Dans la fleur de l'âge

Le Choix : La Pression Ou La Patience

Depuis 2 ans, il se considère dans la fleur de l'âge. Il aura 25 ans bientôt et il vit encore chez son père.
Les erreurs de sa jeunesse ont déjà commencé à lui rendre la vie amère.

Heureusement peut-être, c'est un jeune qui a accepté de porter ce fardeau, mais qui refuse néanmoins de se laisser écraser par le poids de celui-ci. Il est confiant que sa vie peut changer de tournure, il en a la foi, et il est déterminé à faire ce qu'il faut, tout ce qu'il faut pour qu'il en soit ainsi.

Il est déterminé, peut-être un peu trop même, tout excès nuit dit-on.
N'est-ce pas son plus gros souci ? Sa détermination a fait naître en lui de trop grandes attentes à son égard ; en fait, il s'en veut d'avoir foiré son plan initial ainsi que celui de son paternel, le poids de l'âge commence à se faire ressentir et sur la balance avec ses attentes initiales, sa situation sociale et financière, il y a gros déséquilibre, selon lui.
Le poids de l'âge ? À 25 ans ? Est-ce possible ? À cet âge, n'est on pas encore jeune, assez jeune pour vivre de façon spontanée, et commettre des erreurs ?
Il n'entend pas les choses de la même oreille : car à 25 ans l'on peut se présenter aux présidentielles selon la constitution congolaise (Brazzaville).

Certains d'entre vous pourraient s'y retrouver, il serait peut-être préférable de nous épargner tout le tralala qui se passe dans la tête, dans le cœur, les insomnies, les remises en question etc.
Chose certaine, c'est difficile à encaisser : 24 ans chez ses parents, quand on a eu un avenir prometteur, ayant travaillé dès l'âge de 17 ans, et ayant vécu à l'étranger pendant 3 ans.

Il est à bord d'un bus, en chemin pour aller rencontrer quelqu'un de cher, lui offrir un cadeau. Il est heureux d'offrir ce cadeau. Il a de la foi, il croit au karma, il apprend à donner, à faire plaisir à son entourage, ceci n'est que détail...

D'abord un homme bien âgé, on pourrait lui donner 54 ans, monte et s'installe deux sièges devant lui, et un jeune homme, du moins plus âgé que notre protagoniste d'au moins cinq ans monte aussi, et s'installe quelques centimètres à sa gauche, la loi exige 1 mètre de distanciation physique à bord des transports en commun, mais vous savez, 1 mètre ou 80 centimètres, c'est pareil en Afrique !
Le bus est sur le point de quitter "l'arrêt de bus", qu'un très court dialogue s'engage entre l'homme âgé devant et le jeune à gauche derrière. Il a suffit de quatre phrases et d'un hochement de tête pour enseigner une leçon de vie à notre ami.

« Alors comment ça va de l'autre côté ? » dit le vieil homme depuis son siège.
« Pas mal en tout cas » lui répond le jeune à l'arrière.
« Et le deal tu l'as lancé ? Tu sais, tu dois t'accrocher et ne pas abandonner, c'est ainsi qu'est faite la vie.» ajoute le vieux.
Le jeune homme derrière a à peine souri, hoché de la tête, tentant de sortir des mots de remerciement.
  « Ndzoko a lembaka mino na yé té » le vieil homme fini avec ces quelques mots en lingala, une langue parlée au Congo, un discours qui en Français pourrait être traduit : l'éléphant ne se lasse pas de ses dents (ses défenses).

J'ignore ce que vous apprendrez de cette conversation, mais voici ce que notre protagoniste a réalisé : l'homme à côté de lui était bien plus âgé que lui, mais tout comme lui, il est de ceux qui se cherchent, se battent, pour se créer un lendemain heureux. Peu importe l'âge que l'on a, la vie est ainsi faite, on se bat et un jour on réussi.
La différence entre ceux qui réussissent et ceux qui échouent c'est que l'échec est en réalité le résultat de l'abandon, car dans le combat de la vie, la victoire attend patiemment tous ceux qui feront des efforts fidèlement, et qui patiemment poursuivront le chemin vers le succès.
Chaque jour, vous avez, nous avons le choix entre : succomber à la pression et abandonner, ou détourner nos regards de cette pression, et choisir de poursuivre patiemment le chemin.

« Une petite impatience peut ruiner un grand projet » Confucius