Jour 56

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Annabeth's POV:


5 jours. Ça fait 5 jour qu'on ne s'est pas adressé la parole. 

Quand j'ai mis fin à notre appel, il y 5 jours, je ne ressentais que de la colère. Je voulais balancer ce portable, la seule chose qui nous permettait de communiquer, qui nous reliait. J'ai frappé mon cousin, j'y ai mis toute ma frustration. J'ai tourné en rond 2 minutes dans ma chambre qui soudain m'a paru trop petite, j'étouffais ici. Alors, j'ai pris mon masque, mis mes baskets, et ai marmonné "je pars faire un tour" à Helen. Je ne voulais pas passer devant sa maison, j'ai donc couru dans le sens inverse, aussi longtemps que mes poumons me le permettaient. 

Je me suis arrêtée qu'au parc, pour me poser sur un banc pour reprendre mon souffle. Ça faisait un bien fou, je me sentais presque bien. J'ai croisé un couple qui promenait son chien et un vieux pépé qui distribuait du pain aux canards du lac. Ma respiration était devenue plus calme, je respirais à nouveau, je me sentais presque bien, je suis donc retournée chez moi. 

De retour chez moi, j'ai d'abord croisé mon père qui comme tous les jours, qu'il vente, pleuve, neige, vient chercher le courrier dans notre boîte aux lettres. Il m'a tendu quelque chose qui était pour moi, surement un dessin d'Estelle à vue d'œil (c'étais presque devenu un rituel entre nous). 

Je suis montée dans ma chambre et me suis assise sur le bord du lit pour ouvrir son cadeau. Elle avait représenté deux fenêtres qui se faisaient face, d'un coté Percy et de l'autre moi. Je ne m'étais pas rendue compte que je pleurais jusqu'à qu'une goute tache le dessin. Il était magnifique comme d'habitude, cette petite était douée, mais j'avais encore tout gâché. J'essuie mes larmes d'un revers de la main. Bon sang, je ne pleure jamais, encore moins pour un garçon. Je détache mon regard du dessin pour penser à autre chose, mais mes yeux tombent sur l'assiette avec un cookie bleu de Sally posée sur mon bureau. Il me manque déjà ...

Les deux jours suivant, la colère est revenue. Je lui en voulait, tellement, constamment. Si bien qu'Helen m'a grondé lorsque, de mauvaise humeur, j'avais mal parlé a son fils. Et j'étais encore plus en colère car pour la première, elle avait raison de me gronder. Je voulais l'oublier, oublier sa tête, son sourire, ses yeux, son rire, tout oublier mais c'est impossible quand tout me rappelle lui, de la couleur du t-shirt bleu des jumeaux à la photo d'une algue dans mon manuel de Svt (A/N: encore une matière plus que nulle).

Le quatrième jour, j'ai fallu pleurer en écoutant "Afterglow" d'Ed Sheeran. Alors là stop, il ne pouvait pas m'enlever mon sommeil, ma joie de vivre ET mes chansons. Mais je ne pouvais faire le premier pas, encore un de mes supers traits de charactère, je tiens trop à ma fierté. Le problème, c'est que lui aussi. 

Le cinquième jour, mon petit déjeuner m'a écœuré, rien que l'idée d'avaler une tartine me donnait envie de vomir. Dieu merci, on était vendredi, alors je n'avais qu'un denier jour de visio avant de pouvoir regarder toute la saison 4 de Friends (c'est une des seules choses qui me fait encore rire). Mon dernier cours était français : ma prof parlait comme toujours dans le vide. Depuis mon bureau, je voyais les rayons oranges du soleil entrer dans ma chambre. Une des nombreuses choses qui me manquaient, c'était de voir les couchers de soleil. J'ai toujours adoré cela, et je lui en voulait de ne plus pouvoir les regarder. J'avais toujours peur de croiser son regard ou de le voir à chaque fois que je jetais un coup d'œil par la fenêtre.  

Joey allait laisser Chandler sortir de la boîte lorsque mon père a toqué à la porte. Il était presque 18 heures, c'était surement du courrier. Il m'a tendue une lettre avec juste marquée "pour Annabeth Chase". Il n'y avait pas mon adresse dessus. Et soudain je ne sais pas pourquoi, j'ai su que ça venait de lui. C'étais la première fois que je voyais son écriture, elle était un peu tordue, presque hésitante, mais ... attachante ? J'ai ouvert l'enveloppe, elle contenait une lettre. 

À 8 mètres de toi (percabeth fanfiction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant