La Favorite du Roi

Chapitre 10

J'étais partie assez tôt de Versailles afin de m'assurer d'avoir la journée entière pour voir Marie-Louise. J'avais beaucoup de choses à lui raconter.
En regardant par la fenêtre du carrosse je repensais à tout ce qui c'était passé depuis mon arrivée, il fallait que je mette de l'ordre dans ma tête.

Je commençai, petit à petit, à reconnaitre le chemin du retour, nous étions presque arrivés. J'avais tellement hâte de la revoir, elle m'avait tant manqué.

Lorsque le carrosse s'arrêta je descendis en vitesse et toquai fortement à la porte. Quelques secondes passèrent et Marie-Louise m'ouvrit. En la voyant je me jetai à ses bras.

« Tu m'as tellement manqué !»

« Moi aussi » me répondit-elle en me serrant un peu plus fort dans ses bras. Elle reprit « viens rentre, prenons le petit déjeuner ensemble ».

Nous nous installâmes l'une en face de l'autre dans la cuisine. Elle sortit des morceaux de pain et du beurre et pendant ce temps-là je mis de l'eau à bouillir. Une fois la nourriture prête nous nous installâmes à table.

« Raconte-moi tout! » Elle me regarda dans les yeux, pressés de tout de savoir.

« J'ai revu mon père hier... ». Elle écarquilla les yeux

« Comment cela se fait-il ? » me demanda-t-elle abasourdi. Elle était l'une des seules personnes qui connaissait mon histoire.

« Je t'avais dit qu'il était marchand de tissus, apparemment le Roi l'a fait venir pour cette raison même. J'ai très mal réagi, je me suis mise à pleurer comme une enfant »

Elle vint s'asseoir à côté de moi et me prit dans ses bras « C'est normal de pleurer, il ne faut pas t'en vouloir pour ça ». Je lui racontai tout ce qui c'était passé et elle me réconforta. Elle avait toujours su avoir les bons mots avec moi. Lorsque j'eu fini de parler elle attendit un petit moment avant de dire.

« Alors comme ça le Roi t'a embrassé, et t'a vu en chemise » à son ton je savais qu'elle allait bientôt se mettre à rire. 

« Oui, en effet ». Je savais pertinemment que c'était la seule chose qu'elle avait retenu de tout ce que je venais de lui dire.

Un long interrogatoire était sur le point de commencer.

« C'était comment ??? donne-moi plus de détails !!! Tu ne peux pas me dire des choses pareils sans t'attendre à ce que je pose des questions !!!» Elle ne tenait plus en place.

« C'était magique...» Lui dis-je, des étoiles dans les yeux.

« C'était mieux qu'avec Lorenzo ?? » Elle voulait en savoir plus.

« Mais c'est quoi ce genre d'interrogations !!?? » Honnêtement je n'y avais pas pensé.

« Bah quoi, avant tu parlais de Lorenzo comme d'un dieu grec dont les lèvres et le corps avaient été fait pour les plaisirs de la chair. » je roulai des yeux avant de lui répondre.

« N'exagère pas non plus !! » C'est vrai qu'il était doué mais je ne me rappelle point d'avoir parlé de lui cette manière.

« Je n'exagère pas, et tu n'as pas répondu à ma question !!»

« Ce n'est pas comparable, avec Lorenzo c'était purement charnel, là c'est différent. Je dirais que c'est plus doux mais avec beaucoup de passion. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas me laisser aller, c'était tellement agréable que j'en ai encore des frissons ». En y repensant je sentais des fourmillements dans mon ventre.

« Tu lui as résisté, mais as-tu perdu la tête !!!!» Elle avait crié de stupeur.

« Je n'ai pas l'intention de partager la couche du Roi » Lui répondis-je.

« Pourquoi ça !!? Ça y est j'ai raison tu as bien perdu la tête ma chère » Je roulai une nouvelle fois les yeux.

« Cela causerait beaucoup trop de problèmes, et nous sommes trop différents, ça ne marcherait pas ». Ce fut à son tour de rouler des yeux.

« Rohlala mais je ne te parle pas d'amour là, tu n'as pas la curiosité de savoir comment c'est, parce que moi si. En ce moment même je vis à travers toi. Imagine juste, partager la couche du Roi de France doit être une expérience inoubliable et en plus avec toutes les maîtresses qu'il a eu il doit être doué» Je pouffai de rire, elle était vraiment folle

« Et après si je deviens grosse *que se passe-t-il ? « Elle me regardai du coin de l'œil et haussa les sourcils.

« Tu sais très bien que ce genre de maux peuvent être évités, cela ne t'est jamais arrivé auparavant »

« Marie-Louise on ne parle pas du même type d'homme, Lorenzo n'étais pas un homme de religion éviter une grossesse ne le préoccupait pas. Je te rappelle qu'on parle du Roi qui est très religieux et vouloir éviter une grossesse c'est un péché. » Elle souffla

« Je ne comprendrai jamais les nobles. L'adultère c'est aussi un péché et pourtant ça ne les arrête pas. Je tiens d'ailleurs à te rappeler qu'il n'y pas si longtemps que cela, le Roi était en double adultère avec la Montespan et je suis presque sûre qu'ils ont eu des enfants car elle a ,à plusieurs reprises, disparu de la cour pour des périodes de 5 mois apparemment. » Sur ce point-là elle avait raison.

« Oui mais moi je ne suis pas noble, il pourrait tout simplement m'abandonner. Et je ne compte pas élever un enfant dans en ces conditions. Tu imagines.... Pauvre petit, avoir une mère célibataire, actrice et mulâtresse. Toutes les moqueries qu'il subirait ». Elle respira un bon coup et resta silencieuse un instant, elle savait que j'avais raison.

Au bout d'un moment elle se leva alla ouvrir un tiroir de la cuisine et en sortit une enveloppe.

« Tiens » Elle me la donna. « C'est de Lorenzo, il est de retour à Paris et aimerait te revoir ». Ce fut à mon tour de souffler un bon coup

« Ce n'est pas possible, il n'abandonnera jamais. » Elle rigola.

« Il t'a dans la peau cet italien ». Je la rejoins et rigolai avec elle. « D'ailleurs en parlant de lui, tu n'as pas peur qu'une des œuvres pour lesquelles tu as posé nue se retrouve chez quelqu'un d'important. Maintenant tu commences à devenir célèbre on te reconnaîtrait »

Je posai les coudes sur la table et mis mon visage dans mes mains

« Les problèmes ont décidés de me suivre ..."

***

*expression de l'époque pour dire tomber enceinte

On en découvre un peu plus sur le passé de Nephtys et on retrouve Marie-Louise. Qui est ce Lorenzo ?

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