Le macho pris au piège

Chapitre 10 _ Socialisation...?

Je ne suis pas antisocial, je suis anti certaines personnes.

Inconnu.

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Il y'a un moment dans la vie d'un ado, où il est inéluctablement primordial de faire des choix difficiles. Et le plus souvent, il arrive que certains de ces choix soient spontanés et d'autres, imposés. Mais pour un adolescent de dix-sept ans, il n'y a sûrement rien de spontané, tout depend de son entourage social et physique. En gros, tout ça n'est qu'une aimable façon de dire que les adolescents n'ont pas vraiment d'autonomie.

Bon, il est nullement nécessaire de généraliser le cas, disons mieux que c'est moi qui n'ai pas vraiment d'autonomie en ce moment. Et ça, c'est extrêmement horripilant pour un anticonformiste que moi. Il est clair que je déteste être assujetti et ça, tout le monde l'a déjà bien remarqué. Toutefois, ça ne semble pas vraiment être le cas de la charmante chieuse qui me sert de proviseure. Il faudrait bien que je fasse quelque chose pour lui faire rentrer ça bien profond dans sa petite tête écervelée, à elle aussi.

Bon! Là, je crois que je dépasse un peu les bornes. Une chieuse, ça oui, elle l'est, mais écervelée, sûrement pas. Diplômée de Stanford avec mentions honorables, elle a enseigné dans diverses grandes universités du genre: Harvard, Columbia, Yale, etc. Donc, elle est peut-être tout, sauf une idiote, ainsi je lui dois le respect. Mais je risque aussi de péter un cable si elle n'arrête pas de m'emmerder, comme à son habitude.

__ Comme je vous l'ai déjà dit, c'est dans votre intérêt d'agir ainsi, m'annonce t-elle. Sinon, c'est sûr qu...

Et voilà, elle ne s'arrête pas. Elle est là avec sa gueule d'ange d'un brin démoniaque, elle persiste à vouloir me convaincre, ou du moins, m'ordonner à renouveler mon statut social. Mais je suis bien comme je suis, moi, je n'ai certainement pas besoin de changement dans ma vie et surtout pas d'ordre sociologique. Par conséquent, elle perd carrément son temps.

Ça fait près de vingt minutes qu'elle m'a interpellée, me sortant d'un cours aussi ennuyeux que cette discussion que j'entretiens avec elle en ce moment, enfin, de son monologue, je dois dire. Parce que depuis que je suis venu, je n'ai sorti qu'à peine deux mots, contrairement à elle qui n'arrête pas de parler encore et encore, elle me fout concrètement la nausée. Surtout qu'elle ne parle que de socialisation.

On dirait que je suis en plein cours de sociologie et c'est chiant à mourir.

D'une part, il y a elle qui veut que je m'intègre plus profondement dans l'environnement du lycée, que j'aie une vie sociale pleinement auréolée et que mes heures en-dehors des cours soient particulièrement très bien garnies en activités juvéniles ou merdiques, en d'autres termes. Et de l'autre part, il y a moi qui ne cherche qu'à rester et demeurer seul dans mon monde incompris, éviter toute sorte de contact avec tous ces casse-couilles qui me servent de camarades au lycée, ainsi que m'abstenir de leurs activités aussi factices soient elles. Enfin, mon but principal c'est de trouver la paix et la sérénité.

Ce que ma chère proviseure ne peut malheureusement pas comprendre.

__ Mr Stark, m'interpelle t-elle, me faisant sursauter un peu, vous m'écoutez au moins?

__Euh oui, oui! Biensur que oui. Je vous écoute, je mens sans scrupule.

__Très bien, répond t-elle, sceptique. Bon! Alors?

__Euh! Alors? Je répète crédulement, ne sachant pas du tout de quoi elle parle.

__C'est ce que je pensais, souffle t-elle d'exaspération, donc vous ne m'écoutiez pas.