II

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Le jour fatidique était enfin arrivé. La veille s'était déroulée une ''fête'', où tout le monde avait décompressé avant le lynchage.
J'étais sur mon cheval, appelé Oloy, ce qui n'était pas un nom des plus beaux. En formation, je me concentrai sur ma mission. Pour l'instant tout s'était bien déroulé. Il faisait nuit, et il n'y avait aucun titan. Je trouvais cela louche, mais c'était apparemment normal.

Le soleil venait de pointer le bout de son nez quand on arriva au mur Maria, imposant. Et dire que le titan colossal faisait cette taille... Cela m'effrayait rien que d'y penser.
La ville au pied de la bâtisse était à peu près en état, et il n'y avait toujours aucun titan en vu.
Je n'aimais pas cela, et ne pouvais m'empêcher de trembler. J'avais peur.
Nous nous élançâmes et traversâmes la ville fantôme. Nous montâmes en haut du mur, tandis qu'Eren partit reboucher le trou avec d'autres soldats.
Alors que la première partie de la mission était achevée, plusieurs soldats commencèrent à tapoter le mur.
Je les regardai, interloquée, ne servant toujours à rien. Je ne comprenais à vrai dire rien de ce qui se passait, ni ne suivait ma mission, trop occupée à observer l'horizon. J'avais l'impression d'apercevoir du mouvement devant la forêt, à moins que ce ne soit mes yeux qui me jouent des tours.
Je tremblais encore plus que tout à l'heure, et n'arrivais pas à réfléchir. J'avais une mauvaise impression.
D'un coup, un éclair s'abattit à l'endroit où j'avais vu du mouvement, et des dizaines de titan apparurent, nous encerclant. Il y en avait un plus étrange que les autres, poilu, et inquiétant: le titan bestial.
Je ne réalisais pas ce qui se passait, mais Erwin, le major, nous cria de protéger les chevaux des plus petits titans qui arrivaient vers la ville.

Ni une ni deux, je fis ce qu'il nous demandait. Courant avec mon escouade et les chevaux pour les amener dans un endroit plus en sécurité, je ne pouvais m'empêcher de me dire que j'allais mourir, que je n'aurais servit à rien, jusqu'à la fin. Des titans arrivèrent, et des soldats, voulant nous protéger, se firent manger. J'assistai à cela, horrifiée. Rien ne m'avait préparé à ce massacre et j'avais envie de vomir. J'étais déconnectée de la Terre, et avançai telle une automate, ne comprenant ce qui se passait autour.
Un titan arriva devant nous, et personne n'était là pour nous protéger.
Cela me fit réagir, et terrifiée, je réussi à balbutier à mes amis, d'une voix que j'aurais voulu plus ferme:
-Bon... Je vais aller m'occuper de lui, je vous laisse les chevaux.
Alors que l'on me criait de revenir, je m'emparai de mes lames, et à l'aide de mon équipement tridimensionnelle, je fondis sur l'être. Ce dernier ne me remarquait pas, occupé par mes coéquipiers. J'en profitai pour lui couper son point faible: la nuque.
Étonnée de la facilité à laquelle j'avais tué ce titan, mon premier titan, je me dis que c'était un coup de chance, qu'il ne m'avait pas remarquée. Mais je ressentais également de la fierté, d'avoir enfin réussi quelque chose dans cette triste vie.

Alors que j'allais rejoindre mes camarades, une pluie de gravats s'abattit sur moi. Je criai, et battis en retraite vers le mur. Là-bas, je retrouvai mes camarades, paralysés par la peur, comme je l'avais été avant de tuer ce titan. À présent j'étais calme, je ne savais comment.
Le caporal Livaï et le major nous rejoignirent, et discutèrent. Je regardai pendant ce temps les morts causés pas les rochers lancés par le titan bestial. J'avais échappé de peu à la mort, et n'avait qu'une coupure sur mon front, provoquée par les gravats.
Erwin vint après nous parler, et nous dit en résumé que nous allions servir d'âppats pour que le caporal puisse tuer le titant bestial.
À ces mots, la peur revint, elle qui était partie après ma réussite contre le titan.
J'allais donc bien mourir. J'avouai que cette idée s'était enlevée après cette soudaine prise de conscience de <<je suis plus forte qu'eux>>. Mais pourquoi avoir espérer vivre un peu plus longtemps ? Cela était évident que je n'étais pas plus forte qu'eux.

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