Le reste de l'après-midi est agréable. Sous les nombreux parasols installés pour l'occasion, les jeunes gens discutent de tout et n'importe quoi. Que ça soit de sujets très sérieux ou d'autres beaucoup plus légers.
— Léopold, raconte-nous l'Amérique ! Lui demande joyeusement Betty.
— C'est un continent fascinant. Les Américains ont très vite adopté leur propre culture avec des habitudes totalement différentes des nôtres. New York est une ville fascinante, pleine de vie, grouillante de monde.
— C'est un peu comme Londres ?
— Londres mais en dix fois plus grand.
Léopold continue de parler avec une grande passion des États Unis. Il a l'air de s'y plaire. Ama participe aussi. Elle parle des nombreux endroits qu'elle a visité. Rose est pendue à ses lèvres. Des jolies lèvres au passage. Elle n'a pas retiré le grand chapeau jaune orangé qu'elle avait. Assise sur une chaise, elle domine de par sa taille, tout le monde.
— Et vous Rose, vous avez déjà voyagé ? lui demande Ama.
— Euh non pas vraiment, mais mon père oui. Il est botaniste.
— Oh vraiment ?
— Et le plus drôle dans tout ça, c'est que Rose n'aime pas les fleurs. Ajoute Léopold. Ama, affiche un sourire amusé et se retourne vers Rose.
— Étonnant pour une femme qui a le prénom d'une fleur.
Rose rougit d'un seul coup. Sa peau claire à tendance à prendre des couleurs vives quand elle est gênée. Sa timidité parfois maladive n'est tellement pas discrète. Elle se met un peu en retrait, pour écouter les discussions animées par Léopold et Ama. La jeune invitée à l'air très à son aise et Rose comprend très vite que ce n'est pas la première fois qu'elle vient ici. En milieu d'après-midi, Rose remonte dans des appartements pour écrire une lettre à son père. La lettre n'arrivera pas avant plusieurs semaines mais elle le rassure en lui disant qu'elle est bien arrivée à Londres et qu'elle passe du bon temps auprès des Ascott. Elle demande aussi des nouvelles de ses sœurs mais aussi de Hans, son plus jeune frère qui est malade. Depuis son enfance, il a une santé fragile et est souvent hospitalisé à Francfort. Elle n'a pas pu lui dire au revoir avant de partir. Elle joint à sa lettre, un haïku qu'elle a composé après avoir visité la chapelle. L'endroit paisible lui a donné envie d'écrire quelques lignes.
Le repas du soir arrive très vite. Anne qui s'est faite discrète toute la journée revient pour la toilette de Rose. La jeune domestique a retiré sa robe grise pour quelque chose de beaucoup plus coloré.
— Votre bain est prêt, madame. Les dernières valises sont arrivées avec vos robes du soir. Laquelle préférez- vous préférez ?
— Quelque chose de coloré ou de bleu. Lady Ascott affectionne particulièrement cette couleur.
— Le rose vous irait mieux.
Rose observe les différentes robes en sequin et en soie. Un peu trop léger pour ce soir alors elle va opter pour une robe rose en soie avec des motifs en fil d'or. Une pièce unique qui a été faite à la main. Soucieuse de ne pas tomber malade, Rose prend un petite veste assortie à cette robe.
— Est ce que vous pouvez me coiffer, Anne ?
— Très bien.
La dame de compagnie s'installe près de Rose et commence à lui tresser sa longue chevelure avant de faire un chignon bas. Pour égayer le tout, un bandeau en perle et plume.
— Vous êtes vraiment belle, Madame. Passez une bonne soirée.
— Je demanderai à ce que l'on vous fasse monter un plateau.
VOUS LISEZ
Rose n'aime pas les fleurs
Historical FictionRose n'aime pas les fleurs. Elle les déteste. Pourtant, elle a le prénom d'une fleur. Lors d'un voyage chez sa tante dans la campagne britannique, elle va faire la découverte de la plus jolie des fleurs.