Cher journal...

15 2 0
                                    

Cher journal, je me sens terriblement seule. Et j'ai peur, très peur. Je ne vois rien, je n'entends rien, mais je sais qu'elle est là, tapie dans l'ombre, et qu'elle attend. Qu'elle m'attend. Je pleure. Enfin, je pleure dans ma tête, mon corps ne réponds plus. J'ai fait une connerie, une putain de connerie qui va coûter cher, et je ne parle ps que d'argent. Je ne sais même pas pourquoi j'ai fait ça, l'adrénaline, surement. 

Mais pourquoi suis-je aussi impulsive ? Franchement je m'exaspère. Il en faut tellement peu pour que je me mette dans une colère folle. Un mot, un seul petit mot et me voila en proie à mes démons. Et dire que ça aurait encore plus mal finir. Je suis tout de même assez fière de moi, j'ai du lui casser le nez, enfin, si j'en crois le craquement sonore qu'il a émit. Je ne pensais pas avoir assez de force pour faire ça.

Mais bon, je me suis enfuie en courant comme une lâche et me voila je ne sais où. Pour ça, je ne m'en veux pas trop en fait, les gens comprendront bien que je n'allais pas rester sur place à me vanter d'avoir cassé le nez de l'héritier de la couronne du plus puisant royaume de la planète. 

Je sais ce que vous allez dire, elle est folle, pourquoi elle à fait ça, bla bla bla. Il m'a manqué de respect. Et je ne supporte pas qu'on me manque de respect. Le pire dans cette histoire, c'est que je savais très bien que cette soirée n'allait pas bien se passer, je le sentais depuis l'arrivée de l'invitation. Je ne voulais pas y aller, mais, encore une fois je n'ai pas eu le chois. Ce sont mes parents, ils m'y ont forcé et comme on ne dit pas non à des ambassadeurs... bah si en fait, on peut leur dire non, c'est ce que j'ai fait et voila ou j'en suis... Bref... J'aime pas cette vie.

Je sais que beaucoup m'envient je suis riche, j'ai un avenir, et j'ai le prince. Oui, ce même prince à qui j'ai explosé le nez. Mes parents veulent que je l'épouse mais c'est hors de question, il est prétentieux et ennuyeux à mourir. Sauf quand il a bu, non, là, il est violent et exécrable. Comme ce soir, C'est aussi pour cela que je suis partie, parce que j'avais peur qu'il se venge.

Et me voila ici. Même si "ici" est un bien grand mot. Je ne sais pas ou se trouve ce "ici". J'ai fui en direction de la forêt. Je ne savais pas qu'il y avait une faille. Une faille profonde, si j'en juge par la longe chute que j'ai fait avant de m'écraser contre le sol. C'était tellement agréable de tomber. On se sent tellement libre. Pendant quelques instants, on vole. Je sentais les pans de ma robe danser et mes cheveux se libérer des litres de laque dont mes femmes de chambre m'ont aspergées.

Cher journal, j'ai peur. Peur de mourir. Je sens que la vie va bientôt me quitter, mon sang est en train de s'écouler doucement par l'arrière de mon crâne. Mais je suis trop jeune pour mourir, j'ai encore tellement de choses à apprendre, tellement de belles régions à découvrir, j'ai des rêve à réaliser, des personnes à aider et une famille à fonder. Je suis trop jeune pour mourir. 

Cher journal, je me sens seule, je sais que cela peut paraître déplacé de dire cela alors que j'ai toujours fui les hommes, mais, ce que vous ne comprenez pas, c'est que ce ne sont ps les hommes que j'ai fui, mais l'hypocrisie qui émane de partout. Surtout dans le cercle central, là ou les familles comme la mienne vivent. Cette hypocrisie qui nous fait croire que nous sommes parfaits, qui fait mentir les hommes. Il n'y a que les enfants qui sont épargnés, mais les enfants grandissent.

Cher journal, j'ai besoin de ton aide...
Cher journal, je sens que je sombre...
Cher journal, elle arrive, elle me veut mais moi je ne veux pas...
Je n'ai pas le courage de l'affronter...
Aide moi je t'en supplie...

La panique m'envahit...

Je veux bouger, je n'y arrive pas...

Elle est de plus en plus proche...

Non...
S'il vous plaît...
Laissez moi encore un peu de temps...

Vous ne voulez pas ?
Cher journal aide moi

Aide moi...

Aide moi...

Aide...

Moi...

Je...

T'en...

Supplie...

Je vole, je vole. Plus de peur, plus de solitude, un profond soulagement mais une tristesse immense... Je suis désolé, je n'ai pas eu la force de continuer.
Cher journal, je t'abandonne.

Pardonne moi.

InspirationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant