Enquête

15 2 0
                                    

- Non mais tu te fiches de moi. Mais est-ce que tu es au moins consciente du risque gigantesque que tu prends ?  me sermonnai Denis.

- Là, il a raison Emilie, affirma Lisa, tu vas vraiment foutre ta carrière en l'air à cause d'un de tes nouveaux caprices ? Je ne te comprends plus depuis avant-hier.

Depuis que je leur avais annoncé que j'enquêtais sur l'affaire Lerman, Lisa et Denis n'arrêtaient pas de me réprimander, comme si j'avais fait quelque chose de mal. Et encore... je ne leur avais pas encore dit que je comptais partir avec eux. Décidément c'était mal embarqué, mais il fallait que je les convainque:

- Mais non, ne vous inquiétez pas. C'est juste une mamie qui a disparu mystérieusement qu'on va retrouver rapidement. Y a pas de stress à avoir.

- Comment ça "on"? s'exclamèrent-ils d'un coup à l'unisson.

- Beh oui, on est une équipe non, vous allez pas me laisser tomber. Si ?

- Alors si tu crois que je vais t'aider, commença Denis, tu te fourres le doigt dans l'oeil ma cocotte. En plus, je suis en vacances dans deux jours. Alors c'est catégoriquement non, non et si t'as pas compris, encore non.

- Je ne veux pas être méchante Emilie, mais... je ne crois pas que ce sois une bonne idée de jouer avec le passé. Ni pour moi ni pour toi. Fais comme tu veux, mais je pense que cette fois je ne te soutiendrais pas. Désolé. 

Après quoi, mes deux amis me laissèrent dans mon bureau et retournèrent à leur travail. J'étais au bord des larmes, je n'arrivais pas à me convaincre de ce qui venait de se passer: ils m'abandonnaient, tout bonnement. Aucun ne sortit de ma bouche, c'était comme si cette enquête avait arrêté ma raison d'être. J'étais totalement confuse, que fallait-il que je fasse ? Partir toute seule ? Retenter ma chance auprès d'eux. Oui, il le fallait, on se connaissait depuis cinq après tout et depuis toujours, ils me soutenaient dans ce que je faisais. Et même si on se disputait souvent avec David, ce n'était jamais bien grave. Alors oui, je ne partirais pas tant que ces deux idiots ne m'auront pas donné leur accords. Cependant, je n'avais pas non plus deux mois pour résoudre cette enquête, alors il fallait que je sois efficace !

Deux jours passèrent... aucun de mes deux proches n'avait encore opiné du chef pour venir avec moi. Je devais relancer la discussion au plus vite car le patron me mettait la pression pour que je commence enfin l'enquête. Mon poste se trouvait dans une situation critique

J'envoyais un texto à notre groupe WhatsApp: 

- Peut-on se rejoindre au parc de Montpellier? J'ai un truc urgent dont il faut que je vous parle !!! Urgent !!!!

- Si c'est pour ton enquête, tu peux toujours rêver ? Je ne veux pas venir, point barre. Arrête de t'entêter c'est non, m'écrit Denis.

- Moi je te rejoins, mais ne te fais pas de fausse joie, je n'ai pas envie de faire cette enquête, même si c'est pour toi. 

- Ok, rejoins moi au café de la place centrale de la ville. Je t'attends. Denis, tu viens si tu veux, je ne te force pas.

Déjà 14 heures, Lisa m'avait rejointe depuis dix bonnes minutes et nous espérions voir arriver cet idiot de Denis. Celui-ci n'allait pas se pointer. Tant pis, en fin de compte, c'était peut-être mieux ainsi, j'avais plus de chance de convaincre Lisa que si il avait été là pour râler:

- Lisa, il faut que tu m'écoutes ! Je ne résoudrais pas cette enquête toute seule, je n'y arriverais pas. Il faut que tu m'aides, tu comprends ? Et tant pis si Denis ne nous aides pas, on peut encore se débrouiller seules. S'il te plait, aide-moi...

J'étais presque au bord des larmes tant je me sentais stupide et inutile, je n'étais qu'une gosse qui avait la folie des grandeurs en vérité.

- Emilie... je comprends ce que tu ressens, ce n'était pas gentil de notre part de te laisser tomber comme on l'a fait. Je ne dis pas que je vais t'aider, mais... je te promets d'y réfléchir en tout cas. Je vois que cette enquête te tiens à coeur et ça me touche de te voir comme ça.

MariageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant