Introduction

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"Love can destroy your life as it can make it better."

Je fermais les yeux, et laissais les larmes couler sur mes joues. J'étais assise dans le coin de ma chambre depuis des heures, mes genoux repliés contre mon corps, je pouvais enfin me laisser aller. Des jours que je retenais ces larmes, que je voulais paraître forte mais la pression devenait trop grande pour moi. Il m'était impossible de montrer ma tristesse devant ma famille ou même devant mes amis. Personne ne me comprendrait, comme à chaque fois, personne ne pouvait comprendre. Ma vie entière était devenue un chaos, j'étais tombée dans un trou immense et sombre. Je n'arrivais pas à trouver une sortie, et toutes mes tentatives se soldaient par un échec cuisant. J'étais au bout du rouleau et décidais de laisser toute ma douleur s'échapper pour tenter pendant un court instant d'oublier les problèmes qui m'entouraient. Pour que durant un court moment, je ne sente plus ce poids sur mes épaules qui me pesait et m'épuisait. Mes larmes coulaient sans que je ne puisse les arrêter. Maintenant je n'avais plus qu'à espérer que personne ne rentrerait et me découvrirait ici pleurant comme une enfant. Je ne devrais pas pleurer, je ne suis plus une petite fille, plus cette petite fille qui pleurait parce qu'elle était malade sans possibilité de guérir. Non, maintenant j'étais grande et je devais arrêter d'être faible. Je me détestais pour cette faiblesse, mais aujourd'hui rien ne pouvait m'empêcher de me laisser aller, rien ni personne. La situation était trop dure à supporter, à vivre. Ils m'aimaient, et je ne pouvais pas changer leurs sentiments à mon égard. Si seulement les choses étaient différentes, si seulement je n'avais jamais accepté de sortir de ma chambre. Je m'en voulais tellement, mais il était trop tard. La seule possibilité qu'il me restait était de faire un retour en arrière, de fermer de nouveau la porte de ma chambre et de ne plus jamais la rouvrir. Les larmes coulaient encore quand une voix parvient à mes oreilles :

- Tu pleures ?

Je cachais ma tête entre mes jambes sans répondre. J'avais reconnue cette voix et elle était la dernière que je voulais entendre. Mes sanglots ne firent que redoubler en l'entendant. Être seule était la seule chose dont j'avais besoin pour le moment, mais je savais qu'il ne me laisserait pas. J'entendis ces pas sur le parquet de ma chambre. Il avançait vers moi, comme si le trou dans lequel je me trouvais n'était pas suffisamment profond. Je le sentis soudain si proche de moi, je voulais stopper mes larmes mais n'y parvenais pas.

- Joan ? Tu pleures ? Vraiment ?

J'aurais voulu souffler, j'aurais voulu lui hurler de partir. A la place, la seule chose que je pus faire fut de lever la tête pour le regarder droit dans les yeux. Son visage se figea quand il vit mes joues trempées de larmes. Il ne s'avança pas tout de suite vers moi et j'aurais aimé qu'il parte. Je le suppliais intérieurement de partir, de me laisser seule pleurer. Il en décida autrement, il s'assit à côté de moi et passa ces mains autour de mes épaules et me serra fort dans ces bras. Quelque part une partie de moi se sentit rassurée, apaisée. L'autre partie était en colère et voulait le voir partir. Il était très tendre, trop. Je ne voulais pas de tout cet amour, je ne le méritais pas. Je voulais que tout ceci s'arrête, je voulais que tout redevienne comme avant. Mais quelle idée de sortir de cette chambre ! Il me serra plus fort. Je ne pouvais que l'admettre, je l'aimais. Je l'aimais tellement, je les aimais.

La maladie du sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant