Chapitre 1

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"Everything is better when you decide you don't care"

J'ouvrais les yeux sur ce plafond blanc comme chaque matin depuis que je pouvais me le rappeler. Mon corps se sentait vide, faible comme chaque matin depuis des années. C'était une journée comme toutes les autres qui débutait. J'étais seule, il devait être plus de 10h et comme tous les matins je me retrouvais seule. J'aimais être seule, j'y avais pris goût et de toute façon je ne voulais plus de compagnie depuis plusieurs années maintenant. Je me levai et allai dans la salle de bain pour une toilette rapide. Nous étions lundi 3 octobre et toute ma famille était partie soit au travail, soit à l'école. Je n'allais plus au collège depuis longtemps et n'étais jamais allée au lycée. Les cours à domicile me plaisaient, je n'avais pas à sortir, ni à fréquenter d'autres adolescents que ceux je connaissais déjà. Il ne me restait que ma famille et une amie, rien d'extraordinaire mais c'était déjà suffisant pour moi. Je ne voulais personne d'autre dans ma vie, dans mon quotidien.
Mon reflet dans le miroir me fit faire une grimace et je commençais directement par me passer un coup d'eau sur le visage l'histoire de me réveiller. J'étais pâle, les médecins avaient dit dès le début que ma pâleur était due à ma maladie mais je n'avais jamais aimé cette pâleur. Elle me faisait paraître malade. J'étais malade, mais ça se voyait alors que j'aurais voulu le cacher. Mon frère allait remarquer que j'étais bien plus pâle qu'à l'ordinaire quand il passerait me voir ce midi. Il voudra m'emmener à l'hôpital et s'en suivra une dispute car c'était la dernière chose que je voulais. Ma famille avait eu beaucoup de mal à me laisser seule à la maison, ils avaient peur que quelque chose se passe pendant leur absence. Les premiers mois ils étaient restés à mes côtés mais j'avais fini par les convaincre de reprendre une vie normale.
Je me déshabillais lentement pour prendre ma douche matinale. J'aimais ce moment de la journée, l'eau chaude qui coulait sur ma peau me brûlait légèrement me rappelant que j'étais bien là, vivante et malade. La douche me réchauffait et ne pouvait pas me faire de mal. J'effectuais tous les gestes du quotidien, me savonnant avant de me rincer puis de sortir de la douche italienne pour me sécher. Je me vêtus d'un jogging et d'un vieux pull avant de retourner dans ma chambre. Je ne sortais jamais de ma chambre, pour plusieurs raisons. Je ne voulais pas entrer en contact avec qui que ce soit autre que ma famille, c'était mieux pour ma propre santé mais aussi pour celle des autres. J'étais bien mieux seule dans ma chambre, que dehors avec tous les microbes et les autres personnes qui vivaient une vie ordinaire. Comme toujours la matinée passa vite, j'eus à peine le temps de faire quelques exercices de mathématiques que j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir annonçant l'arrivée de mon frère aîné. Il était midi pile, il n'était jamais en retard.

- Joan ?

Il savait très bien que j'étais là mais il avait pris l'habitude de m'appeler pour vérifier que tout allait bien. Je me levai pour le rejoindre dans la cuisine, ne lui répondant pas. Il avait déjà commencé à préparer le repas même si il savait que je ne mangerai probablement pas. Joe était le grand frère parfait, il s'était toujours bien occupé de moi même avant la maladie. Il faisait juste beaucoup plus attention qu'avant. Mon frère était très imposant de par sa taille et sa musculature. Il avait 26 ans mais ne travaillait pas encore, il poursuivait ces études de médecine comme la quasi totalité de mes frères et sœurs étudiants. Il faisait partie de ces gens doux et gentil qui n'avait de problème avec personne. Je n'avais jamais accepté qu'il gâche sa pause du midi à venir vérifier que j'allais bien mais de ce point de vu mon avis ne comptait pour personne.

- Salut. je lançais.

Il se tourna vers moi pour m'étudier des pieds à la tête. Il le faisait à chaque fois et ça avait le don de m'agacer. Il semblait réfléchir puis il fit remarquer ce à quoi je m'attendais :

- T'es pâle aujourd'hui...

Son visage laissa apparaître un peu d'inquiétude, ma pâleur accentuée du jour ne lui plaisait pas. Je décidais de lui répondre avec idiotie :

La maladie du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant