Chapitre 6

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Huit mois plus tôt...

- Oui, il aura des séquelles. Mais au moins il n'est plus dans le coma. Vous savez, il a eu de la chance de survivre.

Natan était conscient depuis une semaine. Des bandages recouvraient son corps. Il n'avait pas voulu se voir. Il savait qu'il n'aurait plus jamais la même apparence.

Il n'avait rien pu dire à la police. Il ne se souvenait pas des visages, ni même de la marque de la voiture de ses agresseurs. Il les avait vus, mais pas assez pour pouvoir en faire une description. Il s'en voulait. Il regrettait d'avoir travaillé plus tard, de ne pas avoir garé sa voiture plus proche, il regrettait tout.

Personne n'était venu le voir. Seul son agent était là. Il venait annoncer la mauvaise nouvelle.
- QUOI ?
- Monsieur calmez-vous...
- COMMENT ME CA'MER ? VE FUIS DÉFIGU'É ET EN P'US ON A VO'É MA CA'TE B'EU, PILLÉ ET TOUT CAFFÉ DANS MON BU'EAU ? ET VOUS FOULEZ QUE VE ME CA'ME ? VE SAIS MÊME P'US PA'LER PUTIN !
- Écoutez, je pense que je vais vous laisser...
- F'EST FA ! CAFFEZ VOUS ! V'AI BESSOIN DE PERFONNE !

Il était seul. Plus personne ne venait le voir. Personne, sauf sa voisine de chambre. Une petite fille atteinte de leucémie. Il ne pouvait pas l'envoyer balader, alors ils discutaient.

Ellie, elle s'appelait Ellie.

Il ne lui faisait pas peur, même sans bandages.

Un jour elle lui offrit un joli carnet.
- Qu'est-fe que ve dois faire de fa ?
- Maman dit que lorsqu'on est pas bien, il faut dire aux autres ce qui ne va pas. Mais tu veux rien me dire. Alors je me suis dit que tu voudrais peut-être écrire, et je t'ai acheté ça.

Il avait les larmes aux yeux. Non seulement ce cadeau était très beau, mais les médecins disaient que l'état d'Ellie se dégradait.

- Pourquoi tu pleures ?
- V'adore ton cadeau, il est très voli. Merfi...

Ambre je t'aimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant