparé que moi. Il s'approche doucement de moi avec un visage inquiet mais qui se veut rassurant. Ma respiration est rapide et je suis entièrement paralysée. Sans même avoir le temps de réaliser, il se trouvait tout juste face à moi et venait de m'injecter la dose complète de médicaments. L'effet fut immédiat et anormalement puissant, à un tel point que je m'évanouis dans ses bras sans avoir eu le temps de hurler ou de me débattre.

Je me réveille en sursaut mon coeur battant la chamade. Ma respiration est rapide, trop rapide. Je me redresse et m'assoie sur le bord de mon lit blanc. Mon corps et ma tête sont lourds, vaseux. Après quelques instants à tenter de calmer ma respiration, je déglutis à cause d'une horrible envie de vomir. Je prends ma tête entre mes mains et tente de me rappeler mon dernier souvenir mais je n'arrive pas à remettre les choses dans le bon ordre chronologique. J'ai une sale impression.
L'atmosphère est très étrange, lugubre, je ne saurais l'expliquer mais quelque chose cloche. Ce n'est pas ma chambre. Je ne saurais dire pourquoi mais je le sais, ce n'est pas ma chambre. Je me lève, méfiante, tout en scrutant les environs. La pièce est vide et le silence résonne sourdement dans mes tympans. Pourquoi tout me parait si terne, si sombre. D'habitude tout est si blanc, les murs, le sol, les meubles, la lumière, que cela en est oppressant. Une désagréable odeur attire mon attention. Elle provient du bouquet de fleur posé sur ma table de chevet. Toutes les roses sont fanés alors qu'hier elles resplendissaient.
Je dois sortir d'ici, comprendre ce qu'il se passe. Je m'appuis contre le mur pour avancer. Je marche, tant bien que mal, sur la pointe des mes pieds nus. Je ressens une légère douleur à mon pied. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur ça. J'ouvre doucement la porte grinçante et passe la tête. Ne discernant personne dans le couloir je me faufile dans la petite ouverture et avance dans l'allée. Un sentiment d'insécurité me gagne et un frisson me parcourt le dos. J'ai la chaire de poule, pourquoi fait-il si froid tout à coup ?

Quelques mètres plus loin la porte d'une autre chambre est entrouverte, cela est, me semble-t-il, anormal. J'y pénètre, anxieuse, et m'approche du lit blanc. Mon coeur rate un battement. Je me couvre la bouche avec effroi. Une femme est allongée là, devant moi, morte. Sa peau est décomposée à tel point que, par endroit, ses os sont apparents. Le côté droit de sa mâchoire est entièrement visible, couverte de sang séché. Sa peau est grisâtre, ses yeux sont noircit et ses cernes excessivement marquées. Elle est atrocement maigre et dégage une effluve insupportable. C'est alors qu'elle lève faiblement sa main squelettique vers moi en gémissant. Je me recule, me cogne dans une chaise et tombe lourdement. Je me mords la lèvre pour ne pas crier. Comment peut-elle être en vie dans cet état ?! Je manque de suffoquer, l'air me manque. Me voyant au sol, elle se redresse et se penche vers moi. Elle tente de me parler mais il ne sort de sa bouche qu'un souffle rauque.
Je n'y comprends rien, les zombis ne sont que des mythes ce n'est pas possible..!  Ce n'est pas réel. Je secoue la tête mais cette vision ne disparaît pas, la vieille femme ne cesse de geindre.

Dans la panique je me remets debout et quitte ce lieu sans me retourner. Je dévale un escalier et, dans l'angle de celui-ci, tombe nez à nez avec un infirmier. Je suis soulagée de trouver de l'aide. Alors que je m'apprête à lui crier ce que je venais de voir, je remonte les marches quatre à quatre; lui aussi est infecté. Quand je l'ai regardé dans les yeux, je n'ai vu que des billes complètement blanches recouvertes d'un voile grisâtre. Ses vêtements étaient en lambeaux, sa peau déchirée et des crevasses recouvraient son visage. De plus, une odeur nauséabonde émanait de lui, elle s'est imprégné dans mes vêtements. Je suis prise d'un haut-le-cœur.

