4.b La mauvaise période infantile

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*Même étant petit, quelque soit la situation de la famille ; on connaitra toujours et on s'en souviendra toujours...*

*Quelques mois après...
Toujours dans cette même situation de chômage, les choses avaient totalement changé et cela se faisait maintenant ressentir dans tous les domaines; le loyer, le budget familial tout commençait à chuter et le risque qui se pointait à l'horizon fit surface en dépit de tout, celui du déménagement, nous avons eu à déménager d'une villa à un studio, Quelle chute!!!.
Gamin que j'étais du haut de mes dix ans, j'avais une certaine compréhension de la situation actuelle.
Nous sommes allés habiter dans un des quartiers les plus peuplés un quartier du nom des Parcelles Assainies, loin de mon école, loin de mes camarades de classe et de mon lieu de confort; je me rappelle encore que ma mère nous réveillait très tôt le matin vers 5h moi et mes trois soeurs (Ari,Shoupi,et Fosia), pour nous préparer à aller à l'école et au retour par manque de moyen de transport, on parcourait des kilomètres...
Ce quartier brouillant dont tout y régnait à fond (le vol, l'ambiance, la vie de rue), un quartier qui a enlevé en moi une certaine vie de bourgeoisie, moi qui était habitué à passer la majorité de mon temps à la maison hee bien j'ai commencé à les passer à l'extérieur avec des amis...
Dans ce studio, des parcelles Assainies, nous tous y habitions, j'ai encore ce souvenir comme si cela datait d'hier, un souvenir ou je partageais mon lit avec mon père et ma mère tandis que mes soeurs et frères dormaient au salon puisque ce studio on l'avait séparé par un rideau  sauf Weah qui alla habiter à l'église.
Mon père de son côté perdait tout espoir dans ce pays, se voyant ne point être à la hauteur de nos attentes dans tous les domaines, lassé de frapper à toutes les portes des entreprises pour du travail...
La vie a Dakar nous avait bel et bien changé de visage, par là, je découvrais la face d'une vie sans emploi, sans moyens financiers en quelque sorte.
A Dakar lorsque je partais à l'école, on avait ce système de deux gons( étudier jusqu'au soir pendant deux rotations de 7h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h)
Et moi qui habitait loin était obligé de rester à l'école soit de chercher ou aller me reposer.
*Un certain  jour à l'école pendant la pause avec ce visage pensif que j'avais, un de mes camarades Sidyia Ndoye m'approcha.
Sidyia : hee Ephra, qu'est ce qui ne va pas t'as l'air ailleurs là ?
Moi: Non c'est rien frérot, t'inquiète
S: Je te connais boy, dis moi ce qui ne va pas
Moi: Non ça va je te dis
*Ce gars il ne laisse jamais l'affaire toujours entrain d'insister.
S: D'ailleurs je te ne te vois plus dans le quartier ces derniers temps, tu es devenu rare, pourquoi?
M: (fuyant son regard, en donnant une réponse courte) au fait on avait déménagé...
S: Et vous êtes maintenant ou?
Moi: Nous sommes aux parcelles Assainies unités 25
S: depuis quand toi aussi? Pourquoi tu ne me l'avais pas dit, ma mère me pose toujours des questions à propos de toi et moi je me dis peut-être qu'on t'avais privé de sortir.
Moi: Quelques mois déjà, L'essentiel, suis vivant c'est pas cela ?
S: Et tu fais comment à la sortie vue que vous êtes maintenant loin? Ne me dis pas que tu rentre jusqu'à la maison?
Moi: Non, je reste en classe
S: (surpris par la réponse) Quoi? Mais toi vraiment, tu vas commencer à venir à la maison; d'ailleurs à la sortie je vais en parler à maman et dès demain tu commencera à venir chez nous...
Moi: frère moi j'ai honte de ta famille boy
S: T'inquiète on va pas te tuer, MDR!!!
M: MDR!!!, merci frère
S: Nio far boy,( on est ensemble boy)
*Quelques instants après s'amena un de mes amis Daouda très provocateur ce type...
Daouda: Heee les amis vous parlez de moi là ? (Avec ce ton de comédien qu'il aime employer)
S: Tu as maintenant de longs oreilles je vois?? MDR!!!
D: Mdr!!! Donc j'ai raison
M: On parlait de la chicote que tu avais reçu par Mr Diaw quand tu étais au tableau.
(Tous les deux on se mit à rire aux éclats)
D: Boy ce n'est pas gentil hein; je vous jure que ce type je ne l'ai jamais aimé, c'est comme s'il venait en classe pour moi.
M: C'est juste que t'es nul en calcul frère avec cette grosse tête que tu as, voilà !
*Nous fûmes interrompus par la sonnerie qui annonçait la fin de la récré et tous nous rejoignons nos classes pour les cours jusqu'à la sortie pour la maison...

Avec le temps, je ne parvenais pas à m'habituer de manger chez cet ami mais avec le temps, sa famille m'a été d'une aide capitale et sa mère manifestait un grand amour à mon égard me mettant au même rang que ses enfants et jusqu'à la fin de l'année scolaire cela en était ainsi. Dans la vie, il y a des rencontres,des moments qui demeurent toujours inoubliables moi qui était l'enfant de la villa, me retrouve dans un studio partageant la nourriture avec tous les membres de la famille et de jours et jours, la souffrance devenait de plus en plus accrue...
Arriva le jour ou le changement devait s'opérer vu les circonstances et les temps auxquels nous passons, nous étions obligés de changer de vision; abandonner ce qu'on a aimé pour s'habituer à ce qu'on a jamais connu ou ce qu'on a eu à oublier en quête d'une stabilité, d'un équilibre dans ces domaines... Le fameux retour

Mon parcoursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant