KIMETSU NO YAIBA : Les liens tissés par le temps (Girl Version)

La maison aux tambours

     - Mais qu'est-ce qui se passe ici ? demanda Tanjiro.
Un moineau se posa dans sa main et se mit à piailler des plaintes que le garçon avait l'air de comprendre.
      - J'ai compris, finit-il par dire, On va l'aider !
Il m'expliqua brièvement le discours de l'oiseau et se dirigea vers le lieu de l'agitation, moi sur ses talons. Tanjiro saisit le jeune homme par le col de son haori en lui criant d'arrêter, et ce dernier reconnu le garçon comme présent à la sélection finale.
Je le reconnais. C'est un des candidats admis.
Je me rapprochai de la fille libérée des entraves de son harceleur et commença à la rassurer, lorsque l'hystérique se mit de nouveau à crier.
      - Hiii ! C'est le destin qui cherche à me sauver avec toutes ces jolies filles qui croisent ma route !!!
Il se dégagea de Tanjiro et se jeta à mes pieds comme si sa vie en dépendait.
Ne me touches pas.
      - Toi aussi épouses-moi ! Je ne veux pas mourir avant de me marier ! La fin arrive pour moi alors laisses-moi t'épouser aussi !!!
      - Ne me touches pas ! lui criai en l'envoyant aux pieds de Tanjiro d'un coup de pied dans le ventre.
Le jeune homme s'écroula par terre et continua à crier pendant une bonne dizaine de minutes durant lesquelles je faisais tout pour repousser ses étreintes forcées.
Je vais vraiment finir par devenir sourde si ça continue... En tout cas, ses cordes vocales sont puissantes pour qu'il ne cesse de les user comme ça...
Lorsqu'il se calma enfin et cessa de m'attaquer, il se présenta sous le nom d'Agatsuma Zenitsu. Les corbeaux se mirent alors à crier plus fort la direction de notre prochaine mission et notre petit groupe se mit en route.

Au milieu de l'après-midi, nous aperçûmes entre les arbres d'une forêt une maison. Une pression pesante pris alors place au fond de mon ventre, et je senti deux présences proches d'ici.
Cachés dans des buissons et serrés l'un contre l'autre, deux enfants nous regardaient, les yeux écarquillés.
Ils sont terrifiés...
Tanjiro s'approcha d'eux et leur parla avec son habituelle bienveillance, apaisant leur crainte vis-à-vis de nous.
      - Un monstre est sorti de nulle part alors que nous nous promenions de nuit, raconta fébrilement le plus grand, Il a pris notre grand frère sans même nous regarder et est parti. Notre grand frère a été blessé, on a suivi ses traces de sang jusqu'ici...
Il est blessé ?
Pendant que le garçon rassurait le frère et la sœur, Zenitsu avait la tête tournée vers la maison, une main posée sur l'oreille, et dit soudain d'une voix tremblante :
      - Tanjiro, (t/p), c'est quoi ces bruits d'après vous ? Ça résonne depuis toute à l'heure ; on dirait des tambours...
      - Quel bruit ? demandais-je.
      - Je n'entends rien. compléta Tanjiro.
Soudain, des sons de percussion résonnèrent depuis l'intérieur de la maison, accélérant de plus en plus jusqu'à ce qu'un corps ensanglanté ne soit projeté par la fenêtre au dernier coup de tambour.
      - Ne regardez pas ! ordonna le garçon aux deux enfants.
Je me précipitai vers l'inconnu et m'agenouilla près de lui en le prenant dans mes bras.
      - Tenez bon ! Vous êtes vivant ?! lui criai-je.
Son regard s'était déjà éteint, et sa marque ne brillait plus.
Bon sang...
Tanjiro me rejoignit et nos poings se serrèrent.
On a pas pu le sauver...
      - Tanjiro, (t/p), nous demanda fébrilement Zenitsu, vous croyez que c'est le frère de...
Un cri rauque et de nouveaux bruits de tambour résonnèrent depuis l'intérieur de la maison, interrompant le jeune homme. Mon regard s'orienta vers ces sons, et ma mâchoire se contracta.
Tu vas payer !
Je fermai les yeux de l'inconnu et formulai une prière silencieuse.
Pardon... Je suis désolée...
      - Dites, dit prudemment le garçon aux deux enfants, est-ce que c'est votre...
      - N-non... répondit l'ainé sans nous regarder en serrant très fort sa sœur contre lui, Ce n'est pas lui... Notre frère porte des vêtements orange...
Alors plusieurs humains sont prisonniers là-bas !
Je croisai mon regard avec Tanjiro et me redressai.
Il retourna près des deux enfants et déposa la boîte de Nezuko devant eux.
      - Je laisse cette boîte avec vous, leur dit-il, elle saura vous protéger.
Les petits semblaient décontenancés.
      - Oui, confirmai-je en m'approchant d'eux à mon tour, Vous n'avez aucune crainte à avoir.
Les souvenirs de Nezuko me protégeant ressurgirent dans ma mémoire.
Oui. Aucun doute. Nezuko les protègera.
Après un énième caprice de Zenitsu, nous pénétrâmes dans la maison, là où le soleil ne brillait plus.
      - Tu aurais peut-être dû rester dehors avec les petits, s'inquiéta Tanjiro en me regardant, ton bras n'est pas encore complétement rétabli, tu ne pourras pas dégainer.
      - Je vais m'en sortir, lui répondis-je en massant mon bras, Je ne vais pas vous laisser affronter ce démon sans rien faire. Je peux combattre de l'autre bras.
Le garçon s'apprêtait à ajouter autre chose mais il se figea et cria « Stop ! » en se retournant. Je l'imitai et vis les deux enfants courir vers eux, affolés.
      - Ne venez pas ici ! les avertis-je, C'est dangereux !
      - Mais il y a quelque chose qui gratte dans la boîte ! protesta l'ainé, terrifié.
Tanjiro prit les épaules de la petite fille qui s'approchait de lui.
      - Mais ce n'est pas une raison pour la laisser toute seule la pauvre ! s'exclama-t-il d'un air inquiet, Sachez que j'y tiens bien plus qu'à la vie !
      - Moi aussi. acquiesçai-je et m'approchant des enfants.
Le garçon me regarda, surpris, puis me sourit avec tendresse.
Zenitsu, qui fit une nouvelle crise de panique, se jeta sur moi.
Oh non ! Il ne va pas recommencer !
J'esquivai son étreinte forcée en reculant dans une autre pièce à côté du couloir. À ce moment-là, un coup de tambour retenti, et je me retrouvai dans une grande pièce couverte de griffures gigantesques.
Qu'est-ce que...
D'autres sons résonnèrent et, à chaque fois, le lieu où j'étais changea. Des gouttes de sueurs perlèrent sur mon front, et l'angoisse tapie au fond de mon ventre s'étendit un peu plus au fond de moi. Lorsque les déplacements cessèrent, j'étais dans une pièce vide couverte de sang. Des traces fraîches progressaient vers l'extérieur de là où je me trouvais, et je me précipitai dans un couloir sombre. J'aperçu, au bout de ce couloir, un démon qui était penché sur un corps d'homme et le dévorait. Sa marque ne brillait plus, et ses yeux vides remplis de larmes me regardaient.
      - Hmm... qui vient me déranger en plein repas ?
Le démon redressa son corps et tordit son cou à 180 degrés pour me trouver des yeux.
      - Une fille ? Ça fait une éternité que je n'en ait pas gouté...
Un grand sourire s'afficha sur ses lèvres couvertes de sang, et il se tourna complétement face à moi.
      - Tu es blessée... rallia-t-il en se léchant les babines, et tu m'as l'air très appétissante... Comment vais-je bien pouvoir te dévorer ?
Il se projeta vers moi et leva sa main griffue au-dessus de mon visage. Je balançai le haut de mon corps vers le bas et esquivai l'attaque mais le démon m'entailla la joue. Je dégainai mon sabre du bras (g/d)(nda: gauche ou droit, votre bras qui n'est pas dominant) et tranchai le sien, puis le projeta d'un coup de pied latéral contre un mur du couloir.
      - Eh eh... Pas mal du tout...
Le démon fut pris d'un fou rire nerveux qui me glaça le sang.
      - AH ! AH ! AH ! AH ! AH ! AH ! AH !
Ses yeux tournaient dans tous les sens et étaient injectés de sang. De la salive s'échappa de sa bouche, de plus en plus importante.
      - QUELLE EST CETTE ODEUR ?! cria-t-il entre deux rires hystériques, JE ME SENS TOUT LÉGER !!! QUELLE VEINE !!! J'AURAIS JAMAIS PENSÉ QU'ON TROUVERAIT D'AUTRES RARE-SANG EN SI PEU DE TEMPS !!!
Son bras se régénéra et il se redressa en titubant, comme s'il était ivre.
      - Quelle agréable sensation... Une si petite coupure me fait autant d'effet... Même l'autre rare-sang ne dégageait pas une odeur aussi puissante alors que sa blessure était plus importante... Merci d'être venue à moi petite !!!
Il sauta contre le mur et se projeta vers moi.