J'ai l'impression de devenir complètement folle. Je cours à toute allure dans les couloirs à la recherche d'un échappatoire.
Je fatigue et m'arrête donc un instant pour tousser. Mon corps ne supporte pas cette course effrénée. Je me retourne pour vérifier qu'aucun de ces êtres ne me suit. Je n'aurais jamais dû m'arrêter, ils sont maintenant trois à me poursuivre en geignant plus fort les uns que les autres ! Je me remets à courir de plus belle sans me retourner. Dans aucun film je n'ai vu que les morts-vivants couraient aussi vite..!
Un escalier se dresse face à moi ne me laissant qu'une possibilité de fuite. Celui-ci me mène au toit du bâtiment. Je me presse de rejoindre la barrière qui borde le vide et la franchit sans lâcher la rembarde  qui m'évite de tomber. Mes espoirs de les avoir semés se brisent quasiment instantanément. En effet, ils arrivent encore plus nombreux, une poignée de secondes après moi. Mon cœur bat si vite qu'il pourrait exploser à tout moment. Je tremble de tout mon être. Les zombis se sont arrêtés et commencent à s'agiter. Leurs complaintes se font plus fortes, plus rapides. Je regarde derrière moi, le bâtiment est très haut mais le large buisson pourrait amortir ma chute. Je repose mon regard sur eux et vois leurs dents cassées, moisies, arrachées. Leurs yeux effrayants me fixent et leurs bras, les os saillant, s'agitent en ma direction. Des larmes dévalent mon visages, je suis terrorisée. Je ne veux pas mourir mangée par ces choses à l'haleine fétide. Je baisse la tête et mes jambes comment à fléchir.
L'un d'eux fait un pas vers moi. N'ayant alors plus d'autre moyen d'évasion, c'est sans réfléchir que je me jette dans le vide.

Je me réveille avec une atroce douleur dans la tête. J'ai affreusement mal. Je panique. Où suis-je ? Où sont les morts-vivants ? Je tâte frénétiquement autours de moi totalement paniquée. Ma chute.. je suis morte ? Je tente d'ouvrir les yeux affolée, cependant tout est flou autours de moi. Une envie de vomir me reprend. J'arrive malgré tout à discerner deux formes blanches. Suis-je au paradis ? Tout semble tourner, je tremble. C'est alors que j'arrive à distinguer la voix de mon infirmière qui me parait pourtant si lointaine:

"-Comment tu as pu te tromper ?! Tu as vu le trip qu'elle nous a fait ?! Elle aurait pu y passer cette fois sérieux..! Elle a vraiment de la chance d'être tombée dans un buisson et de n'avoir que trois côtes fêlées et la cheville foulée. Tu as déconné. Lis mieux les fiches bordel ! Toutes les doses sont indiquées !"

Je ne comprends rien, c'est quoi ce délire ?! Une voix d'homme intervient :

"-Elle a changé de chambre aussi ce n'est...

-Tais-toi c'est mieux pour toi, l'interrompt-elle"

Les bruits semble enfin s'éloigner. Je touche mes côtes et gémis à cause de la douleur perçante qui m'assaillit aussitôt.  Afin de contrôle ma respiration je ferme les yeux et tente de ne pas pleurer. Une chose est sûr; je suis en vie. La mort m'aurait épargnée toutes ses souffrances elle..
Je ne comprends plus rien à ce qu'il m'arrive. Il s'écoule des heures, et même des jours, avant que je ne sorte de cet état de semi-conscience. Les journées défilent sans que je n'arrive à dissocier les après-midi des soirées. 

Le pire est-il vraiment derrière nous ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant