Chapitre 8

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CHARLOTTE
lundi, 15h17

Les sourcils froncés, je regarde ma professeur d'SVT qui nous explique que ce n'est pas à elle de faire notre éducation sexuelle, et qu'on ne peut pas parler de ce genre de sujet à l'école. Je crois qu'elle ne se rend pas compte d'à quel point les jeunes sont mal informés.

- Je comprends pas pourquoi c'est un sujet tabou, c'est à vous de nous apprendre ce genre de truc, après on se retrouve avec des garçons qui pensent que se retirer avant c'est un moyen de protection efficace.

- Charlotte, ta vie sexuelle ne m'intéresse vraiment pas elle me répond.

- Ça va, au pire tu chopes un herpès et c'est bon réagit Romain.

- Pas du tout, tu peux choper le sida en suçant un gars je lui réponds.

- Charlotte, surveille ton langage me gronde la prof.

- Jamais d'la vie, le sida c'est que quand tu ken.

- Pas du tout je soupire en regardant Romain.

- T'es bien renseignée Charlotte.. tu t'es tapé combien d'mec ? demande Younes.

Je me tourne vers Younes et hausse un sourcil tandis qu'il me regarde le sourire aux lèvres.

- Ferme ta gueule, toi rétorque Mathieu alors que j'allais parler.

- Vous trouvez ça normal qu'il sache même pas ça à son âge ? je demande en me tournant vers la prof.

- Charlotte, sors de mon cours.

La prof me montre la porte du doigt et moi je fronce les sourcils en la regardant. Elle va vraiment me virer de son cours là ?

- Mais wesh.. elle a rien fait madame me défend Younes.

- J'avoue, c'est abusé là rajoute Romain.

- Elle perturbe mon cours, et c'est moi qui décide.

Soûlée, je range mes affaires dans mon sac et mets mon manteau avant de me lever.

- Ça s'fait pas marmonne Mathieu.

- Tu n'a qu'à la suivre, Mathieu. Je t'en prie.

Je quitte la salle sans même lancer un regard à la prof et Mathieu me rejoint quelques secondes plus tard.

- T'étais pas obligé de me défendre.

- Elle est conne c'te prof il me répond en haussant les épaules.

Je suis obligée de sourire en descendant les marches. Il ne se rend même pas compte d'à quel point il est gentil avec moi. Il était pas du tout obligé de me défendre.

On passe par la vie scolaire et Max, mon surveillant préféré, me conseille de fermer ma bouche la prochaine fois. C'est pas de ma faute si je suis une pipelette.

NastolatkiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant