Recueil d'OS

Hannigram

-Abigail !?

Celle-ci regardait Will effrayé, les yeux larmoyants.

- Je ne savais pas quoi faire, donc j'ai fait ce qu'il m'a demandé de faire.

Will baissa son arme.

-Où est-ce qu'il est Abigail ?

Le regard de celle-ci brilla avant de se poser derrière l'épaule de Will. Il se retourna lentement, les émotions se mélangeant.

-Tu m'avais dit que tu partais.

        Les émotions prenaient de plus en plus de place dans l'esprit de Will, sa voix tremblait. Hannibal se tenait droit devant lui, fatigué et couvert de blessures. Will savait qu'il l'avait trahi et il s'en voulait, il n'y avait aucun doute.

-Nous ne pouvions pas partir sans toi, lui affirma Hannibal.

        Hannibal vit une lueur passait dans le regard de Will, sans qu'il puisse le déchiffrer. Hannibal se sentait trahi car Will savait qui il était, ce qu'il avait fait et il avait cru l'espace d'un instant que quelqu'un sur cette Terre l'avait compris. D'autant plus que c'était Will, son Will. Il s'était sentit accepté et maintenant que la vérité lui éclatait au visage, il avait honte, oh oui qu'il avait honte. Il s'était fait avoir par le jeu de celui-ci, lui le grand Hannibal Lecter.

        Hannibal posa sa main sur la joue de Will et la caressa de son pouce. Il l'avait blessé, alors il avait décidé qu'il allait lui faire la même chose. Will ne put voir l'objet tranchant brillait sous la lumière de la cuisine que la douleur lui vrilla l'abdomen. Il gémit de douleur. Hannibal venait de l'ouvrir. Le sang coulait à flot et tombait sur le sol carrelé de la cuisine. Will s'accrochait au bras d'Hannibal, la douleur étant insupportable, les larmes tombaient sur ses joues. Hannibal le serra dans ces bras, cachant ainsi son visage et ses larmes qui menaçait de tomber sur ses joues. Will aurait dû le suivre.

-Rien ne sera plus comme avant, il lui caressa les cheveux les yeux rouges, est-ce que tu comprends Will.

Celui-ci se noyait dans la douleur, mais malgré ça il secoua la tête.

-Abigail avait une place dans ton monde, de même que toi tu en avais un dans le mien.

           Abigail se figea sur place, les larmes ruisselaient sur ses joues, le souffle erratique. La scène qui se déroulait sous ses yeux lui brisait le cœur, tout comme ça l'effrayait. Will tremblait dans les bras de ce qui était auparavant son ami, voir plus.

-Tu voulais me surprendre, et je comprends. Il prit une pause, pour stabiliser sa voix. Moi aussi je voulais te surprendre.

           À la suite de ces mots, les jambes de Will ne purent supporter son poids plus longtemps. Il glissa à terre, pleurant. Hannibal quant à lui, se tourna vers Abigail, dont les larmes avaient séché.

-Viens vers moi Abigail.

           Elle s'était résignée, au moment où elle avait vu Will à terre. Elle savait comment tout cela allait se finir et elle n'avait pas peur. À vrai dire, Hannibal avait toujours eu ce don de rendre les personnes à l'aise dans n'importe quelle situation. C'était peut-être pour cela qu'il était un excellent psychiatre. Elle se réfugia dans ses bras, regardant Will. Mais celui-ci ne lâchait pas Hannibal du regard, ayant compris ce qu'il allait se passait.

-Non, ne fait pas ça s'il te plaît.

              Hannibal embrassa le crâne d'Abigail, puis posa la lame sur sa jugulaire avant de la sectionner. Un cri ne put passer la barrière de sa gorge, puisqu'elle essayait de ne pas s'étouffer dans son sang. Will gémit de douleur, que ce soit physique ou mentale. Hannibal la laissa tomber.

-Je t'ai laissé me connaître, me voir, c'est un cadeau rare Will mais tu n'en as pas voulu. En revanche tu as cru pouvoir réussir à me faire changer.

- Ne l'ai-je pas déjà fait ?

Le regard d'Hannibal changea, il se baissa à sa hauteur, une fine larme coula de son œil.

-Fermes les yeux et lâches prise Will

           Il se releva. Abigail gisait dans son propre sang, luttant pour rester en vie. Will rampa jusqu'à elle, posa une de ses mains sur sa gorge espérant que cela pourrait lui faire gagner ne serait-ce que quelques minutes de plus. D'ailleurs il pouvait sentir sa tête tournait de plus en plus vite et son regard s'obscurcirent. Sa dernière pensée alla pour Hannibal, qui venait de sortir de la pièce avant que sa tête retombe mollement sur la flaque de sang et que ses yeux ne se ferment.

            Will se réveilla le souffle court, désorienté. Il regarda autour de lui, ne reconnaissant pas la pièce. Il sentit un bras sur sa hanche et seulement il se souvint de la situation. Lui et Hannibal avaient sauté de la falaise. Ils s'étaient retrouvés deux ans après le Drame, et s'étaient enfuis ensemble en Italie. Will se leva discrètement, sortit de leur chambre et traversa le salon. Il ouvrit les anciennes et élégantes portes faites de bois et de verres. Il s'avança sur le balcon et regarda la vue qui s'offrait à lui. En bas se trouvait une route qui s'éloignait à travers les collines. En face de lui, se trouvait la mer Tyrrhénienne, éclairée par la pleine lune. L'odeur de la mer salée navigua jusqu'à ses narines et il ferma les yeux, souriant. Un bras s'enroula autour de son abdomen et une tête se posa dans son cou. Le silence régna encore quelques instants, avant que Will ne réponde à sa question silencieuse.

-Juste un mauvais rêve. J'avais besoin de prendre l'air.

-hum.

            Hannibal soupira. Il se doutait de quel rêve il parlait. Il lui arrivait aussi de faire, le même. Sa main passa sur la cicatrice de Will. Il ne pouvait pas dire que ce qu'il lui avait fait subir ne l'avait pas atteint. C'est faux. Il avait ressenti des remords, pour la première fois. Il s'était excusé de mille façons, à ça façon bien-sûr. Maintenant tout cela était derrière eux. Il ne pouvait pas promettre une vie normale à Will, à cause de qui il était. Mais il pouvait, tout de même, lui promettre des petits moments de bonheur car il ne s'avait pas comment tout cela allait finir. Il releva sa tête pour regarder une dernière fois le magnifique paysage et embrassa la joue de Will, avant de l'entraîner à l'intérieur. 

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Un petit Hannigram pour le premier OS, j'espère que vous avait apprécié. S'il y a le moindre fautes n'hésitez pas à me le dire.