Chapitre 1 _ Les aveux

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" L'extrême fatigue est la meilleure longueur d'onde pour faire jaillir les vérités tues, les aveux empêchés. On ne devrait parler que dans cet état limite, où la force laisse à la faiblesse, le soin d'être plus forte qu'elle.

Yann Moix -

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Lorsqu'on fait allusion à un gars populaire, on pense fort souvent que c'est un gars qui est dépourvu de conscience, qui est très bien entouré, qui est grave stylé, qui a un corps qui fait rêver, qui attire avidement toute sorte de femme et le plus important, qui a le respect de tous.

Du moins, c'est ce qu'on voit le plus souvent dans les films.

Eh bien moi, je suis tout le contraire. Je me suis jamais imaginé être ainsi un jour, d'ailleurs. Moi, je suis plus le genre à être toujours seul, à avoir une conscience vraiment trop active à mon goût, à faire fuir les filles, à avoir vraiment, je dis vraiment besoin de conseil vestimentaire. Malheureusement, je ne fais pas partie des mecs qui sont des exemples à suivre, alors là, pas du tout. En outre, ils me le rappellent tous les jours, chaque jour qui passe c'est un cauchemar qui se met à jour.

Mon plus grand supplice se trouve ici, dans ce lycée. Depuis que j'y suis rentré, je regrette chaque jour mes années précédentes au collège, au moins là-bas, ma vie était paisible. Cependant, ici, je m'étouffe, on m'étouffe et je ne sais malheureusement pas comment me sortir de là. Depuis que je suis ici, il y'a pas un jour qui passe sans qu'on ne me donne pas l'impression d'être de la merde, que dis-je, ils ne me donnent pas que l'impression, pour eux c'est ce que je suis, de la merde.

Je suis ici depuis presque deux ans, deux ans de misère, de malheur et surtout d'emmerdes, à croire que ma tête est marquée "venez me faire chier" dessus. Lors de mon premier jour ici j'ai cru que j'allais y passer les plus belles années de ma vie, au lycée tout est possible, c'est ce que ma mère m'avait dit la veille, la pauvre. Elle n'a aucune idée de tout ce que je traverse ici, les humiliations, les déceptions que j'accumule de jour en jour.

Elle ne le saura peut-être jamais, je n'ai pas envie de l'inquiéter pour ça, ce n'est pas de sa faute si son fils n'est qu'une sombre merde. Elle mérite mieux que de faire partie de cette grosse pagaille que l'univers a mis sur mon chemin. Je dois tout encaisser pendant quelques années de plus, ensuite tout sera terminé, une nouvelle vie s'offrira à moi et toute cette merde sera derrière moi.

D'habitude, lorsqu'il y a des soirées, je n'y vais pas, ce n'est pas comme si j'étais invité non plus. Je ne suis pas le genre de mec qu'on invite à des fêtes, je suis celui qu'on forcerait sûrement à ranger les désordres après, mais aujourd'hui pour la première fois, j'ai vraiment envie d'y aller, tout simplement parce qu'elle, elle y va.

Je sais que ça fait sûrement cliché qu'un mec aussi banal que moi soit secrètement entiché d'une fille aussi magnifique qu'elle, mais c'est pourtant le cas. Cette fille est l'incarnation de la beauté, enfin pour ma part. Elle n'est peut être pas la plus belle femme du monde pour certains, cependant, pour moi elle est bien plus que ça.

En plus, elle est aussi éblouissante à l'intérieur qu'à l'extérieur, c'est sa personnalité qui me rend complètement dingue d'elle. Elle n'est pas comme toutes ces autres filles qui se pavanent presque toute nue pour attirer l'attention de la gent masculine, elle n'a pas besoin de ça, ça se fait tout naturellement. Elle est loin d'être superficielle, bien au contraire, c'est une fille vraiment très simple et elle ne juge pas les gens selon leur apparence.

D'ailleurs si c'était le cas, elle ne se serait jamais liée d'amitié avec moi. D'autant plus que je n'ai rien d'un mec interressant et très franchement, je ne vois pas pourquoi on voudrait être proche de quelqu'un aussi insignifiant que moi. Elle est certainement la seule qui trouve ça normal, qui me trouve normal.

Le macho pris au piègeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant