chapitre 4

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J'avais passé le reste de l'après-midi à préparer ma tenue, je ne me trouvais pas n'importe où, il fallait que je sois à la hauteur. Je ne voulais pas donner une raison de plus à ces nobles de me juger.

Après avoir enfilé une robe rose pâle, un foulard rouge décorée de perles et un collier de diamant qui était posé à côté des robes, je me dirigeai vers la salle où la famille royale soupait. L'antichambre du Grand couvert était située dans les appartements de la Reine. Les décors étaient magnifiques, sur le plafond se trouvait des représentations dediées au dieu romain de la guerre, Mars. Le Roi et la Reine étaient assis sur des fauteuils à haut dossier, dos à la cheminée. La Reine était placée à la gauche du Roi.

 Je regardai le Roi manger. C'était d'un ennuyant, je ne comprenais pas pourquoi autant de personnes se réunissaient pour l'admirer manger. J'aurais aimé que Marie-Louise soit avec moi, elle aurait su faire passer le temps plus vite.

Après un défilé de milliers de plats que je ne saurais nommer le Roi avait enfin terminé. Je décidai qu'il était temps que je rentre dans mes appartements, je n'avais rien à faire parmi les courtisans.

Une fois arrivée dans mes appartements, j'enlevai mon foulard, défis mon chignon, humidifiai mes cheveux pour qu'ils puissent reprendre leur forme normal et pris un livre qui était posé dans mon cabinet puis m'installa dans l'antichambre et demanda à Anne de me rapporter un verre de jus d'orange.

J'étais concentrée sur ma lecture lorsque j'entendis des pas se diriger vers moi.

« -Merci Anne, j'avais vraiment très soif. »

« -Si j'avais su que vous vouliez boire je vous aurais fait emmener un verre d'eau. » Je reconnus immédiatement cette voix grave, c'était le Roi. Je me levai aussi vite que je pus et fis une révérence. Je me sentais extrêmement gênée, encore une fois j'étais décoiffée en face du Roi. Je n'étais pas présentable.

« - Je suis sincèrement désolé votre majesté je pensais seulement que c'était me servante qui venait. »

« -Ne vous inquiétez pas. » Il me sourit, il semblait vouloir me mettre à l'aise« Pourquoi êtes-vous parti aussi vite après le  petit couvert ? » Il s'assit et me fit signe de m'asseoir à côté de lui.

« - Votre majesté je ne voulais point vous offenser mais je ne me sentais pas très à l'aise au milieu de tous ces gens aussi importants. »

« -Vous ne m'offensez point, saviez-vous que vous êtes maintenant le sujet de conversation le plus important de toute la cour, tout le monde veut savoir vos origines, votre histoire, d'ailleurs votre beauté ne laisse personne indifférent dont moi. » Je commençai à avoir chaud et je me sentais rougir. Je baissai le regard.

« -Vous n'avez pas l'habitude des compliments n'est-ce pas ? »

« -Je ne correspond pas aux critères de beauté, de plus ma mère m'a toujours dit que s'attirer de l'attention c'était s'attirer des problèmes qui auraient des conséquences à vie. » Il me regarda intensément et repris son sérieux.

« -Je suppose que vous êtes libre sinon vous ne seriez pas là, votre mère est-elle née libre ? » j'inspirai et répondis,

« -Non c'était une esclave qui travaillait en Angleterre, puis un français nous a acheté et nous a libéré une fois arrivé en France» Le Roi écarquilla les yeux à l'entente du mot nous. Après un moment de silence qui parut durer des heures il demanda,

« -Avez-vous ... été conçu volontairement ? » Il hésita.

« -Ma mère ne m'a jamais parlé de mon père, mais chez notre ancien maître je voyais que j'étais la seule enfant qui avait une couleur de peau plus claire que les autres et en grandissant j'ai compris pourquoi elle me disait qu'attirer l'attention à cause de sa beauté attirait des problèmes. » Le Roi hocha la tête et me regarda avec un air désolé. Après s'être levé il continua

« -Ce soir il y a une soirée d'appartement dans ceux de la Reine, vous y êtes conviée, mon valet vous apportera dans l'après-midi une robe qui a été spécialement conçu pour vous, j'ai pensé qu'elle vous irait très bien, j'espère qu'elle vous plaira. » Il venait donc de me faire un cadeau.

« -Soyez en sur votre majesté » Je fis une révérence, il me sourit encore une fois puis se dirigea vers la porte.

***

« -Comment voulez vous que je vous coiffe ? » J'étais assise devant ma coiffeuse et Anne était debout derrière moi

« -Essaye de mettre des ornements sur mon foulard s'il te plait. » Je voulais ajouter un peu de fantaisie à ma coiffure.

Après avoir été coiffé je me levai et m'observai devant le miroir de ma chambre. Le roi m'avait envoyé une robe mauve composée de nœuds sur le devant, j'avais mis un ras de cou en diamant, et des boucles d'oreille discrètes. Après m'être longuement observée un valet vint me chercher afin de m'amener dans les appartements de la reine. Lorsque j'arrivai tout le monde se retournèrent et je fis une révérence en direction de la Reine et du Roi qui me regarda dans les yeux. Tout le monde repris ses activités et l'ennui commença pour moi, la soirée allait être longue. Je me dirigeai vers la fenêtre afin d'admirer les jardins même s'il faisait nuit, quand soudain j'entendis :

« -Mademoiselle... » Je me retournai et vis un homme grand et brun avec de magnifiques yeux couleur noisette, sa beauté était à couper le souffle. Il me tendit sa main et je lui donnai la mienne. Il me baisa la main et me dit :

« -Je tenais à me présenter, je suis le duc de la Vallière, et votre humble admirateur. »

« -Ravie de vous connaitre monsieur. » Il me tendit le bras et me demanda

« -M'accorderiez-vous cette danse mademoiselle ? »

« -Avec plaisir monsieur » Nous nous mîmes à danser, tous le monde nous observait, je vis le regard brulant du roi se poser sur moi et ne jamais me quitter.

« -Mademoiselle vous attirez énormément l'attention, et vous ne laissez pas le roi indifférent, il n'a pas arrêté de dévorer des yeux depuis le début de la soirée » me chuchota-t-il.

«-Voyons monsieur, le Roi est un homme marié et il a déjà une favorite, jamais il ne s'intéressera à quelqu'un comme moi. » Je ne comprenais pas que qui l'attirerait chez moi.

« -Faites quand même attention mademoiselle l'engouement du roi pour vous pourrais vous attirer des ennuis. » La musique s'arrêta et je retournai à la fenêtre, je pensais aux mots du duc de la Vallière, ici je dois me méfier de tout le monde.




Hello, j'espère que ce chapitre vous a plu, je l'ai publié un peu plus tôt vu que l'autre était super court.

La Favorite du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant