L'Étoile du Berger [TERMINÉE]

Chapitre 1

"Le couloir...
Sombre, menaçant...
Le soupir...
Le râle...
Les murs de terre...
La main sur mon épaule...
Je me retourne...
Le visage...
Vide, émacié...
Les yeux vides...
-Rafaël... "

Je me réveillai, hurlant. 

-Ce n'était qu'un rêve, Rafaël, me dis-je. 

Je passai alors une main sur mon visage avant d'aller le plonger dans l'eau.
Les gouttelettes coulèrent doucement sur ma peau et je ne pris pas la peine de les essuyer. M'habillant, je pris soin du collier de pâquerettes que je gardais soigneusement caché sous mon pull.
Je pris mon sac de cours et sortis de l'appartement miteux que j'occupais seul. 

Dans la rue, enfonçant les écouteurs dans mes oreilles, je m'efforçai de faire taire les échos de mon cauchemar;  <<Rafaël...>>.

Ce murmure suppliant, chargé de reproches.
Ce murmure... 

Mes mains effleurèrent le collier de fleurs.
Fleurs aux pétales rouges sang. 

Je montai dans le bus. 

-Rafaël !
Je tournai la tête et vis Amy.
-Amy ! dis-je avec un grand sourire en enlevant mes écouteurs. 

Mes doigts effleurèrent le collier.
<<Rafaël...>>

Tais-toi... dis-je intérieurement. 

Une forte migraine m'assaillit. 

Amy posa une main sur mon épaule.
<<La main sur mon épaule...>>

-ça va ? me demanda mon amie.
-Oui... murmurai-je. Et toi ?
-Super bien ! dit elle. ça va mieux, ta maladie ?
-Oh... Oui, oui... Un petit coup de froid, rien de plus...
-Tu as l'air stressé...
-Je ne le suis pas...
-C'est peut être à cause de ton déménagement et tout...
-Oh, tu sais, déménager n'est pas si horrible. 

Disons que c'était les circonstances qui l'étaient...

-Oh... En tout cas, tu as l'air encore malade. 

La migraine me fit vaciller et je dû me retenir aux barres du bus. 

-Tu devrais rentrer chez toi, Raf'.
-Je... je vais rentrer chez moi... oui... 

Le bus s'arrêta à un nouvel arrêt.
Je descendis en adressant un signe, que j'espérais enjoué, à Amy. 

La pluie tombait... Je vis le visage soucieux d'Amy me fixer à travers la vitre, avant que le véhicule s'éloigne. Je restai alors seul sur le trottoir durant de longues minutes, la pluie dégoulinant de mes cheveux, courant le long de mon cou. 

Puis, tournant les talons, je m'éloignai, ne prenant pas la peine de mettre ma capuche, mais protégeant le collier de pâquerettes en remontant mon pull.

<<Rafaël...>>